PENDANT QUE LA CENTRAFRIQUE PLAIDE POUR LA LEVÉE DE L'EMBARGO, LA FRANCE ANNONCE LE RETRAIT DE LA SANGARIS
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La question de la levée de l'embargo sur la vente des armes à la République Centrafricaine décidée par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies est devenue récurrente à tel point que le gouvernement y focalise tous ses efforts. Pendant les 100 premiers jours de sa gestion, le président de la République, Faustin Archange Touadéra et son gouvernement ont multiplié des missions de plaidoyer auprès des instances Onusiennes pour obtenir la levée partielle ou globale de cette sanction qui constitue une entorse à la sécurité sur le plan national surtout que les forces de défense et de sécurité ne sont plus opérationnelles depuis le déclenchement des hostilités en 2013.
A la prise de pouvoir par les armes à l'issue d'une rébellion de la coalition Séléka, le chef d'Etat de la transition d'alors, Michel Djotodia avait purement et simplement mis à l'écart les Forces Armées Centrafricaines (FACA) qui, selon lui, seraient acquises à François Bozizé. Il ne restait que sur le terrain les milices anti-balaka et les troupes rebelles Séléka qui s'affrontaient. les dernières élections consacrent le retour à l'ordre constitutionnel et les nouvelles autorités élues ont ardemment besoin de mettre en application leurs projets de société mais avec quelle armée? Les défis sont nombreux à relever en plus de cet aspect préoccupant.
C'est ce qui explique l'offensive diplomatique menée par le Chef d'Etat, Faustin Archange Touadéra qui parait bien passer d'éradiquer l'insécurité dans la cité avant son investiture. il a mis à contribution la communauté internationale notamment les traditionnels partenaires au développement dont la France, l'Union Européenne et l'Union Africaine. Les dirigeants centrafricains estiment que seule la présence des forces internationales de la MINUSCA ne suffit pas pour assurer la sécurité de la population civile et protéger valablement l'intégrité du territoire national. Donc, la levée de l'embargo tant souhaitée et par le gouvernement et par le peuple permettra de déployer les agents de force et les FACA sur toute l'étendue du territoire.
Nouvelle spirale de violence
Seulement, un grain vient s'incruster dans l'engrenage. La dernière réunion du Conseil de Sécurité des Nations-Unies a décidé de la prorogation de l'embargo d'une durée d'une année supplémentaire. Ce qui a pour conséquence de compliquer davantage la situation et affaiblit les efforts du gouvernement. Toutefois, dans le milieu diplomatique, il se dit que l'espoir d'une levée partielle de la sanction est permis surtout que les soldats centrafricains suivent des formations au Camp Kassaï à Bangui dans divers domaines. L'objectif de ces opérations est de préparer nos soldats dans la perspective du processus de la Réforme du Secteur Sécuritaire (RSS). Car, le gouvernement initie un programme de refondation de l'armée nationale pour en faire une armée pluriethnique, moderne, apolitique et rajeunie.
Le décor est planté mais les pesanteurs et inquiétudes subsistent. Les inquiétudes? le conseil de sécurité des Nations-Unies semble moins réceptif au plaidoyer du gouvernement centrafricain.
Aussi, le président Français François Hollande a annoncé le retrait des soldats français de l'opération Sangaris en octobre de l'année en cours. Une décision inattendue qui donne le froid au peuple centrafricain qui se sent mieux en sécurité avec les soldats français. L'opération Sangaris était déployée à Bangui au plus fort de la crise en décembre 2013.
En définitive, si les cris de détresse de Faustin Archange Touadéra n'émeuvent personne, le départ des Sangaris équivaut au retour d'une nouvelle spirale de violence en République Centrafricaine.
Ghislain Focky/Epervier