CENTRAFRIQUE : Odilon Prince Tomandji désormais dans le cercle restreint des docteurs en droit
« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années », Odilon Prince Tomandji est visiblement le plus jeune de tous les docteurs Centrafricains de l’ère moderne et plus particulièrement le plus jeune docteur en droit. Le 22 avril dernier, il a brillamment défendu sa thèse de doctorat en Droit de l’Arbitrage à l’Université de Perpignan en France.
Il n’a que 27 ans mais Odilon Prince Tomandji est déjà entré dans le Panthéon des érudits. Ce n’est pas un sujet de poisson d’avril, ce n’est pas un sujet de téléréalité. Samedi 22 avril dernier, le jeune Centrafricain a défendu sa thèse en Droit Privé devant un aéropage de rabbins de droit. Il est depuis ce jour, un spécialiste de Droit de l’Arbitrage.
Faudra-t-il retenir qu’Odilon Prince Tomandji était dès sa tendre enfance destiné d’abord à porter la soutane et à accorder de l’absolution aux fidèles. Ce n’est qu’après sa réorientation du séminaire qu’il va se consacrer à l’étude du droit. Si Pour Platon personne ne peut entrer à l’Académie pour se consacrer à la philosophie s’il n’est géomètre, Odilon Prince Tomandji est fils de magistrat. C’est la perpétuation des bonnes pratiques.
A l’heure où l’Université de Bangui fait les pieds et les mains pour arrimer ses principes de formations à ceux d’autres Universités du monde par l’application du système LMD, l’entrée du jeune banquier Odilon Prince Tomandji dans le cercle restreint des docteurs en droit sonne le glas d’un éveil pour les nouvelles autorités pour une prise en main de l’éducation des Centrafricains. « Nul n’est méchant volontairement » Socrate et pour Pierre Sammy Mackfoy : « l’école est la clé qui vous ouvre toutes les portes et vous fait entrer dans tous les milieux ». Odilon Prince Tomandji travaille depuis deux ans pour le compte de la COBAC à Libreville au Gabon.
Son sujet de thèse « Ethique dans l'arbitrage international » dont le substratum est ci-après articulé : « Au fil des siècles, l’arbitrage s’est développé et s’est imposé comme une véritable justice, reconnue par les parties au litige et par les États. Vanté pour sa célérité et son adéquation aux besoins du commerce international, l’arbitrage a pris un tour décisif avec la mondialisation et l’intensification des transactions commerciales internationales. Malheureusement, comme le dit l’adage « il n’y a pas de rose sans épines », l’arbitrage n’a pas que des roses, il a également ses épines. En effet, l’évolution de cette activité juridique a donné lieu à des dérives. Les pratiques frauduleuses se sont multipliées ces dernières années dans le secteur et le problème de conflits d’intérêts se pose de façon de plus en plus aigüe. Face à cette situation, il est important de rappeler à la communauté arbitrale, tout d’abord, les principes sacro-saints qui gouvernent cette justice. Ensuite, mesurer l’efficacité voire l’effectivité de ces principes dans le contexte des dérives actuelles. Ce qui nous amène à nous demander enfin, si le droit de l'arbitrage international peut-il permettre seul d'endiguer les dérives arbitrales actuelles ou bien peut-on ou doit-on faire appel à d’autres normes de conduites morales comme l’éthique pour renforcer ce droit ? Si oui, dans quelle mesure cela est-il possible ? »
TAKA PARLER