LE DDRR ET LA RSS EN ATTENDANT L'IMMINENCE DE LA RÉHABILITATION DES FACA
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La question de la levée de l'embargo sur la vente des armes à la République Centrafricaine décidée par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies et la réhabilitation des Forces Armées Centrafricaines (FACA) se pose avec acuité à tel point que le gouvernement centrafricain et une partie de la communauté internationale s'impliquent dans une action de plaidoyer pour une levée partielle ou totale de cette sanction qui est une entorse pour le peuple. A ce jour, les membres du conseil de sécurité se concertent pour examiner la demande introduite par le gouvernement centrafricain afin de lui permettre de disposer d'une armée nationale qui aura pour mission d'assurer la sécurité de la population civile et de protéger l'intégrité du territoire national. Car, il est inadmissible qu'un Etat souverain ne dispose pas d'une armée régulière.
Aujourd'hui, un calme relatif est revenu en RCA suite aux élections législatives et présidentielle qui ont mis fin aux trois années de transition, le conseil de sécurité des Nations-Unies se doit d'assouplir la sanction afin de mettre à contribution la grande muette dans la consolidation de la paix et renforcer la cohésion sociale. Malgré la présence des forces internationales de la MINUSCA, il est loin d'endiguer l'insécurité qui persiste sur l'étendue du territoire national pour ne prendre que l'exemple de la bourgade du centre commercial du Km5 toujours sous le contrôle des extrémistes musulmans qui sévissent en toute impunité. On en veut pour exemple, l'enlèvement des cinq policiers qui avaient passé une semaine de captivité avant d'être libérés après d'âpres négociations avec les ravisseurs.
Donc, les menaces sont réelles et leur résolution nécessite des mesures drastiques pour circonscrire le danger. Dans ce cas que faire? puisque la population dénonce la passivité des forces internationales qui ne s'assument pas assez pour assurer la sécurité sur l'ensemble du territoire quand bien même les troupes sont déployées en effectif suffisant dans les villes de provinces. elles perdent la confiance de la population à cause de leur inaction ou encore de leur laxisme face aux exactions commises par les groupes armés sur les paisibles civils sans défense et qui ne savent à quel saint se vouer.
En attendant la solution
En attendant l'aboutissement des négociations avec les instances Onusiennes, le gouvernement avec le soutien de l'EUMAM se préoccupe de la formation des soldats des FACA dans plusieurs domaines pour rendre l'armée nationale beaucoup plus performante. L'objectif recherché est d'offrir à la Centrafrique, et ceci dans le cadre de la refondation et de la restructuration, une armée d'élite, pluriethnique, apolitique, rajeunie et moderne capable de répondre aux besoins déficitaires de la sécurité. Pour ce faire, le ministère de la défense nationale a d'ores et déjà annoncé qu'il sera procédé au départ massif à la retraite des soldats qui ont atteint l'âge et de ceux de la réserve qui sont rappelés sous les drapeaux en renfort pendant la crise. Il sera suivi d'un plan de recrutement de jeunes soldats selon des critères rigoureux qui seront définis en tenant compte de la géopolitique pour éviter des frustrations d'antan. Ce qui permettra au lendemain de la levée de l'embargo d'avoir des hommes capables d'assurer la sécurité de leurs concitoyens.
En matière de défense, le gouvernement place le processus Démobilisation, Désarmement, Réinsertion et Rapatriement (DDRR) et la Réforme du Secteur Sécuritaire (RSS) parmi ses priorités. La mise en œuvre de ce vaste programme aura pour effets induits de bouter hors d'état de nuire les éléments des groupes armés qui écument le pays et narguent les autorités sous prétexte qu'ils ont la capacité de nuisance pour rendre la Centrafrique ingouvernable. Ils l'affirment parce que les forces de défense et de sécurité ne sont pas opérationnelles et qu'ils agissent à leur guise. Pour l'instant, tous les efforts sont focalisés sur la mobilisation des moyens nécessaires pour que le désarmement soit effectif et que le RSS ait une visibilité d'action. Dans ce registre, il ne fait pas de doute que la RCA pourrait bénéficier du soutien financier de ses traditionnels partenaires au développement en dehors des formations qui se poursuivent au Camp Kassaï.
De tout ce qui précède, il y'a lieu d'affirmer que l'espoir de sortir le pays de l'ornière est permis. D'aucuns disent qu'il suffisait seulement d'une bonne dose de volonté politique pour y parvenir. A l'instant d'aujourd'hui, il n'y'a que la sécurité et la paix qui priment pour le peuple centrafricain. Le ministre de la défense nationale, Joseph Yakité et son équipe sont sur la sellette. Seulement, toutes ces initiatives ne seront pas visibles tant que le Km5 n'est pas libéré de l'emprise des extrémistes musulmans qui le maintiennent en captivité pendant et après la transition.
Ghislain FOCKY/EPERVIER