LES EFFETS DE CHANGEMENTS CLIMATIQUES EN AFRIQUE CENTRALE, CAS SUCCINCTS DU LAC TCHAD ET DE CENTRAFRIQUE

Publié le par TAKA PARLER

LES EFFETS DE CHANGEMENTS CLIMATIQUES EN AFRIQUE CENTRALE, CAS SUCCINCTS DU LAC TCHAD ET DE CENTRAFRIQUE

Association Ecole Cœur d’Afrique (AECA) 5 rue de la Mutualité, 93100 Montreuil, tél : 06 14 84 64 65 (Journal officiel n°1927 du 4 juillet 2009)

Les effets de changements climatiques en Afrique centrale, cas succincts du lac Tchad et de Centrafrique Actions de sensibilisation aux changements climatiques présentées brièvement par l’AECA dans le cadre de « La voie est libre » 2015 patronnée par la ville de Montreuil (Seine Saint-Denis, France) Rejoignez-nous dans l’association Ecole Cœur d’Afrique. Aidez-nous à soutenir efficacement la scolarité des enfants pauvres de l’école Antoine de Bangassou en RCA La République Centrafricaine et les 2 Congo : Congo-Kinshasa et CongoBrazzaville sont, indiscutablement, le château d’eau de l’Afrique centrale. Ils constituent, avec l’Amazonie, le poumon du monde en raison non seulement de la grande forêt équatoriale qu’ils abritent mais de la densité et la richesse de leur écosystème. RCA : parc national de la Gounda, Photo : José Tello I°) En Afrique, au sud du Sahara Depuis le début du 20ème siècle une diminution des précipitations au Sahel a causé une progression spectaculaire du désert entre 1968 et 1986, accompagnée d'une sécheresse. Plus de 20 millions d'hectares de sol autrefois productif se transforment chaque année en désert stérile (superficie supérieure à la moitié des îles Britanniques). Alors que tout indique qu'autrefois les sécheresses ne se limitaient qu’à des régions relativement petites, leurs durées, leurs étendues et les dégâts en résultant ont constamment augmentés aux cours des 100 dernières années. Lors de la sécheresse de 1968 à 1973, souvent appelée «grande sécheresse» 16 pays ont été touchés (les îles du Cap Vert, le Sénégal, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, le Burkina-Faso, le Tchad, le Niger, le Bénin, le Nigeria, la République Centrafricaine, la Libye, le Soudan, la Somalie, Djibouti et l’Éthiopie). De 1980 à 1984, 14 autres Etats de l’Afrique centrale et méridionale ont connu une période de sécheresse. Les chroniques pluviométriques révèlent : - 1910 à 1916 : période de sécheresse ; - 1920 à 1970 : période humide surtout de 1950-57 (7 ans) ; - 1970 à 2003 : période de sécheresse surtout entre de 1971 à 1976 et 1980 à 1988, la plus longue et la plus intense du siècle. L’assèchement du lac Tchad est certainement le cas le plus significatif et le plus frappant Cette étendue autrefois alimentée par les fleuves Logone, Chari et l’Oubangui, est passée de 25.000 Km2 en 1963 à moins de 2.000 Km2 aujourd’hui, en période de crue. L’assèchement est officiellement dû à l’avancée du désert, à la mono culture du coton pendant toute la période coloniale et post coloniale, au déboisement sauvage et quasi permanent des espaces verts au profit des bois de chauffe (cuisine) et à diverses actions de l’homme. La situation est dramatique à l’heure actuelle aussi bien sur place que dans toutes les localités alimentées par le bassin du Lac Tchad, l’assèchement drastique et brutal des points d’eau de la région. La crise d’eau est très forte dans toute la région, notamment les Mayos. Cela a pour conséquence la perte des cultures et des récoltes, en particulier du mil et du sorgho, principales ressources alimentaires des populations. II°) Le cas de la RCA La République Centrafricaine, autrefois autosuffisante en ressources alimentaires et qui exportait certains de ses surplus agricoles et du gibier au Congo-Brazzaville et au Tchad, du bovin au Cameroun dans les années 1960, est aujourd’hui déstructurée, appauvrie et dépendante des aides extérieures en raison des effets conjugués de la sécheresse mais plus encore, de la mal gouvernance, de l’instabilité politique et des guerres civiles conduites par des officines étrangères, leurs supplétifs locaux et divers escouades. Les folies meurtrières des hommes à l’encontre des plus faibles d’entre eux et à l’égard de la nature : incendies, abattages et exportations effrénés des arbres, braconnages et exportations des défenses d’éléphants, des cornes de rhinocéros et d’autres trophées, s’ajoutent aux effets de changements climatiques. Le climat de la RCA va du tropical humide au sud, sec au centre à aride dans l’extrême nord. Il ressort de certains travaux que la région centre africaine s’est réchauffée de 0,29°C depuis les années 1960. Les précipitations ont fortement baissé dans le bassin du Congo et par conséquent de l’Oubangui. De nombreux cours d’eau se sont évaporés. Le cas de Lakouanga, la rivière qui a donné son nom au premier quartier urbanisé de Bangui, est assez caractéristique de la nouvelle donne. La forte diminution des pluies de la saison sèche a rendu le sol plus fragile et la baisse des écoulements pendant la saison des pluies de « printemps » s’opposant à une augmentation des écoulements pendant la saison des pluies « d’automne » a entamé bien des ouvrages d’art non entretenus. Plusieurs ponts ont ainsi été défaits un peu partout, en Centrafrique. A Bangui, la capitale du pays, plusieurs quartiers sont restés inaccessibles par véhicule automobile des mois durant, sinon des années après les grands crus de 2011. III°) Conclusion Dans ce monde africain qui se recherche et où le chaos n’est jamais bien loin, il nous semble que les enfants sont toutefois la clé de l’avenir. Mais pour y parvenir dans les meilleures conditions, encore faut-il non seulement les élever dans des bonnes conditions alimentaires, sanitaires et de paix mais leur assurer la bonne éducation et formation possible. L’Association Ecole Cœur d’Afrique s’est donnée comme objectif de soutenir la communauté éducative de l’école Antoine de Bangassou (ville de 26.000 habitants, située aux confins sudest du pays, à 750 km de Bangui la capitale), les enfants pauvres souvent laissés-pour-compte que cette école tâche de raccrocher à la vie et d’éduquer. Nous souvenant du proverbe africain selon lequel « nous vivons à présent dans un monde de canards : les petits sont devant et ouvrent la voie, la canne suit derrière », nous pensons néanmoins qu’en ouvrant les enfants au monde, en leur donnant les moyens culturels et intellectuels, ils seront moins passifs face aux agressions de toute sorte, notamment aux effets problématiques du réchauffement de la planète et sauront agir dans le respect de l’environnement, au mieux de leurs intérêts et des intérêts de l’humanité. Aussi avons-nous demandé à la directrice de l’Ecole Antoine de sensibiliser toute la communauté éducative aux problématiques des sécheresses et changements climatiques, de faire passer les messages les plus appropriés aux élèves par des cours, des leçons et des travaux pratiques. Montreuil, le 14 septembre 2015 La Présidente de l’AECA Odile PELEKET Quelques illustrations centrafricaines : Les Chutes de Boali (80 km de Bangui) en 1965 et en 2011 suite sècheresse (changement climatique) RCA, 2012. Source des photos : Wa Aza Infrastructures défaillantes suite à une mal gouvernance chronique et effets du changement climatique « Pour espérer sortir du chaos des dictatures, de la pauvreté et de l’émigration, une solution : éduquer, former les enfants d’aujourd’hui pour en faire demain, des citoyens conscients et responsables dans tous les secteurs de la vie »

, AECA. RCA, 2015.

Source : APA 15/6/2015

Publié dans Communique

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