CENTRAFRIQUE: BANGUI UNE 3ème TRANSITION TENABLE ET DES ELECTIONS IMPROBABLES

Publié le par taka parler

CSP ET KAMOUN
CSP ET KAMOUN

Le Forum National de Bangui tenu du 11 au 18 avril dernier a décidé au nom du Parlement de Transition de maintenir les trois hautes personnalités du régime transitoire jusqu’aux prochaines élections. Dans l’attente de la confirmation de cette pseudo décision par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), le Chef de l’Etat de Transition a eu droit à Ndjamena le 25 Mai 2015, a une confirmation verbale de cette proposition décisionnelle du Forum de Bangui.

C’est lors de la visite à Bruxelles et puis de la rencontre de Samba Panza avec Hollande que nous aurions compris qu’en réalité nos hommes politiques, une fois de plus sont vites allés en besogne en prenant cette décision hasardeuse et sans fondement juridique et politique. Comment peut-on admettre que simplement une Commission dite de « Bonne Gouvernance » puisse-t-elle décider unilatéralement du maintien de toute une Transition qu’elle même n’a pas décidé ? Ne dit-on pas que celui qui ouvre une porte se charge pour la fermer ? Qu’ont-ils eu en retour ces hommes politiques pour empiéter sur la volonté d’un peuple meurtri, et décider qui doit rester au pouvoir et qui doit partir ? Ceci est une violation de la foule, le viol du peuple Centrafricain continue par ses hommes politiques véreux et sulfureux.

Et cet amateurisme ne donne que de mauvais résultats. La preuve, des voix s’élèvent déjà pour s’interroger du maintien ou non de CSP à la tête de la Transition d’ici le mois d’Aout. Car, rappelons-le, le Médiateur dans la crise centrafricaine Denis Sassou Nguesso avait prorogé, sur proposition de ses pairs de la CEEAC la Transition de 6 mois. Ce délai arrive à expiration le mois prochain. Un mois avant l’expiration du « mandat » de CSP, Paris a appelé Brazzaville pour avoir des explications avant une nouvelle décision. Des langues se délient pour annoncer une 3ème Transition, ne croyant plus à la sincérité de la Transition CSP-Kamoun, et leur réelle volonté d’aller à des élections apaisées, libres et transparentes. L’annonce fracassante des dates des élections par la Primature de son Conseiller en Communication Adrien Poussou, limogé un mois plus tard, la mise en place d’un Comité de Suivi du processus électoral sans la présence des Forces vives de la nation et du Parlement sont autant de manœuvres douteuses qui laissent croire à une future pirouette en préparation du régime longuement transitoire de CSP. Sinon comment expliquer le limogeage de 80% des personnalités de la Primature ? Et en remplacement, nous avons vu débarquer tous les noyaux modérés de l’Ex-Seleka. Le retour en force de Christophe Gazambeti, Eric Neris Massi, Amnas Haroun, Ousman Mahamat pour ne citer que ceux là auprès de l’ancien Directeur de Cabinet de Michel Djotodia fait simplement froid dans le dos. Coup de maître ou coup de grâce ? CSP et Kamoun veulent-ils tirer leurs révérences à leur Maître commun Djotodia ? La mémoire des uns est courte, mais rappelons-le, l’Exécutif en république Centrafricaine est le « bébé » de Djotodia. Ce fut ses serviteurs fidèles au moment où de centaines de Centrafricains tombaient sous les balles des criminels rebelles tchadiens et soudanais recrutés par la Seleka pour tuer, piller et violer le Centrafrique avec ses fils et filles.

Comme Bozize il y’a deux ans, le pouvoir de Bangui reprend les mêmes erreurs de fin de règne en nommant ses plus proches parents ou plus proches amis et connaissances. Nous sommes dans l’attente d’un Gouvernement similaire. Nous publierons dans un futur article les liens de sang, d’amitié qui unissent l’ensemble du Cabinet de la Présidence. Et vous comprendrez, chers lecteurs que la Transition n’est que l’expression d’une émotion et d’une passion familiale et amicale. Elle est vouée à l’échec. Un échec imminent qui se confirmera par un nouveau report des élections ou un échec à long terme par l’élection orchestrée d’un candidat rejeté par le peuple et qui viendra resté quelque temps avant qu’une nouvelle rébellion armée s’insurge de nouveau pour le renverser ou le déstabiliser, replongeant ainsi le pays dans une nouvelle spirale de violence et d’anarchie.

Aujourd’hui tout porte à croire que la seule volonté de l’Exécutif est d’aller aux élections. Ceci dans le seul but de rester encore aux affaires jusqu’à la fin de l’année. Puisque selon un Diplomate installé à Bangui qui a sollicité l’anonymat, « Catherine Samba Panza savait que sans une proposition concrète de dates des prochaines élections, elle sera purement et simplement remplacée fin Août. D’où cette annonce un peu trop fallacieuse d’élections en octobre. Mais voyez-vous, rien que l’inscription sur la liste électorale pose problème. Après 3 semaines, ils ont enregistré moins d’un million de personnes ! » Pour mettre un petit bâton dans le processus, « l’on interdit le vote des refugiés, sachant pertinemment que 60% des réfugiés Centrafricains dans les pays voisins sont de confessions musulmanes. Et par cette interdiction, on injecte une exclusion, gage de rejet du processus électoral par l’ex-Seleka, créant ainsi le lit d’un nouveau conflit », insiste-t-il. Ces quelques lignes qui portent à réfléchir ne sont pas vaines. L’histoire nous en dira plus dans les prochains mois.

Qui ne nous dit pas que la Franc-maçonnerie d’Orient n’a pas de bonnes raisons de remettre en cause ces prochaines élections et proposer une nouvelle Transition ? D’ailleurs comment concevoir des élections organisées alors que l’Autorité Nationale des Elections n’a pas encore tous les financements ? Des milliards manquent à l’appel. Et le peu d’entrées financières servent au Président de l’ANE et ses thuriféraires à s’acheter de grosses voitures, à se balader dans le monde en première classe pour chercher l’on ne sait quoi. Cette gestion calamiteuse des fonds alloués et destinés aux élections est autant de preuves que le processus électoral en Centrafrique n’a pas encore atteint son niveau de maturité pour qu’il y ait vraiment élection.

A l’embouchure des élections, il y a la 3ème Transition. Mais qui est-il apte à conduire une nouvelle Transition ? C’est ici que les dés perdent leurs dimensions car ils ne sont pas encore jetés. Le mois d’août s’annonce plein de surprises et de rebondissements entre le remaniement ministériel longtemps annoncé, la prolongation ou non de la Transition et le processus électoral, le ciel de Bangui est nuageux, annonçant des pluies orageuses pouvant emporter beaucoup sur leurs passages. Mais en attendant, suivez mon regard, et vous constaterez que je suis froid.

La Rédaction de Taka Parler News

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