LE QUARTIER KILOMÈTRES 5, BAROMÈTRE DE LA SÉCURITÉ ET DE LA PAIX EN CENTRAFRIQUE.

Publié le par TAKA PARLER

 Bernard SELEMBY DOUDOU
Bernard SELEMBY DOUDOU


Après une longue accalmie faisant croire au retour définitif de la sécurité et de la paix, la Centrafrique a renoué avec les démons du passé. En effet, un officier de l'armée centrafricaine a été froidement abattu et de façon lâche par des assaillants bien connus des services de police. L'armée nationale perd ainsi un valeureux officier au moment où elle en avait besoin. S'agit-il d'un règlement de compte ou d'un crime provocateur ? En tout état de cause, le ministre de la justice doit s'employer à faire la lumière sur cet énième crime et la loi doit s'appliquer dans la plénitude de sa rigueur. Ce crime crapuleux a embrasé le pays avec des actes de représailles sur de paisibles citoyens des deux communautés capitalisant au passage une dizaine de morts. Cette recrudescence de la violence a amené le citoyen lambda à s'interroger légitimement sur le statut du quartier kilomètres 5. Ce quartier à l'origine est un quartier d'affaires où toutes les ethnies, communautés religieuses se croisent pour soit vendre, soit acheter des produits de tout genre.

Avec l'avènement

de la Séléka, ce paisible quartier s'est érigé en forteresse, une base militaire lourdement outillée que le camp Kassaï qui abrite l'Etat major des forces armées centrafricaines. Ce quartier est devenu avec la bénédiction des nouvelles autorités une zone de non-droit, une poudrière, un Etat dans un Etat ( chose inédite au monde ). Une zone de non-droit est par définition un quartier ou un territoire à la merci du crime où les forces de défense nationale ne sont pas les bienvenues et que le seul droit qui s'applique est leur volonté. Les autorités observent avec impuissance sans rien dire avec une tacite complicité de la Minusca. Devant le recul du pouvoir central, peut-on parler d'ingérence passive de la Minusca ? Cela s'apparente t-elle à une tutelle ? En rétrospective, quelles sont les vraies raisons de cette guerre ? Quels sont les en-dessous de cette guerre ? Notre colonisateur et/ou la communauté internationale à travers la Minusca sont-ils les régulateurs de cette guerre ? Si cette hypothèse se confirme, cela justifie t-elle l'embargo sur les armes ? Est ce que le Président de la République lui-même connaît les raisons de cette guerre ? Que peut encore prouver la Minusca ? Elle a montré ses limites à chaque fois qu'elle est mise à l'épreuve. En outre, quel est l'intérêt de s'adresser à la nation après un crime quand le discours est vide de contenu, sans annonces, ni mesures ?

Un Président de la République ne s'adresse à la nation que s'il y a des annonces et non pour faire un constat d'amertume ou seulement de condamner. En guise d'exemple, après les attentats de Charlie hebdo à Paris, le chef de l'Etat a décrété l'état d'urgence assorti des mesures administratives et sécuritaires. Les multiples voyages du chef de l'Etat ont alors servi à quoi ? La diplomatie économique doit s'accoupler avec la diplomatie sécuritaire. La résolution de l'ONU sur la Centrafrique est très claire mais son application a été biaisée pour des intérêts égoïstes. Le Président de la République devrait, en marge du sommet de l'ONU à New-York demander des clarifications sur les termes de cette résolution et discuter franchement avec les autorités françaises pour nous accorder ne fusses que la sécurité et la paix. Notre colonisateur a appliqué en Centrafrique le même schéma tactique qu'au Mali à la seule différence que Kidal est au nord du pays, excentré de la capitale tandis que le quartier du kilomètres 5 est implanté en pleine capitale. L'absence de volonté politique est à la base de cet imbroglio. En est-il ainsi pour faire pression sur les nouvelles autorités centrafricaines ? Désarmer de force le kilomètres 5, zone superficiellement petit doit aussi attendre la table ronde de Bruxelles ? Pensez-vous que des gens qui ont acquis l'habitude de gagner aussi facilement leur vie en faisant usage de leur arme vont accepter désarmer pour de maudite somme ?

Le Président actuel, en connaît quelques expériences quand il fut premier ministre. L'attentisme des nouvelles autorités a favorisé l'éclosion des seigneurs de guerre. L'attentisme par définition est une pratique politique qui consiste à refuser l'initiative et à se déterminer en fonction des événements. Il traduit l'attente d'une occasion favorable pour agir. Mais cette occasion favorable viendra quand ? Les centrafricains meurent tous les jours et un nouveau recensement démentira les statistiques souvent maquillées pour des besoins de la cause. Ainsi nous exhortons humblement le chef de l'Etat d'exercer le pouvoir du peuple en prenant des décisions avant que le pouvoir ne l'exerce car la tolérance du peuple a des limites. Nous nous permettons de rappeler au chef de l'Etat que le meilleur moyen de conserver le pouvoir du peuple est de ne pas le perdre. Les actions que vous posez depuis un semestre ne sont pas de nature à contribuer à la pleine jouissance de votre pouvoir. En conséquence de ce qui précède, nous vous invitons à mettre en place le gouvernement de l'union sacrée tant attendu avec la représentation des grands courants politiques y compris les membres représentatifs des groupes armés en contrepartie de leur reddition ou capitulation. En six mois de gouvernance, soit 1/10 eme du mandat, les membres du gouvernement cooptés en guise de remerciements ou de services rendus ne peuvent pas débarquer au nom de l'intérêt supérieur de la nation ? N'ont-ils pas encore récupéré leur énergie dépensée ?

L'heure est grave et doit être orientée vers le travail basé sur la compétence pour éradiquer le mal centrafricain. Dans le volet sécuritaire, le ministère de l'intérieur semble réussir par le passé aux militaires et para-militaire c'est à dire les officiers de la police, de la gendarmerie et de l'armée. Pourquoi ne pas tenter cette expérience ? Nous avons également constaté que le Président n'écoute personne. Lors de la rencontre de Paris avec la diaspora de France, le chef de l'Etat a botté en touche toutes les remarques, initiatives et propositions qui lui ont été faites au point de se demander si cette rencontre a servi à quelque chose. Quand on s'entoure des conseillers, il faut daigner les écouter car le chef de l'Etat ne peut pas être à la fois au four et au moulin. Son entêtement dans cette posture risque de lui coûter très cher et rompre le lien de confiance que le peuple a placé à l'endroit de sa modeste personne. Le peuple est tolérant car conscient de la crise mais il ne faut pas en abuser de sa confiance car tout abus nuit. Mais attention, ne dites à personne. Si on vous demande, ne dites pas que c'est moi.

Bernard SELEMBY DOUDOU

Juriste, Administrateur des Elections.

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S
Je me nomme Séverine âgée de 32 ans j'habite dans le 59139 Wattignies.<br /> J'étais en relation avec mon homme il y a de cela 4 ans et tout allait bien entre nous deux puis à <br /> Cause d'une autre femme il s'est séparé de moi depuis plus de 5 mois. J'avais pris par tout les <br /> Moyens pour essayer de le récupéré mais hélas ! je n'ai fais que gaspiller mes sous. Mais par la grâce <br /> De dieu l'une de mes amies avait eut ce genre de problème et dont elle a eut satisfaction par le <br /> Biais d'un ... nommé Bossou au premier abord lorsqu'elle m'avait parlé de ce puissant je croyais que <br /> C’était encore rien que des gaspillages et pour cela j'avais des doutes et ne savais m'engager ou pas. Mais au fur des jours vu ma situation elle insiste a ce que j'aille faire au moins la connaissance de ce puissant en question et c'est comme cela que je suis heureuse aujourd'hui en vous parlant. C’est à dire mon homme en question était revenu en une durée de 7jours tout en s'excusant et jusqu'à aujourd'hui et me suggéré a ce qu'on se marie le plus tôt possible.je ne me plein même pas et nous nous aimons plus d'avantage. La bonne nouvelle est qu’actuellement je suis même enceinte de 2 mois. Sincèrement je n'arrive pas a y Croire a mes yeux qu'il existe encore des personnes aussi terrible, sérieux et honnête dans ce monde, et il me la ramené, c'est un miracle. Je ne sais pas de quelle magie il est doté mais tout s'est fait en moins d'une semaine. Vous pouvez le contacter sur:<br /> Son adresse émail : CONTACT MAITRE BOSSOU<br /> whatsapp +229 64044423<br /> E-mail personnel: babavaudounon@yahoo.fr<br /> http://retouraffectifrapide.eklablog.com/
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G
Ahahahahaha……….<br /> L’image que donne nos policiers et gendarmes aujourd’hui est celui d’un corps vieillissant, dépassé par le progrès technologique et travaillant encore avec les règles et procédures datant du « Tango ya ba Wendo » c’est à dire les années 50. A les voir mêmes âgés, portant des armes de la première guerre mondiale (masse 36) et habillés tantôt en treillis militaire, tantôt en tenu claire mais dégradés, ils font pitiés et ne donnent pas l’image du sérieux, ni de l’autorité de l’Etat. En bref, ils sont à l’image de cet Etat qui est en lambeaux. Corrompus jusqu’à la moelle épinière, inapte à comprendre les changements (à la vitesse de lumière) qui s’opèrent dans ce corps de métier, ils sont un problème pour ce pays plus tôt qu’une solution. Il est important qu’un grand coup de pieds soit donné dans cette fourmilière pour la remettre au niveau des défis sécuritaires qui se posent à ce pays. <br /> Les polices du monde entier ont opérées leurs mutations technologique et numérique pour s’adapter à l’évolution technologique du monde qui nous entoure, les notre sont accrochés à leurs privilèges et autres système de corruption et refusent de s’ouvrirent aux changements (ils utilisent encore les machines de dactylographie pour écrire leurs courriers). Quelques privilégiés de ce corps participent à des formations à l’étranger sur les changements mais reviennent et s’installent dans leurs pratiques habituelles et ne sont pas capables de porter le changement. Ces séminaires et formations deviennent des excursions touristiques monnayées auprès des chefs. <br /> Qu’est ce qu’un Gouvernement digne de ce nom peut faire avec des bras cassés de ce type ?<br /> Quelques propositions pour rendre utile ce corps vieillissant et corrompu : <br /> 1) Mettre en place un système d’alerte :<br /> Ce système sera construit sur l’utilisation des Smartphones (distribués des Smartphones aux agents) qui vont êtres utilisés pour transmettre en temps réel des informations et images collectées sur l’ensemble du territoire. Ces informations seront utilisées pour remplir des tableaux standardisés à l’avance. Il y’aura une compilation à chaque fin de journée et à chaque fin de semaine. Il faut avoir un système centralisé de traitement de ces données qui vont être croisées avec les données de la MINUSCA. Cela permet d’adapter les interventions et les déploiements des forces de l’ordre en fonction des infos collectées. <br /> 2) Mettre en place un observatoire sur la violence armée et la circulation des armes :<br /> Cet outil repose sur la présence des observateurs sur tout le territoire dotés de petites valises satellitaires comme pour les journalistes et sur un serveur centralisé à Bangui pour recueillir les données. Il repose également sur des cadres compétents de la police chargés de l’analyse des données et de la surveillance sur les réseaux sociaux (en effet, il existe une mine d’informations sur les réseaux sociaux que nos policiers n’exploitent pas). Cet outil permet aussi de travailler avec les autres systèmes similaires dans les pays voisins. Elle permet de mutualiser les moyens de lutte contre la circulation des armes.
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L
Km5, Km5, Km5, ..... et encore le Km5. Il faut désarmer le Km5 est la paix revienne comme par miracle en RCA. Et les autres poudrières du Pays ? et même de Bangui ? qu'en dites vous ? Il faut être suffisamment naïf pour croire à cette thèse qui signifie tout simplement déplumé le Km5 pour le rendre mangeable par ses ennemies. Beaucoup caresse ce rêve depuis longtemps et le garde dans leur subconscient. Au pire au moment du conflit, il y'a une cinquantaine d'attaques sans succès contre le Km5. Il y'a eu et il y'a encore des fortes campagnes médiatiques de désinformation contre le Km5. Les yeux sont tournés vers le Commandant assassiné (dont nous condamnons son assassinat sans réserve) et les autres tués, mutilés et brûlés sont tous simplement oubliés. Je pense à ce jeune commerçant qui est allé chercher sa femme à l'hôpital et qui a été abattu par les FACA Balaka à Yakité, je pense à ce jeune FACA musulman abattu également dans les mêmes environs par le fils FACA/Balaka du défunt Commissaire TREPASSE. Ce dernier sévit aux Castors et yeux de tout le monde et personne ne trouve rien à dire. Se faisant aveugle sur ces faits et actes des donneurs de leçons croient détenir le bon bout et mettant en indexe le Km5 pour soulager leurs consciences ou plus tôt gratter là où ça les démange.
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