POURQUOI LE PROGRAMME DE DDRR RISQUE D’ÉCHOUER ?

Publié le par TAKA PARLER

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Le programme DDRR proposé par le Président de la République FAT a toutes les chances d’échouer parce qu’en RCA, tout recommence sans tenir compte du passé, un passé qui n’est pas si éloigné.

Le Gouvernement de la RCA veut faire du DDRR son cheval de bataille, son principal objet de la Table Ronde de Bruxelles en novembre 2016. Se focaliser sur la Table Ronde de Bruxelles pour financer le DDRR est une erreur. L’approche des Autorités Centrafricaines qui croient que le DDRR est la solution idoine au retour de la sécurité en RCA, est une illusion. Car elles ont vite un passé si présent pour les bailleurs de fonds.

En effet, les raisons objectives du risque de cet échec sont si pertinentes que les donateurs potentiels peuvent hésiter à cause du manque patent de mesures concrètes prises sur la justice transitionnelle et la bonne gouvernance.

Pour les observateurs :

1- La plupart des participants du Gouvernement centrafricain à cette nouvelle Table Ronde ont déjà pris part avant à celle de 2011;

2- Les experts et les diplomates internationaux ne vont pas découvrir pour la première fois les problèmes de la RCA qu’ils connaissent déjà très bien. Donc, ils risquent de ne pas être sensibles aux arguments de la partie centrafricaine, parce qu’il y a un précédent ;

3- Les Missions diplomatiques, au contraire des Autorités centrafricaines, ont bien conservé les bonnes archives et ne sont pas dupes pour que les politiciens centrafricains habitués à la roublardise, obtiennent ce qu’ils demandent parce que ce sont toujours les mêmes qui sont revenus au pouvoir en dépit de leur passé bien chargé ;

4- Le Gouvernement centrafricain voudra présenter aux donateurs avertis des choses qu’ils veulent entendre, or ce Gouvernement n’ignore pas les exigences des donateurs.

De plus, se mettre à remuer la boue, par exemple, en réactivant une Cour des comptes abandonnés pendant des années pour poursuivre une Agence nationale (ANE) de transition de 2014 est illusoire, alors que la Commission électorale indépendante de l'année 2010 n’est pas tenue responsable, ou le Haut Conseil de la Communication de 2011 dont le président est mort qui n’est même inquiétée.

Les nouvelles Autorités centrafricaines donnent l’impression de la rupture pendant qu’elles reprennent les anciens du temps de BOZIZE, en faisant du nouveau avec du vieux. C’est simplement jouer avec la galerie, et les donateurs risquent de ne pas mordre cet appât si énorme. D’autres faits à portée négative vis-à-vis des Organismes des Droits de l’Homme, c’est de mettre en prison un pauvre petit fonctionnaire ou un anti-balaka résistant des seleka en grande pompe avec publicité médiatique, alors que les ministres et certains anciens pontes de la SELEKA ne seront pas touchés, ni inquiétés. Toutes ces singeries qui ont toujours été démontée dans la République centrafricaine ne jouent pas en faveur de la réussite de cette Table Ronde de Bruxelles..

De l’avis des experts, la justice transitionnelle devrait être étroitement liée au programme du DDRR. Or les signaux envoyés par le Gouvernement centrafricain dans ce domaine sont contradictoires et contre productifs: les cas patents : arrestation de Bozize fils par la Minusca et libération sous contrôle judiciaire par les Autorités centrafricaines, délivrance de vrai faux ordre de mission aux Chefs rebelles de la SELEKA connus et dénoncés officiellement et publiquement par le Président lors d kidnapping des 6 policiers, arrêtés et relâchés par la Minusca qui a été accusée de complicité par le Premier Ministre sans réserve.

En effet, malgré les avantages potentiels évidents que peut apporter la mise en place des mécanismes de justice transitionnelle (création de la Cour Pénale Spéciale), le gouvernement actuel ne semble pas envisager aller vers la lutte contre l’impunité. De la même manière, le programme DDRR est vu par les observateurs comme une machine ridiculement complexe inventée par les technocrates de l'ONU et entérinée par le Gouvernement comme une superbe prime à l’impunité.

On voit l’inflation des structures chargées de la gestion de ce programme DDRR, depuis un Conseiller spécial au DDRR à la Présidence, les Commissions, les Comités, les plateformes…..exactement comme pendant la période de BOZIZE.

Et des centaines de milliers de morts centrafricains innocents, des jeunes filles et garçons violés et abusés sexuellement, on n’en dit pas un mot ! A croire que l’Homme Centrafricain, pour les représentants de l’ONU à Bangui et les autorités centrafricaines, n’est pas Humain et n’a pas d’âme.

On a repris les anciens et les mêmes soldats retraités, souvent des officiers supérieurs, généraux, colonels et les proches des proches du Président, qui voient des opportunités intéressantes et alléchantes d’argent frais et gratuit d' autant plus que les sommes d'argent en jeu sont considérables et attrayantes et attirantes: par exemple le don de la CEMAC 4 milliards de F CFA ! et on attend le reste !

Le Président de la République qui fait du programme DDRR sa priorité des priorités, pense –il un instant que les chefs de guerre qu’il connait très bien et qu’il a reçus récemment (les mêmes de 2008 à 2012), qui sont souvent étrangers, Sabone, Tchadien ; Ali Ndaras, nigérien ; Kathim, soudanais, qui règnent en seigneurs sur ​​les mines de diamants et d’or de Ndassima, de Zako et de Bria et autres sites porteurs, les peulhs super armés venus depuis le Niger invités par Ali Ndaras et autres,vont renoncer à leurs belles vies pour retourner dans leurs pays d’origine ou pour percevoir des sommes d'argent minables qu’ils ne sont pas sûrs de toucher comme cela s’est passé en 2008- 2012 ?Ou pour s'intégrer au bas niveau dans l'armée avec des grades d’officiers supérieurs donnés gratuitement et avec des matricules civils?

Pour tout centrafricain touché dans sa chair comme dans son âme, avec des centaines de milliers de morts innocents, on est en droit d’être très sceptique quant à ces programmes technocratiques comme le DDRR dont les financements pour le moment font défaut. Il est à craindre que notre pays, la RCA poursuivra son inexorable descente aux enfers pour tomber en morceaux, avec un pays découpé en une multitude de fiefs aux mains des bandes armées. La Somalisation, chère à BOZIZE qui l’a bien souhaitée, préparée et laissée en héritage à ceux qui, comme par hasard, se trouvent être les mêmes qu’hier, se matérialise devant nos yeux. Le risque de se retrouver avec le pouvoir du gouvernement reconnu par l'ONU qui se trouverait à Bangui couvrant environ 25 km2 dans la capitale et voir ses membres ministres basés dans les grands hôtels Leadger Hôtel, Hôtel du Centre, Oubangui Hôtel, etc… fortement protégés, est tellement patent. Il est de notoriété publique que le gouvernement actuel à Bangui contrôle à peine un quart du pays, 156 000 km2 sur 624 000 km2, concernant exclusivement la zone Sud-ouest.

Comment est- il raisonnablement censé de mettre en œuvre un programme DDRR dans les trois autres quarts du pays occupés et dont les acteurs y résidents refusent et s’opposent à cet programme?

La Partition du Pays se dessine devant nos yeux sans que nos Autorités ne s’en rendent pas compte, en continuant de croire que leur approche de main tendue va porter les fruits ? C’est pure illusion.

On peut légitiment penser et croire que cela soit possible pour peu que les acteurs ne soient pas ceux qui étaient là hier. Or, on sait que le camp actuel qui veut accéder au programme de DDR ne concerne que les antibalaka qui sont des résistants centrafricains, et le camp des étrangers formés des rebelles tchadiens, nigériens et soudais s’opposent et refusent d’accéder au programme DDRR, préférant la partition de notre pays ?

Tant qu’on ne repense pas à la création d’une nouvelle République par la réduction des pouvoirs centraux et la mise en place d’une réelle décentralisation dans une espèce de Confédération (avec des régions autonomes fédérées), on court droit dans la partition. Pour éviter toute tentative de partition, il est temps qu’on réorganise autrement l’administration de notre pays, en créant des régions autonomes à la tête desquelles on nomme les natifs de ces coins.

Pour ce faire, réécrire une nouvelle Constitution qui va permettre d’envisager une réelle et définitive solution de sortie de crise. Il faut une réelle volonté de changer la gouvernance actuelle, sur le plan administratif et institutionnel, en introduisant une réelle décentralisation par le transfert des pouvoirs locaux réduisant ainsi les pouvoirs centraux, et donner ces pouvoirs aux responsables locaux.

Il faut donc rétablir l’autorité politique et administrative des chefs traditionnels locaux, donner la priorité absolue à l’éducation, la formation et à l’enseignement, que chaque natif rentre chez lui.

Sinon, il y a risque d’échec du programme DDRR et par voie de conséquence la partition du pays !!!!!!!!!

Au nom des centaines des milliers des morts innocents !

Le Patriote Centrafricain.

TEMY TOMBA

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G
Ahahahahahah………….<br /> Certains croient bien dire en arguant que les événements d’il n’y a pas si longtemps qui ont secoués le Nord-Ouest de la Centrafrique relèvent d’une tentative de déstabilisation du pays, voir même de l’esprit belliqueux des Peulhs armés qui ne veulent pas la paix dans ce pays malgré le retour à l’ordre constitutionnel.<br /> Eh bien, c’est totalement aveugle et à côté de la plaque au vue de la réalité des faits.<br /> De quoi s’agit ‘il ?<br /> Les trois frères N’DALET issus d’une famille Gbaya de Bouar dont leur maison familiale se trouve à un jet du centre ville de Bouar vers la sortie Ouest de la ville entre le lycée moderne et la direction régionale de l’élevage (qui sont tous les trois des Balaka) se sont spécialisés dans le vol de bétail des Peulhs. Avec l’appui des Balaka du coin, ils organisent des expéditions vers Nième Yelewa, Koui, Sangrélime dans la commune de Goudron pour voler les bœufs des Peulhs qui reviennent peu à peu dans la région après le bourrasque qui les avait contraint à quitter leur région d’origine pour aller se mettre à l’abri au Cameroun ou au Tchad. L’aîné de la fratrie N’DALET qui avait été capturé en son temps par la MINUSCA est transféré à Bangui en 2014 a regagné ses frères dans la région après la rocambolesque évasion de la prison de Ngaragba de 2015. Les Peulhs sont obligés de s’organiser pour se défendre et protéger leur cheptel contre ces nouveaux Cow-boys des temps modernes qui d’ailleurs tous les trois ont grandis au quartier Haoussa à Bouar chez un maître de l’école coranique à qui leur père les avait confié pour apprendre les rudiments du Coran. Apparemment, la rigueur de l’apprentissage dans ces types de « Medarassa » les a rendus aigris et braqués contre l’Islam et les musulmans. Le « téléphone arabe » aidant les Peulhs sont au courant des opérations de ce groupe et aussi celles des commerçants Arabes véreux qui vivent du vol et du prélèvement sur le cheptel des éleveurs. En effet, ces derniers organisent des prélèvements via des taxes sur les barrières illégales ou sur les marchés à bétail ou carrément par des demandes de rançons organisées à partir d’enlèvement ou de prise d’otage des enfants Peulhs. <br /> Après la réussite de la protection des Peulhs et de leurs cheptels tant convoités par les uns et les autres à Bambari par l’un des leurs en l’occurrence Ali DARASSE qui a successivement battu sur le terrain les Balaka venus de Bossangoa et Yaloké (leur chef : FALLY a été tué sur la route de Kouango par la Gendarmerie), les Goula de Zoundéko venus de la Vakaga et de la Haute Kotto, et dernièrement les Arabes de Nourredine Adam venus de Kaga-Bandoro, on assiste à un afflux des Peulhs dans la région qui sont venus chercher protection et sécurité autour ce grand chef. Ils viennent de toute la RCA pour se faire défendre par l’un des leurs. Ce dernier a noué une alliance stratégique solide avec les Balaka originaires de la Ouaka (vivant à Kidjigra sur l’autre rive de la Ouaka) pour se protéger mutuellement contre les attaques des autres groupes.
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T
Mr Temy Tomba et le responsable de Takaparler, soyez honnêtes, le plagiat est un crime intellectuelle qui se punit pénalement. Faites montre de galanterie intellectuelle en précisant que vous avez emprunté votre article à un de vos confrères journalistes qui l'a déjà présenté sur son blog en ligne (justiceInfo.Net). Au moins, Corbeaunews a cité ses sources. Vous reprennez textuellement l'interview donné par Didier Niewiadowski, ancien diplomate français en Centrafrique, sans citer la source. Quel dommage pour votre probité intellectuelle ! En plus, vous qui êtes proches du pouvoir (au service de l'assemblée nationale), vous vous permettez de présenter un tel article très cinglant contre les hommes du régime qui vous ont coopté dans leur service pour vous remplir le ventre, vous jouez à quel jeu. Vous êtes des mercenaires saboteurs ? Réfléchissez un peu et adoptez une ligne éthique dans votre engagement politique.
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A
Si le plagiat pouvait permettre d'attirer l'attention des autorités centrafricaines aveugles, autistes et sourds à la souffrance mortelle des centrafricains et qui ne voient pas que le bateau centrafricain prend de l'eau exactement comme au temps de BOZIZE, il n'y a pas mort d'homme. Celui qui a plagiat ne s'est pas enrichi d'une quelconque vente. Si ce monsieur a plagié au nom des morts innocents centrafricains, ce que nous pensons, il peut bénéficier des circonstances atténuantes sur le intellectuel, donc il n'est pas blâmable moralement. Il n'a fait que siennes des réflexions objectives et pertinentes partagées par des patriotes et ceux qui aiment la RCA. Il est donc pardonnable par rapport aux responsables de la situation du pays qui n'écoutent pas les conseils éclairés de ceux qui veulent la paix en RCA. Rappelant, en copiant quelques lignes, que ceux qui sont au pouvoir aujourd'hui sont les mêmes qui avaient mal géré le programme DDR (8 milliards de F CFA de la CEMAC) qui est la cause de la naissance de la SELEKA et de la prise de pouvoir, c'est dire la vérité. Au moins ce Monsieur pense aux morts innocentes centrafricains en plagiant. Et vous? Vous vous jouissez de ces morts parce que vous n'avez pas perdu un parent là-dedans. Tant mieux pour vous. Pour lui, c'est un devoir patriotique. Rappeler qu'il y a eu trop de morts et il est temps d'écouter et d'agir, même si ceux qui sont morts ne reviendront plus, mais a moins qu'on arrête les tueries!
N
Triste réalité....Pauvre centrafrique !...Boganda devrait se retourner plusieurs fois dans sa tombe; lui qui a sacrifié sa vie pour ce pays....
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