A VOS MARQUES, PRÊTS, ANNULEZ...

Publié le par TAKA PARLER

Bernard SELEMBY DOUDOU
Bernard SELEMBY DOUDOU

Au moment où certains fêtaient la saint Valentin, les centrafricains étaient convoqués aux urnes pour la énième fois pour se prononcer sur une élection couplée de deuxième tour des présidentielles et du premier tour des législatives. De l'avis de plusieurs observateurs, le scrutin s'est bien déroulé sur l'ensemble du territoire national sans heurts et incidents majeurs. Cette appréciation est un célèbre slogan traditionnel de toutes élections qui est loin de la réalité organisationnelle du scrutin. Au soir même des élections, plus précisément au moment des dépouillements, les deux camps des présidentielles s'accusaient mutuellement de fraudes massives sans apporter de preuves tangibles pour démontrer la culpabilité des uns et des autres. Des dépouillements ont été faits à la lueur des lampes torches et à l'inscription des voix au tableau noir avec des craies car certains bureaux de vote ont prolongés l'heure de fermeture pour cause de retard à l'ouverture. Certains procès verbaux sont invalidés au centre de traitement de l'agence nationale des élections pour illisibilité ou mauvais remplissage des procès verbaux, d'autres bureaux de vote ont été annulés pour bourrage d'urnes car le nombre de bulletins retrouvés dans les urnes dépassant le nombre de votants inscrits sur la liste électorale. D'autres électeurs ont été refoulés parce que leurs noms n'existent pas sur la liste électorale alors qu'ils ont voté au premier tour, on a également eu des cas de bureaux de vote fictifs et des intimidations par des bandes armées. Comment expliquer toutes ces irrégularités après trois scrutins en un trimestre ? Quelle est l'utilité de la leçon tirée des précédentes élections ? L'ANE a une fois de plus multiplié ses âneries. Comme les mêmes causes produisent les mêmes effets, la cour constitutionnelle de transition annulera t-elle les élections pour préserver la constance de son raisonnement ? Le taux de participation a déjà pris un coup car il a fortement baissé. Cela n'est pas une surprise car je l'avais déjà prédit dans mes précédents articles. Comme si les âneries de l'ANE ne suffisait pas, le scandale de "l'ANE Gate" éclate au moment où les centrafricains et la communauté internationale s'interrogent sur la crédibilité du scrutin. En fait il s'agit du rapporteur de cette "institution de la honte" qui a été mis à l'écart pour intelligence avec un candidat. Si cette affaire est avérée, le discrédit est cette fois-ci notoire et a atteint une proportion qui nécessite une profonde refonte de cette institution.Si vous suivez bien mon regard, l'ex rapporteur de l'ANE est un juge qui a prêté deux fois serment : le premier pour devenir magistrat et le second pour être membre de l'ANE. L'ex rapporteur a alors bradé les deux serments au nom de quel intérêt ? J'ai beaucoup de respect pour le corps de la magistrature car j'y compte beaucoup de collègues d'université mais certains brebis galeux d'entre eux jouent avec leurs images. Je pense à mon humble avis que cette épidémie n'infectera pas les membres de la haute cour constitutionnelle de transition. De l'avis de toutes tendances, la forme géométrique d'une victoire se profile pour l'un des candidats même si la messe n'est pas encore dite. En attendant que la cour constitutionnelle de transition par un coup de théâtre annule le scrutin, allons seulement...


Bernard SELEMBY DOUDOU, Juriste, Administrateur des élections.

Publié dans Opinions

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