Témoignage de Brazzaville : « Les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles »

Publié le par TAKA PARLER

Témoignage de Brazzaville : « Les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles »

Des échauffourées ont éclaté mardi matin dans les quartiers sud de Brazzaville et dans certains quartiers de Pointe-Noire, au Congo. Des manifestants, opposés au référendum constitutionnel de dimanche prochain, ont tenté de se rassembler et ont été dispersés par la police.

Internet étant coupé ce matin, il est très difficile de vérifier l’authenticité des images des troubles qui circulent sur les réseaux sociaux. Voici toutefois le témoignage de l’un de nos Observateurs sur place et la réponse des autorités.

« J’ai vu deux jeunes tomber, les corps ont été embarqués par la police »

Daddy (pseudonyme) se trouve dans le quartier Bacongo de Brazzaville.

Ça a commencé vers 6 heures du matin. Des jeunes ont brûlé des pneus et des voitures sur l’avenue Simon Kibangu [selon d’autres contacts, des faits similaires se sont déroulés dans les quartiers de Makélékélé et Mfilou, NDLR]. En fin de matinée, j’ai entendu des coups de feu et j’ai vu des hélicoptères survoler le quartier. Sur le terrain, il y avait des policiers, des gendarmes, des militaires et des éléments de la garde républicaine. Les policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les gens. Il n’y avait presque personne dans les rues à part les manifestants.

Cette après-midi, la police est partout. Des policiers en civil entrent dans les maisons. Ils cherchent les jeunes contestataires dans les quartiers où il y a eu des attroupements ou des barricades. Des jeunes ont été embarqués. J’ai vu deux jeunes qui ont été touchés par balles [Reuters affirme qu’il y aurait au moins trois morts, NDLR]. Les corps ont été embarqués par la police. J’ai même récupéré une douille.

Contacté par France 24, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Thierry Moungala, a affirmé : « Il y a eu ce matin, suite au mot d’ordre irresponsable de l’opposition radicale, quelques dizaines de jeunes qui ont commis des dégradations. Les faits se sont déroulés dans les quartiers sud de Brazzaville (Bacongo, Makélékélé) et dans certains quartiers de Pointe-Noire. Ils avaient érigé des barricades qui ont été démontées par la police. Ils ont brûlé des pneus. À ce stade, je n’ai pas d’information concernant des blessés ou des victimes suite aux tirs de gaz lacrymogènes par la police. Aucune manifestation liée a la campagne électorale n’est interdite. Mais s’il s’agit pour l’opposition radicale de se réunir par la force pour marcher sur le palais présidentiel, c’est illégal. Il était logique que l’État prenne ses dispositions pour que cela n’ait pas lieu. »

FRANCE 24

Publié dans Afrique Central

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