PROLONGATION DU MANDAT DE LA MINUSCA EN CENTRAFRIQUE : UN ESPOIR POUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE.

Publié le par TAKA PARLER

Bernard SELEMBY DOUDOU
Bernard SELEMBY DOUDOU

Le 26 juillet 2016, le conseil de sécurité de l'ONU à travers la résolution 2301 votée à l'unanimité prolonge le mandat de la Minusca en Centrafrique d'un an c'est à dire jusqu'en novembre 2017. Cette nouvelle résolution est robuste et redéfinit de façon spécifique les missions de la Minusca en ajoutant des tâches supplémentaires et prioritaires urgentes à la mission initiale. Il s'agit d'abord de la protection des civils, ensuite de la promotion des droits de l'homme et enfin d'apporter un appui au processus politique. Les missions de la Minusca sont ainsi adaptées aux besoins réels de la population et de réduire au maximum la capacité de nuisance des groupes armés. Il faut noter à titre de rappel que la Minusca avait échoué lamentablement dans sa mission initiale. Espérant que celle-ci sera l'ultime occasion pour la Minusca de se racheter et de soigner son image. La crainte des nouvelles autorités centrafricaines était perceptible si les différentes négociations avec les groupes armés n'aboutissaient pas. Le vote de cette résolution est une aubaine pour le gouvernement, une garantie supplémentaire à la réussite du processus de désarmement. Avec le retrait ou la réduction de l'effectif des forces françaises, les forces de la Minusca vont monter en puissance et se retrouver en première ligne sur tous les fronts avec une plus grande mobilité et flexibilité dans sa capacité opérationnelle. Il est important de rappeler que personne, ni un groupe armé n'est au dessus de la loi et force doit toujours rester à la loi. Nul ne peut arrêter ou nuire au processus démocratique amorcé en Centrafrique. Nous saisissons l'opportunité pour lancer un vibrant appel patriotique aux groupes armés qu'il n'est pas tard de revenir à la raison, de négocier positivement leur reddition avec le pouvoir central pour le bien être de notre nation. Les différents groupes armés doivent comprendre que c'est une ultime chance que le chef de l'Etat leur offre. A défaut, ils seront responsables devant l'histoire de leur entêtement digne du moyen âge. Nous invitons parallèlement les autorités centrafricaines, les organismes non gouvernementaux, les partis politiques d'opposition ( s'ils en existent ), la société civile de coopérer et de faciliter la tâche pour la réussite de la mission finale de la Minusca. Nous constatons par la force des choses que le President de la République a visiblement changé ou corrigé sa méthode de travail. Au lieu de tout piloter depuis sa forteresse du palais de la renaissance, notre excellence a adopté la politique de proximité en effectuant une descente dans la zone inondée du 6eme arrondissement de Bangui. Nous avons apprécié l'initiative du President de la République car cette approche lui permet de circonscrire le problème, de rassurer la population sur sa volonté et son degré d'investissement dans la recherche d'une solution idoine et durable à la crise centrafricaine. Nous nous permettons d'inviter le President de la République à garder la même posture et la même méthode pour se rendre dans les zones occupées par les groupes armés au lieu d'envoyer des émissaires qui parfois ne rassurent pas dans les négociations. Il est vrai que se rendre dans les zones occupées est un exercice périlleux mais cela vaut la peine pour extirper le mal centrafricain. Vous avez la confiance du peuple à travers le suffrage universel alors allons-y seulement. Mais attention ne le dites à personne, si on vous demande, ne dites pas que c'est moi.

Lyon, le 30 juillet 2016.

Bernard SELEMBY DOUDOU

Juriste, Administrateur des Elections

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Z
Ce qui est sûr et vrai la configuration actuelle de la RCA est à revoir si on veut une paix et développement durables. Les choses ne seront plus jamais comme avant. Si les gens se sentent des exclus avec un fort sentiment d'abandon par le pouvoir central, tout ce qui sera entrepris sera voué à l'échec à coup sûr. Pour nous, l'une des solutions qui n'est pas forcement la meilleure est de rentre les régions autonomes avec à leur tête des ressortissants de ces régions sous le contrôle d'un pouvoir central fort et que chaque région soit prioritaire bénéficiaire des fruits résultant de l'exploitation des ressources naturelles de ladite région. Dans tous les cas, la configuration des régions actuelles est faite sur la base des regroupements et des rapprochements anthropologiques, sociologique, ethnique. Si on prend comme exemple la région du Centre les gens peuvent se retrouver par rapprochement linguistique. On peut envisage plusieurs espaces, les gens de la forêt, les gens du fleuve, les gens de la savane etc....,
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A
La question en Centrafrique ne se pose pas de la même manière qu'en Suisse, en Allemagne ou en Belgique. La bas, les subdivisions sont homogènes par Canton par Lander , etc... Alors qu'en Centrafrique la population n'est reparti sociologiquement, ethniquement, linguistiquement, etc. de la même manière. La Suisse alémanique est composée des Suisses allemands, la Suisse Italienne est composée des Suisses Italiens, la Suisse Romande est composée Suisses Français, etc.... Avec une homogénéité culturelle, linguistique, Administrative, etc..; Ici quels sont les éléments similaires qui militent pour cette approche ? En plus chez eux l'esprit national est ancré depuis fort longtemps et constitue un Rampart contre la sécession et la division. Chez nous, nous sommes dominer encore par l'esprit tribaliste et confessionnel. Pour construire un tel ensemble fédéral qui n'est pas mauvais en soi, il faut crée d'abord ce sentiment d'appartenir à une seule nation. Si non le risque de partition est grand. Peut être qu'on peut envisager la construction de cet Etat fédéral par étape ? Le Nigeria lui même a goutté à cette tentative de partition découlant de son mode d'organisation administratif et politique. La Guerre du Biafra qui a fait plus d'un million de morts est trop proche pour nous rappelé cette expérience douloureuse. Autre chose, il faut un état central fort pour construire autour les états fédérés. Qu'en est il en RCA ? Un état absent, un Etat néant et en banqueroute. D'autres problèmes sont les velléités des Etats voisins. Le Nigeria, même très fort (avec un million de soldats sous le drapeau) en a souffert. Même le petit Gabon s'est immiscé avec la complicité de la France pour fournir des armes aux rebelles Biafrais. Qu'en est il pour la RCA le ventre mou de la région ?
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Z
La RCA (Etat) est un Homme adulte âgé de plus de 50 ans, même si on le le regrette est encore "immature". Et alors, L'Homme Centrafrique n'a pas la capacité, l'ambition, la volonté et l'intention de penser par lui-même et de prendre son destin en main? A 56 ans en 2016!<br /> Est-ce qu'on ne peut pas penser autrement notre système politique, notre organisation politique et administrative? Il nous semble que la Suisse, pays européen, est composée d'une SUISSE française, d'une Suisse alémanique, d'une Suisse Italienne et d'une Suisse romanche. Et toutes ces Suisses dans leur diversité forment bien l'ensemble Suisse. Et tous les habitants vivent bien ensemble, chacun dans son identité, et bien sûr dans ce même territoire dans ce même pays en toute harmonie. Evidemment, ce sont des Humains, chacun est chacun. Les Suisses, malgré leur diversité ont un esprit national. On peut penser qu'ailleurs, la somme des entités ethniques, claniques, tribales ou régional peut aussi constituer une Unité d'ensemble. Croire que ce type de raisonnement n'est valable qu'en Europe, ne semble pas vrai, l'exemple de l'Etat Fédéral du Nigeria le démontre (3- Etats et un Etat fédéral). Le Nigéria s'en sort pas mal.C'est bien en Afrique.Imaginons notre propre destin: Centrafrique.Dans cet Espace Centrafrique, historiquement; il y avait des structures organisationnelles de la société. En RCa, il y avait des Sultanats organisés socialement, politiquement et économiquement .Parlant des Peulhs qui n'auraient de frontières et donc notre mode d'Etat ne devrait pas les convenir. Mais en Europe, les ROMS, pendants de nos Peulhs, nomades par nature, parcourent l'Europe, de la Roumanie en France passant par l'Italie, jusqu'en Espagne et au Portugal. L'idée de Boganda des Etats Unis d'Afrique peut bien être tentée et implémentée en RCA. Il revient aux Centrafricains de penser la nature de l'Etat et du Régime politique. Actuellement, la RCA est un République à régime parlementaire, avec un Président de la République, Chef de l'Etat et un Chef de Gouvernement. On peut toujours supprimer le poste de PM et avoir un Président de la Confédération. La RCA a déjà une langue Nationale parlée pratiquement dans tous les coins et recoins de Centrafrique. C'est déjà un socle. Le problème se pose au niveau de l'organisation politique et administrative.. Pensons donc à des régions (comme les cantons en Suisse) et l'ensemble de ces régions formera la Confédération Centrafricaine. Cette Confédération comprendra 6 régions qu'on a actuellement dans l'organisation administrative issue de de la Décentralisation (Régionalisation). Ces régions seront érigés en structures autonomes administrativement et économiquement. Il revient au Centrafricains de se doter d'une nouvelle Constitution qui va instaurer un Etat Fédéral , doté d'un Gouvernement Central siégeant à Bangui La situation actuelle de notre pays nous invite à penser, à réfléchir et proposer. Dans tous les cas, le rêve est permis.N'interdisons pas aux Centrafricains de rêver pour leur pays. .
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A
Le RCA dans ses frontières et son mode organique de fonctionnement actuels est un enfant attardé de la classe qui a été enfanté par la France. La France elle même est une nation qui a été crée par l'Etat. Effet, au départ, il n'y avais aucun lien sociologique, culturel, religieux, etc... entre un Breton et un Alsacien, un Normand et un Basque, etc.. C'est l'Etat français qui a crée et forgé ce sentiment de vouloir vivre ensemble. Aujourd'hui, ces différences se sont estompées au point que pour un étranger non averti, il est difficile de trouver une différence entre ces peuplades qui hier se combattaient, se haïssaient. Mais pour arriver à cela, il a fallu intégrer tout le monde et prendre ce que chacun à de meilleurs. Faire de la place dans la République à tout le monde. Même après cette période la France continue d'intégrer les vagues d'arrivants : les Italiens, les Espagnoles (Premier Ministre actuel Valls) les Hongrois (Sarkozy né en Hongrie et immigré en France à 4 ans), les Maghrébins, les Noirs d'Afrique, etc... Il y'a certes des problèmes d'intégration ça et là mais ils finissent toujours par être réglés et les générations suivantes intégrées totalement. Vouloir bâtit le communautarisme avec des zones pour tel ou tel groupes ethniques ou communautés est une erreur. Il faut forger un esprit national et combattre les idées de division et d'exclusion. Un pays ne peut s'enfermer dans une logique d'exclusion et de purification ethnique. Il finira par régresser et mourir. Un pays est alimenté par un flux (entrée et sortie) qui régénère sa population et dynamise sa créativité. Un pays comme la RCA de peuplement récent et situé au cœur du continent ne peut s'échapper à cette logique. Tant que la sècheresse qui continuera de gagner du terrain dans l'Ouest du continent, ce mouvement humain va continuer et personne ne pourra arrêter ce phénomène qui est naturelle et inscrit dans le génome humain. Ce raisonnement est valable pour l'Europe vieillissant aujourd'hui avec tous ces moyens matériels et financiers qui n'arrive pas endiguer le flot des immigrés. Il faut seulement si préparer et utiliser positivement cette vague humaine. Les Peulh ne connaissent pas la notion de frontière et personne ne peut empêcher leurs mouvements sur ce continent. Ils sont partis de l'Ethiopie pour se retrouver en Afrique de l'Ouest via l'Egypte et ils ont amorcés le mouvement inverse pour aller vers le Sud du Continent. Personne ne peut empêcher cela, certains l'ont compris d'autres non.
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Z
Et si la RCA devenait un Etat fédéral avec des états (régions) fédérés comme les landers allemands ou Suisses où chacun doit se sentir d'abord anthropologiquement, socialement, patriotiquement (la patrie) et nationalement (nation : ie là où on est né) tout en respectant le schéma républicain, pour en finir avec les "idées" de partition et mettre définitivement aux crises, identitaires et régionalistes?
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