LES FOURNISSEURS DE L'ETAT EN COLÈRE SE METTENT EN GRÉVE POUR RÉCLAMER LE PAIEMENT DE LEURS FACTURES
La semaine dernière des centaines de fournisseurs de l'Etat ont organisé une grève pour réclamer le paiement de leurs factures qui traînent dans les tiroirs du Trésor Public centrafricain. Ils ne comprennent pas que les fonctionnaires et agents, les bourses aux étudiants et pensions aux retraités sont régulièrement payés et que les factures souffrent sans que le ministère des finances et du budget ne s'exécutent pour satisfaire les ayants droits qui tirent le Diable. Pourtant certains fournisseurs ont pré financé leur livraison. En compensation l'Etat doit les payer dans le délai imparti pour poursuivre leurs activités. Devant l'impasse, ils sont contraints de se mettre en grève pour se faire entendre. car, ils sont fatigués par les promesses fallacieuses.
Depuis le début de la transition finissante, il y'a eu des grèves perlées dans différents secteurs de l'Etat plus précisément au niveau de l'éducation nationale où les étudiants et les professeurs vacataires de l'Université de Bangui qui ont débrayé à plusieurs reprises pour le paiement de leurs arriérés de bourses pour les uns et des frais de vacation pour les autres. Il est à signaler le mouvement de grève des étudiants de l'Ecole Normale des instituteurs et de formation accélérée des maîtres d'enseignement de Bambari. Toutes ces revendications salariales ont conduit le gouvernement à résoudre le problème au cas par cas. Sans pour autant les régler de manière exhaustive.
Susciter la grogne
Car, d'autres situations latentes surgissent par endroits, ce qui donne l'impression que la transition traîne la casserole derrière elle. Il est sûr et certain qu'elle laissera une lourde ardoise à effacer par le futur gouvernement de la nouvelle ère de changement. Il est bien curieux qu'en dépit du moratoire signé entre le gouvernement et ses partenaires sociaux pour surseoir aux grèves par ces temps de crise, les mouvements d'humeur se multiplient et les solutions sont loin d'être apportées aux intéressés visiblement dépassés par la situation dans laquelle ils se trouvent. Selon certaines indiscrétions, disent-ils (grévistes), les régies financières ont pu réaliser des recettes nécessaires pouvant permettre de régler les factures.
Alors, dans ce cas où vont les recettes publiques? ce n'est pas le ministre des finances et du budget qui dira le contraire de ces insinuations. D'ailleurs, les fournisseurs de l'Etat, ce jour là, avaient la figure bien fermée et accusent le ministre de tutelle; Célestin Yanindji d'être à l'origine du débrayage. Il n'a jamais accédé à leurs revendications. Pis encore, il serait orgueilleux, prétentieux et moins réceptif chaque fois qu'il est abordé par les délégués.
Qui de gaieté de cœur peut admettre une telle situation qui a pour conséquence de susciter la grogne. la crise nous impose un comportement d'apaisement pour faire valoir la cohésion sociale et le vivre ensemble. Pourquoi s'opposer et nuire aux intérêts des autres fils du pays. Surtout que les fournisseurs sont des humains et pères de famille.
Ghislain FOCKY/EPERVIER