INTERVIEW EXCLUSIVE DE L'HOMME D'AFFAIRE CÉLESTIN NGAIZO BALALOU

Publié le par TAKA PARLER

Célestin Ngaizo Balalou
Célestin Ngaizo Balalou

«Pour réussir la relance économique, l’Etat doit amoindrir la lenteur
administrative et lutter surtout contre les pots de vin qui alourdissent le
traitement rapide des dossiers», dixit Célestin Ngaizo
Balalou


Sitôt les résultats globaux du second tour des élections
présidentielles proclamés par la Cour constitutionnelle de transition, de
nombreux hommes d'affaires nationaux et investisseurs internationaux
se bousculent au portillon du pays. A l'heure où la relance économique et
la création d'emploi font partie intégrante des défis qui s'imposent au
pays, l'avènement massif des investisseurs nationaux et internationaux
ne peuvent qu'être une aubaine pour le nouveau régime. Que cette
avalanche d'hommes d'affaires nationaux et investisseurs
internationaux, qui déferle actuellement sur Bangui ne constitue surtout
pas un frein pour la croissance économique du pays dans les tous
prochains mois. Sachant qu'une telle praticabilité ne corrobore pas dans
un pays qui n'aspire qu'au développement, nous avons décidé d'accorder
une interview à l'homme d'affaire Célestin Ngaizo Balalou (CNB) en vue
de cerner son portefeuille d'investissement.

Monsieur Célestin Ngaizo Balalou (CNB) Bonjour
CNB: Bonjour
Es : Vous êtes un homme d'affaire centrafricain. Alors, depuis quand
l'êtes-vous?
CNB: J’ai démarré les affaires dans les années 82. En ce temps-là, j’étais très
jeune. Mais bien avant, j’avais travaillé pendant trois mois dans une jeune
société libyenne qui fut malheureusement fermée par l’Empereur Bokassa en
1979. S’il faut dire les choses vraies, je me suis lancé dans le monde des affaires
en 1982 avec un partenaire libanais avec qui on s’est séparé un an plus tard. Dès
lors, je me suis remis à mon compte jusqu’à ce jour.
Es : En tant qu’homme d’affaire, qu’avez-vous concrètement fait pour
rehausser l’économie de la Centrafrique?
CNB: A l’époque où j’exerçais mes activités, j’étais beaucoup plus dans les
produits tropicaux notamment le café, la gomme arabique, du poivre et par la
suite, je faisais de l’importation de vin, de whisky. J’ai continué également dans
le mobilier à travers les équipements électro-ménagers. Jusqu’en 2003, j’ai
contribué à la rénovation de nombreux ministères. J’ai travaillé pour les
ministères des Finances, des Postes et télécommunication, du Commerce, des
Travaux publics. J’ai en outre réhabilité le Palais de la Renaissance à l’époque où
l’ancien président François Bozizé était encore au pouvoir. Je suis aujourd’hui
revenu en Centrafrique avec un portefeuille relationnel bien garni et capable
d’aider mon pays dans le monde des affaires.
Es : Qu’apporteriez-vous de plus qu’il y’a de cela quelques temps?
CNB: Bien qu’absent du pays près de quinze ans, j’y ai toujours été porteur de
projets économiques. Depuis plus d’un an et de façon régulière, je suis en
pourparlers avec les autorités de la transition pour rendre faisable les
programmes d’urgence de la transition. Dans ces programmes d’urgence, j’ai
ciblé le logement, les infrastructures routières, les traitements des déchets et les
projets énergétiques. Pour votre gouverne, je travaille en partenariat avec la
société SIMCT. Cette société dispose une longue expérience au sein d’un des plus
grands groupes de matériaux de construction (25 ans chez Lafarge et 10 ans
dans l équipe dirigeante du groupe) et elle souhaite apporter des solutions aux
besoins urgents de la RCA en matières d’infrastructures routières. Aujourd’hui,
SIMCT propose d’implanter des nouvelles technologies de construction des routes
adaptées à l’Afrique…Tel un mélange de pragmatisme et de simplicité allié à
l’innovation voire maitrise des coûts en utilisant des matériaux locaux pour des
solutions durables. Concrètement, SIMCT vous propose des routes en béton avec
la technique BCR ( Béton Compacté au Rouleau) qui est actuellement en cours
des déploiement dans d’autres pays tels que Madagascar, Inde etc en partenariat
avec le gouvernement et les bailleurs de fonds de FMI et l’Union Européenne.
Dans ces pays africains sus mentionnés, mes partenaires et moi avions réalisé la
solution de BCR avec efficacité. Raison pour laquelle, nous voudrions réaliser ces
mêmes projets pour pallier aux problèmes inhérents à la route. J’ai identifié
certains projets du développement pour lesquels j’ai entamé les démarches. Ces
projets ciblant certains ministères avancent déjà très bien. Maintenant que le
nouveau Président est élu, je lui apporterais ma modeste contribution pour le
développement du pays en commençant par des déplacés en leur construisant
des logements. Quant à la réhabilitation des routes, nous proposons un projet
pilote de réfection de 500 mètres ou d’un Km de tronçon d’ici très peu de temps
une fois les formalités administratives terminées. L’expérience de Madagascar
nous a permis de comprendre que les routes en asphalte sont souvent détruites
pendant la basse saison (saison des pluies). Ce qui nous a permis de tirer
l’expérience et de construire des routes viables en Inde, en Angola, et bientôt au
Tchad en BCR. A partir des expériences réussies ailleurs, nous allons le tenter en
Centrafrique. Je réitère pour les logements, j’ai un projet en cours avec des
financements en main pour la construction de 5000 logements. Dès les
premières heures de la mise en place du nouveau régime, nous relancerons le
projet. Présentement, nous faisons économie des autres projets.
Es : Que dites-vous des rumeurs les plus folles qui laissent entendre qu’il
y’aurait eu une virulente altercation entre vous et le service de clientèle
de l’hôtel Ledger pour une facture impayée?
CNB: Bon vous savez…, les rumeurs sont des rumeurs. En Centrafrique, les
ragots sont fréquents. Nous ne nous inscrivons pas dans les petites phrases,
mais plutôt dans le concret. Sachez que nous ne sommes pas venus à Bangui
pour le verbiage mais plutôt, pour un travail pouvant nous permettre d’apporter
notre pierre à l’édifice national.
Es : Votre mot de la fin…
CNB: Il est grand temps que les Centrafricains changent de mentalité. Le déclic
de ce changement de mentalité doit venir de tout le monde. Chaque
Centrafricain sans exception dans sa dimension devra travailler pour que ce
changement de mentalité soit effectif. Pour ceux et celles qui seront appelés à
occuper des postes de responsabilité, qu’ils prônent le culte de l’excellence,
l’honnêteté à tous égards et le désintéressement. Pour réussir la relance
économique, l’Etat doit amoindrir la lenteur administrative et lutter surtout
contre les pots de vin qui alourdissent le traitement rapide des dossiers. Quand
on travaille pour son pays, on doit le faire en âme et conscience tout en évitant
de mettre la passion en avant. Comprenez que c’est cette habitude peu
orthodoxe qui a toujours sombré le pays. Que tous ceux qui ont la bonne volonté
fédèrent leurs énergies pour la reconstruction nationale. Nous avons accusé
cinquante ans de retard par rapport à nos voisins de la Sous-région. Il est
maintenant temps de se pencher sur le problème de la réconciliation. Que les
gens oublient un peu la politique du ventre en privilégiant le patriotisme et le
vivre-ensemble.
Es : Monsieur Célestin Ngaizo Balalou, je vous remercie.
CNB: C’est à moi de vous remercier.


Propos recueillis par Rodrigue Joseph Prudence Mayté, Directeur de
Publication du quotidien l’E
ssor

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T
Ce monsieur est simplement un vulgaire intermédiaire. Quelle entreprise déjà créée en RCA ? Combien de taxes payées à l'Etat ? Combien d'emplois créés ? Manifestement ZERO. C'est donc un genre Sani Yalo et autres truands qui peuplent le marigot puant de Bangui. Bien que beau-parent à Touadera, prions pour que ce dernier ne se laisse embobiner par ce genre d'escroc. Il se raconte déjà hélas que Sani Yalo l'aurait déjà infiltré. Dans tous les cas si Touadera se laisse bercer par ce genre d'escrocs, il ne finira pas son mandat, il subira le sort de son mentor Bozizé, et celui que les centrafricains ont réservé magistralement au grand mafieux Dologuélé.
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