LETTRE AU PRESIDENT
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Excellence, Monsieur le président,
Recevez mes félicitations pour votre victoire au scrutin du 14 février dernier.
Vous venez de remporter la plus belle des élections, celle qui a marqué l'histoire de notre
Centrafrique, vous avez due batailler dure pour en arriver là; mais si vous avez atteint la plus haute des
fonctions j’espère que ce n’est pas pour votre unique ambition, mais bien pour essayer de rendre une
vie meilleure pour tous vos citoyens, vous avez fait des promesses il va falloir les tenir, votre
accession à la magistrature suprême de l’Etat marque un passage à cette crise qui a touché
durablement la République centrafricaine.
Depuis trop longtemps, la République Centrafricaine va mal; depuis trop longtemps, notre pays
affronte des crises nombreuses et récurrentes : crises politiques, crises sécuritaires, crises sociales;
depuis trop longtemps, il est traversé par d’innombrables fractures qui opposent en permanence les
centrafricains les uns aux autres, d’innombrables divisions et conflits qui encouragent les replis
identitaires;
Aujourd’hui, la déstructuration de l’Etat a atteint son paroxysme et les centrafricains ont l’impression
de ne plus avoir de pays. Ils se sentent abandonnés et ont le sentiment d’avoir perdu leur identité.
Notre jeunesse, qui représente 70% de la population, est peu éduquée, incivique, mal formée et frappée
par un chômage massif. Aucune perspective ne lui est offerte,
Les taux de mortalité infantile et maternelle sont parmi les plus élevés de la planète, et l’espérance de
vie n’est que de 47 ans.
Les femmes sont les grandes victimes des aléas de ces nombreuses fractures. Elles sont menacées dans
leur intégrité physique et dans leur honneur. Elles sont discriminées dans l’accès aux opportunités
économiques et politiques.
Le monde rural est durement frappé par les conséquences de l’insécurité permanente qui sévit dans
l’arrière pays. Les paysans ne peuvent simplement plus vaquer à leurs activités agro pastorales et n’ont
qu’un accès très limité à l’eau potable, à l’énergie, aux soins de santé et aux services de
l’Administration.
Excellence M. Le président,
Maintenant le mot c’est l’unité y paraît que c'est écrit quelque part sur notre drapeau, la décennie qui
vient de s'écouler a été marqué par des séries de grèves, révolte des jeunes, et mutineries répétées ces
tristes événements doivent vous aider à unir le peuple centrafricain, le centrafricain doit avoir sa place
dans le monde, je veux dire par là que si je dis à un étranger que je viens de Centrafrique il doit
savoir d'où je suis venu.
Excellence Monsieur le président,
aujourd'hui le pays que le feu Barthélémy BOGANDA nous a laissé en héritage est entrain de
disparaître sur la carte du monde, vous devez faire réapparaître celui ci, à travers sa culture, son sport,
son économie et sa politique qui sont les facteurs de développement d'un pays. La jeunesse
centrafricaine voit son avenir assombri, espoir meurtrie. Les jeunes ne font plus confiance à la
politique centrafricaine, vous devez redonner espoir en ces jeunes qui veulent voir leurs rêves se
réaliser .
Monsieur le président,
Les gens ont voté pour vous, une belle majorité ne pas les décevoir sera la priorité, le monde a les
yeux braqués sur vous, vous avez mérité la confiance de ce peuple, il ne faut surtout pas la perdre je
sais que ce ne serait pas facile pour vous, y en a pas beaucoup qui voudront être à votre place mais
pendant que vous y êtes, le Centrafrique est dernière vous.
Bon courage M. le président.
Fortuné Romuald YAKOUDOU
Étudiant en Master en Sciences économiques et Sociales à l'université de Poitiers