CENTRAFRIQUE : LES FORCES VIVES DE LA NATION ONT REALISE LE PACTE DE NON AGRESSION ENTRE LES EX-SELEKA ET LES ANTI BALAKA

Publié le par TAKA PARLER

CENTRAFRIQUE : LES FORCES VIVES DE LA NATION ONT REALISE LE PACTE  DE NON AGRESSION ENTRE LES EX-SELEKA ET LES ANTI BALAKA

L’hôtel ledger Plaza a servi de cadre le vendredi dernier, d’une assise des forces vives de la nation présidée par des personnalités politiques telles que Crépin Mboli Goumba, Enoch Derant Lakoué, Elie Doté, Maxime Kazagui, Gina Sanze et Henri Pouzere.

Dans son mot introductif, le président du présidium de cette assise, maître Crépin Mboli Goumba, a fait le point sur le mobile qui a conduit à ce cérémonial : la signature d’un accord de non agression entre les deux entités, parties prenantes de la crise centrafricaine.

« Il nous a fallu puiser dans notre histoire commune, nous rappeler les souffrances et les moments de bonheur partagé. Il nous a fallu surtout en mesurant le temps perdu et les vies sacrifiées voire les immenses opportunités qui s’offrent à nous, si la nation rassemblée panse ses plaies et se met résolument au travail. Certes, le défi est énorme. Il s’agit ni plus ni moins de regagner la confiance des autres peuples du monde. Aujourd’hui, la seule évocation de notre pays dans le concert des nations suscite une réaction à mi-chemin entre le rire et la pitié. Cela s’explique par les dizaines de nos frères morts, non pas toujours, sous le feu ennemi mais souvent, trop souvent tués par leurs propres frères centrafricains. Je voulais cependant vous rassurer et nous rassurer tous que certains peuples ont connu pire mais en une seule génération, ils ont pu se réconcilier, se sont mis au travail et forcent aujourd’hui l’admiration du monde entier. L’exemple du Rwanda est là pour nous aspirer : près d’un million de morts, la cohésion sociale et le vivre ensemble en lambeaux. Mais le peuple Rwandais s’est mis au travail, après la réconciliation nationale et aujourd’hui, le Rwanda est salué pour sa vitalité économique. Et cette année, Kigali capitale du Rwanda a été désignée, ville la plus propre d’Afrique. Réconcilions-nous, mettons-nous au travail et le reste suivra », a précisé le président du présidium.
Après ces propos de Crépin Mboli Goumba, les représentants des deux entités à savoir les ex-Seleka et les antibalaka respectivement Abdoulaye Hissène et Maxime Makome, les cœurs apaisés et épris de paix, ont signé le pacte de non agression. Ce pacte lu par M. Benguebossen est un premier pas vers la réconciliation nationale entre les antibalaka et les ex-Seleka qui ont privilégié l’unité, la sincérité et la fraternité.

Conscient de grave impact que la crise centrafricaine a eu sur la paix, la sécurité et la stabilité de la RCA ainsi que des lourds effets dévastateurs sur le développement socioéconomique, attaché à une volonté de réconciliation nationale et à une vision commune basée sur des valeurs d’unité, de fraternité et de sincérité pour le retour rapide à la sécurité et à la paix définitive sur toute l’étendue du territoire national. Ce document autorise une République centrafricaine unie, prospère, indivisible, forte et fondée sur le strict respect des principes de coexistence pacifique qu’il prévalait d’entendre entre les communautés et confessions et la non agression ainsi que le respect réciproque.

L’intégrité du territoire de la République centrafricaine, le strict respect de la parole donnée, la mutualisation de leurs efforts, l’assistance mutuelle, l’action commune résolue à mettre fin à ces crises centrafricaines en vue de garantir les conditions propices à la sécurité et à la paix définitive, au développement socioéconomique ainsi qu’à la réalisation des aspirations de leur peuple par le présent pacte de volonté commune et sincère entre les acteurs de la crise centrafricaine font également partie intégrante de cet accord.

En signant ce document, Abdoulaye Hissène, ému de la réalisation de ce moment historique, a déclaré que cela n’a pas été facile du fait de s’engager dans ce combat auquel les deux entités se sont engagées corps et âme et ont promis de sauvegarder l’unité et la cohésion sociale entre les deux communautés. Il affirme par ailleurs qu’il s‘engage résolument dans la voie de la de la paix au prix de sa vie.

Maxime Makome a, quant à lui, mis l’accent sur l’homme de Dieu, Apôtre Demongai grâce à qui il s’est reconverti pour renoncer au mal et à la méchanceté en pardonnant à ses ennemis, chose qui n’a pas été facile pour lui car ceux-ci ont massacré sa propre famille. Aujourd’hui, il leur a pardonné en allant vers les ex-Seleka pour prendre cette initiative pour la cause de la paix dans son pays. Il a été touché du fait que ceux qui sont venus sous prétexte de sauver les centrafricains, ce sont eux qui tirent sur ces paisibles populations avec leurs hélicoptères.

Cette occasion a également permis à la concertation élargie des plateformes politiques, partis, associations politiques et personnalités politiques indépendantes de faire une déclaration relative au nouveau chronogramme électoral par le biais d’un des leurs, Elie Ouéfio. Cette plateforme déplore le fait que le problème de l’insécurité et de la réhabilitation des forces armées centrafricaines ne soient pas réglés avant d’aller aux élections groupées en Centrafrique.

Pour ladite plateforme, ce chronogramme est non consensuel, manifestement influencé politiquement, irréaliste dans sa mise en œuvre, et selon lui, illégal dans son agencement juridique et dangereux en ce qu’il crée les conditions optimales des graves contestations pré et post électorales dont on sait qu’elles ont fait dans un passé récent le nid aux dernières crises militaro-politiques dans le pays.

Avant de clore cette cérémonie, Gina Sanze, l’une des membres du présidium a fait appel à chaque entité présente à la signature du deuxième document qui est celui d’un accord politique des forces vives de la nation pour une sortie de crise dont la lecture a été faite par Maxime Ange Kazagui.
Cet accord qui prévoit les dispositions nécessaires à prendre par rapport au vide constitutionnel qui va s’imposer après le 30 décembre 2015. Pour elles, toutes les autorités de la transition devront cesser leur fonction et laisser la place aux nouvelles autorités qui, selon l’article 2, en dehors du chef de l’Etat de transition, du Premier ministre, du président du CNT et du Conseil national de transition, du Haut conseil de communication de transition et de la Cour constitutionnelle de transition, toutes les institutions restent en place.

Ainsi, selon l’article 3 de cet accord, il est prévu qu’au plus tard le 20 décembre 2015, les forces vives de la nation se réuniront en formation élective pour désigner un nouveau chef d’Etat de transition sur la base d’un consensus et à défaut sur la base d’un bulletin secret à la majorité absolue pour une durée de 18 mois. Celui-ci aura pour mission principale de ramener la sécurité, réconcilier les centrafricains, mettre en application le DDRR, remettre sur pied une armée nationale qui tienne compte de toutes les sensibilités et représentative dans toutes les régions de la RCA, organiser des élections crédibles, inclusives, transparentes et apaisées.

Herve Serefio

DIASPORA MAGAZINE

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