Centrafrique: des hommes de la Seleka sèment la terreur dans le nord-ouest
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Depuis les graves incidents du quartier Boy Rabe à Bangui, le 20 août dernier, lorsqu'un descente des hommes de la Seleka a débouché sur des assassinats et des pillages, les autorités centrafricaines tentent de mettre un terme à l'impunité qui règne. La situation semble cependant encore très précaire dans certaines régions.
Face à une situation devenue préoccupante, le ministre de la Justice, Arsène Sende, a appelé les populations à dénoncer d'éventuelles exactions. La commission d'enquête a reçu des moyens supplémentaires. Mais si ces mesures commencent à porter leurs fruits dans la capitale, ce n'est pas le cas partout.
Au nord-est du pays, dans la région de Markounda, des éléments de la Seleka se livreraient, depuis juillet et en toute impunité, au racket, mais aussi au vol de bétail, terrorisant les populations. C'est ce dont témoigne un habitant, qui a quitté son village depuis deux mois, pour se cacher en brousse.
« Ce sont des éléments de la Seleka qui attaquent la population. Ils viennent dans chaque village et à chaque fois qu’ils viennent, ils ramassent tout », s’est-il plaint au micro de RFI. « Hier (samedi 31 août, ndlr), au niveau de Délé, ils sont arrivé avec des motos et ont enlevé beaucoup de bétail. Désormais, quand ils arrivent, les gens partent se cacher. Et dès que les habitants entendent une moto, ils courent mettre le bétail à l’abri. »
« Mourir pour rien »
« Si tu interviens, tu vas mourir pour rien », lâche-t-il, pour expliquer la détresse de la population. « Il faut que les autorités pensent à nous et qu’elles nous aident à nous libérer dans la région de Markounda », poursuit-il. « Ici, on ne peut pas circuler et il n’y a aucun gendarme, aucun policier et aucun homme des FACA (Forces armées centrafricaines, ndlr). Ce sont des éléments de la Seleka qui font la loi dans notre zone. »
Durant le week-end, le Premier ministre Nicolas Tiangaye, et le ministre de la Sécurité, Josué Binoua, se sont rendus dans plusieurs postes de police de Bangui pour faire évacuer dans le calme des combattants du Seleka qui avaient pris possession des locaux.
RFI