PROGRAMME D’URGENCE ET DE RELEVEMENT DURABLE DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
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REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Unité – Dignité - Travail
PROGRAMME D’URGENCE ET DE RELEVEMENT DURABLE 2014 – 2016
Juillet 2014
I – CONTEXTEGENERAL
La République Centrafricaine (RCA) est un vaste pays, enclavé et faiblement peuplé situé au centre d’une région instable sur le plan de la sécurité car marquée par la persistance des conflits au Darfour, en RD Congo, les exactions de la LRA et une instabilité cyclique des institutions du pays. Couvrant une superficie de 623.000 km² et comptant 4,7 millions d'habitants1, la RCA est dotée d’un potentiel naturel très important (ressources minières immenses, réseau hydrographique dense, massif forestier important, etc.), mais demeure paradoxalement l’un des pays les plus pauvres au monde à cause non seulement de la mauvaise gouvernance mais aussi et surtout des enjeux géopolitiques.
La RCA fait partie de deux grands ensembles sous régionaux la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC2) et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC)3. De par sa position géographique, elle devait jouer un rôle majeur dans le développement des échanges sous-régionaux et régionaux. Mais les crises politico-militaires récurrentes depuis plus de deux décennies, l’empêchent de valoriser cette opportunité.
En effet, le rapport mondial sur le développement humain publié par le PNUD en 2011 classe la RCA au 179ème rang sur 187 pays du point de vue de l’Indice du Développement Humain (IDH). En 2012, elle est classée 48ème sur 52 pays du point de l’indice de la gouvernance en Afrique et, 185ème sur 185 pays au classement du Doing business établi par la Banque Mondiale en 2013 (Rapport Doing Business 2013, p.3).
La RCA a connu, au cours de son histoire, une série de coups d’Etat qui a conduit à des changements de régime politique. Les crises à caractère militaro-politique devenues récurrentes depuis les deux dernières décennies ont créé une instabilité quasi-permanente, entrainant une déliquescence des institutions de l’Etat. Après le changement politique intervenu en 2003, plusieurs mouvements politico-militaires ont été créés jusqu’à la prise de pouvoir par la force par la coalition Séléka le 24 mars 2013. Et aujourd’hui, en dehors de la LRA4 d’origine ougandaise qui sévit dans le sud-est de la RCA, un groupe politico-militaire (le FDPC5) basé au nord-ouest du pays, n’a pas encore renoncé à la lutte armée. Le développement du phénomène Anti-balaka particulièrement à Bangui et dans certaines villes de provinces renforce le caractère complexe de la situation sécuritaire du pays. Ces différentes crises ont été provoquées en majeure partie par une mauvaise gouvernance politique, économique et sociale.
1.1 – Surle plan politique
L’organisation des élections générales en 2011 a été entachée d’irrégularités, selon les observateurs internationaux6 et les résultats ont été contestés par l’opposition démocratique qui a exigé leur annulation. Un Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections (FARE) avait été créé dans cette perspective. A cela, s’est ajouté, la mauvaise gouvernance qui s’est caractérisée par l’absence d’un véritable dialogue politique et le non-respect des engagements pris dans la gestion des affaires publiques comme dans le cadre du Dialogue Politique Inclusif de décembre 2008. Cette absence de dialogue politique sincère a caractérisé le contexte politique et entretenu un climat de crise politique persistante malgré les efforts de la communauté internationale à trouver un accord entre les acteurs politiques. L’entrave à l’alternance politique par un refus délibéré d’organiser des élections transparentes et crédibles ; le non-respect des droits de l’homme et la culture de l’impunité ; l’incapacité de l’Etat à assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire et particulièrement aux frontières avec les Etats limitrophes en situation de conflit interne, comme le Darfour utilisant une partie du nord de la RCA comme base arrière ; la porosité des frontières du pays favorisant le trafic d’armes de guerre et les agissements (razzias) des groupes paramilitaires étrangers comme la LRA, ont été les éléments déclencheurs de la crise qui a abouti au changement politique du 24 mars 2013 marqué par le départ de Bozize du pouvoir. De même, les violences continues perpétrées par les éléments de la Séléka ajoutés aux dysfonctionnements au niveau de l’exécutif ont donné naissance à une nouvelle crise créée par les Anti-balaka(groupes d’autodéfense instrumentalisés par la suite par les politiques) dont le comportement en terme de violence et d’exactions diverses ne présentent pas de grandes différences avec les agissements de la Séléka. Ce dernier développement de la situation a ébranlé les institutions de la transition et provoqué la démission du Président et du Premier Ministre de la Transition. Les élections organisées par le Conseil National de Transition, quelques après ces démissions, ont permis d’élire, en janvier 2014, une nouvelle Présidente de la République de Transition qui a procédé à la mise en place d’un nouveau Gouvernement de Transition.
1.2 – Surle plan sécuritaire
Il convient de rappeler que plusieurs efforts ont été entrepris tant sur le plan régional qu’international à travers différentes initiatives pour mettre un terme aux crises récurrentes qui ont secoué le pays. La dernière initiative, avant la crise de décembre 2012, est la signature par le Gouvernement et les groupes politico-militaires d’un Accord de Paix Global à Libreville en 2008, suivie du Dialogue Politique Inclusif (DPI). Au cours de l’année 2009, un programme national de Démobilisation, Désarmement et Réintégration (DDR) fut mis en place afin de permettre à la RCA de s’engager sur la voie de la pérennisation des acquis de la paix. En 2012, bien que la fraction rebelle de la CPJP ait intégré cet Accord de Paix Global, tous les mouvements rebelles ne s’étaient pas encore engagés dans cette voie. Les violations de certaines dispositions des différents Accords de paix, les retards pris dans la mise en œuvre des engagements issus des Accords de Paix Global, l’absence de dialogue politique sincère, le climat de méfiance qui prévalait avec les groupes rebelles, la corruption généralisée et la mauvaise répartition des projets de développement sur l’étendue du territoire ont provoqué des tensions entre les acteurs et ont largement contribué à la crise qui a débouché sur le changement politique du 24 mars 2013. La poursuite des exactions par les éléments de la Séléka dans toutes les préfectures a fini par déclencher une réaction de révolte parmi la frange la plus jeune de la population. C’est ainsi qu’est née la milice Anti-balaka qui, dans la nuit du 05 décembre 2013, a attaqué les positions stratégiques des éléments de la Séléka et groupes sociaux considérés comme proches de cette coalition.
1.3 – Surle plan économique et social
Après la mise en œuvre du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP1) 2008-2010 qui a permis des avancées notables dans la stabilisation du cadre macroéconomique et des progrès dans la gestion des finances publiques, le DSRP2 2011-2015 devait permettre de consolider les acquis dans la perspective des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Mais la crise politique postélectorale et les difficultés de mobilisation des ressources nécessaires, n’ont pas permis de préparer et tenir la réunion des donateurs prévue pour le premier trimestre de l’année 2012 et en vue de mettre en œuvre le DSRP2 avant la fin 2012. Toutefois, le Gouvernement avait conclu un accord avec le FMI en juin 2012 dans le cadre d’un programme appuyé par la Facilité Elargie de Crédit (FEC) qui donnait un signal favorable aux partenaires au développement de la RCA. Les performances macroéconomiques en 2012 étaient bonnes avec un taux de croissance du PIB estimé à 4% contre 3,3% en 2011. Le rapport national publié en 2010 sur les progrès vers l’atteinte des OMD, indiquait que si les efforts sont maintenus, la RCA pourrait atteindre les objectifs dans seulement deux domaines, l’accès à l’eau potable et la scolarisation des filles.
Le tissu socioéconomique et la cohésion sociale ont été mis à maldu fait de la crise créée par la coalition Séléka. En effet, à partir de décembre 2012, les exactions et les violences de la coalition ont été orientées vers une communauté bien définie notamment chrétienne et tout ce qui lui est associé. Ainsi les églises ont été visées dans toutes villes de l’intérieur occupées par la coalition. Les exactions qui ont suivi le changement politique ont servi de prétexte au développement d’un esprit de vengeance. La milice Anti-balaka née de cette logique a opéré une attaque dans la ville de Bangui et ses environsle 05 décembre 2013. A l’inverse de la coalition Séléka, les Anti-balaka ont orienté leurs exactions et violences sur les personnes issues de la communauté musulmane et toutes ses composantes. Les mosquées et les étals des opérateurs économiques identifiés comme appartenant à cette communauté ont été pris pour cibles. Cette dernière crise a attisé la tension communautaire déjà latente et augmenté la méfiance au sein des populations. La recrudescence de la violence et de l’insécurité dans la capitale et dans le reste du Pays a ruiné la cohésion sociale et aggravé la fracture sociale. Le climat d’insécurité et les violences ont provoqué la délocalisation au Tchad et au Cameroun d’une frange de la population musulmane. La destruction des outils de production tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays, occasionnée par cette crise a totalement réduit les capacités de production avec des conséquences notamment sur l’emploi et la croissance économique.
La mauvaise gouvernance dans la gestion économique,a entrainé une pauvreté massive aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain, du fait de la paupérisation des ménages sous l’effet des crises liées à l’insécurité alimentaire, à la baisse des cours des produits d’exportation et aux difficultés d’approvisionnement en produits de premières nécessités. La dégradation des infrastructures de soutien à l’économie (route, transport, énergie et télécommunications) rendant difficiles les échanges économiques internes et externes ; la baisse de la productivité dans les secteurs et les pressions administratives sur les investisseurs nationaux et étrangers, altérant le climat des affaires et poussant les opérateurs économiques à se désengager de leurs activités ; la corruption dans les administrations ; la mauvaise gestion dans l’exploitation et la commercialisation des ressources naturelles (or, diamants, bois,) ont largement contribué à attiser les tensions.
Au niveau social, cette mauvaise gouvernance a consisté en la pratique du népotisme dans la désignation aux postes de responsabilité en l’absence de toute culture du mérite, entrainant l’inefficacité de l’administration à répondre aux besoins des populations ; l’exacerbation de la méfiance des populations, se traduisant par un manque de cohésion sociale ; le développement de l’exclusion marqué par l’inégale répartition des projets de développement dans les régions.
Selon les résultats de l’ECASEB7 réalisée en 2008, environ deux personnes sur trois (62%) vivent en dessous du seuil de pauvreté. En l’absence d’enquêtes récentes permettant l’évaluation de la pauvreté monétaire au regard des récents évènements intervenus dans le pays, on pourrait estimer cette proportion à 70%. L’analyse de la pauvreté selon le milieu de résidence révélait que près de la moitié des personnes pauvres vivent en milieu urbain et qu’en milieu rural près de 7 personnes sur 10 étaient pauvres ce qui représentait 70% de la population. Sur le plan spatial, la pauvreté affecte plus les régions des cultures de rente (coton dans le centre et le nord et café dans le sud-est). Compte tenu de l’importance numérique des femmes dans la population et du secteur d’activité (agricole) où elles sont les plus nombreuses, elles constituent la majorité des pauvres en RCA.
Du point de vue sanitaire, l’espérance de vie à la naissance estimée à 45,1 ans selon le dernier recensement de 2003est en dessous de la moyenne africaine. Les conditions d’existence sont difficiles : la proportion de ménages utilisant une source d’eau améliorée est passée de 64% en 2008 à 58,4% en 2011. L’utilisation des toilettes améliorées par les ménages est deux fois plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural ; 28,6% des ménages urbains en utilisent contre 13,2% de ménages ruraux. La prévalence du VIH/SIDA chez les adultes (femmes de 15-49 ans et hommes de 15-59 ans) est tombée à 4,9% de séropositifs en 2010 suivant les résultats de MICS4 et reste l’une des plus élevées en zone CEMAC. Elle est deux fois plus élevée chez les femmes de 15 à 49 ans avec 6,3% que chez les hommes de 15-59 ans avec 3%.
La situation nationale est aussi marquée par d’autres événements aux effets contrastés dans la plupart des cas. Ainsi, La proportion des enfants souffrant d’une insuffisance pondérale a fléchi de 5 points entre 2008 (28,3%) et 2010 (23,5%). Le taux d’activité a légèrement baissé passant de 63,3% en 2008 à 61,4 en 2010. Le chômage affecte près d’un actif sur quatre (24,2%) en RCA dont 25,7% de personnes en milieu urbain contre 23,4% en milieu rural. Le taux net de scolarisation dans le primaire a connu une évolution positive, passant de 63,3% en 2008 à 68% en 2011. Le ratio fille/garçon dans le primaire s’est sensiblement amélioré passant de 72% en 2008 à 87% en 2011. Le taux d’alphabétisation a connu une phase ascendante (39%) après une baisse régulière durant plus d’une décennie. Le taux d’analphabétisme est plus élevé chez les femmes (68%) que chez les hommes (46,2%). La proportion des femmes non instruites reste particulièrement élevée (80%) en milieu rural.
Dans les conditions actuelles, le Gouvernement de transition de la RCA doit, rapidement, rétablir la sécurité sur toute l’étendue du territoire national, apporter une réponse aux urgences humanitaires, restaurer l’autorité de l’Etat et relancer les activités socio-économiques nécessaires au développement du pays. Ce faisant, il est tout aussi urgent de renouer avec tous les acteurs nationaux et les partenaires au développement et de les impliquer dans la stratégie de relèvement et de lutte contre la pauvreté.
1.4 – Facteurs exogènes à la crise
La proximité du Darfour, la guerre de la Libye, le long conflit du Soudan qui a abouti à l’Indépendance du Soudan du Sud, le conflit en RD Congo, et les agissements de la LRA ont créé des conditions favorables à la circulation d’un important fluxd’armes de guerre de tout calibre, alimentant davantage l’instabilité entretenue ces dernières années. Les conflits dans les pays ces voisins ont également engendré des flots de réfugiés en RCA, qui abrite quelque 11 000 réfugiés reconnus, provenant du Soudan, du Tchad et de la RDC. La porosité des frontières de la RCA avec les pays voisins du Nord a laissé libre cours aux circulations des bandits et braconniers lourdement armés. La communauté internationale étant concentrée sur la situation au Darfour et au Mali, le conflit en RCA a été largement ignoré et ce malgré l’ampleur des exactions commises par la LRA. L’absence d’une véritable politique extérieure et de surveillance du territoire est l’une des principales raisons d’inactivité de la RCA dans la résolution des différents conflits sous-régionaux et de l’absence des dispositions sécuritaire à prendre sur ses frontières.
Il apparait clairement que ces causes, si elles ne sont pas efficacement traitées et enrayées, continueront d’entretenir chez certains groupes de population, des sentiments d’insécurité, de frustration, d’exclusion et d’impuissance susceptibles de générer de nouvelles crises.
II - IMPACTS DE LA CRISE
Les évaluations menées par les acteurs humanitaires montrent que les principaux besoins concernent la sécurité, la protection civile, la sécurité alimentaire, l’éducation, la santé, l’eau, l’assainissement et l’hygiène. En plus de ces besoins d’ordre humanitaire, on relève la destruction ainsi que le pillage non seulement des populations mais aussi des administrations, des institutions et ONG, des entreprises, des propriétés privées et des ressources naturelles. Ainsi, la prestation de l’ensemble des services de l’Etat est quasiment arrêtée, de même, les ONG et les Institutions internationales, après évaluation du niveau de la sécurité, ont dû suspendre provisoirement leurs activités et par conséquent la mise en œuvre des programmes et projets de développement.
L’analyse approfondie de la situation montre qu’il faut concentrer l’attention particulièrement sur les éléments clés suivants dans le processus de réhabilitation et de relèvement. Il s’agit entre autres de :
2.1 – Impactsur la situation politique
A la suite du changement politique du 24 mars 2013, la Constitution de mars 2004 a été dissoute entraînant de fait la dissolution de l’Assemblée Nationale et la disparition de la Cour Constitutionnelle et du Conseil d’Etat. Le Conseil National de Transition (CNT) qui a été mis en place a procédé à l’élection du Président de la République. Le quatrième Sommet Extraordinaire des Chefs d’Etat de la CEEAC qui s’est tenu à Ndjamena le 18 avril 2013 a légitimé le choix du Chef d’Etat de transition et reconduit le Premier Ministre, Chef du Gouvernement d’Union Nationale de Transition. Dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route de la transition, un Code Electoral et une Charte constitutionnelle de la transition ont été adoptés promulgués le 18 juillet 2013 et une Cour Constitutionnelle de Transition a été mise en place.La paralysie au sommet de l’Etat, qui s’illustrait par une méfiance entre les deux têtes de l’Exécutif, la poursuite et l’aggravation de la violence contre les populations civiles, signes évidents d’un manque de volonté d’évoluer vers des valeurs d’un Etat de droit ont accentué la crise et bloqué la bonne marche du processus de transition. L’attaque armée du 05 décembre 2013 de la nouvelle milice armée des « Anti-balaka » a contraint les Chefs d’Etat de la CEEAC,au cours d’un Sommet Extraordinaire du10 janvier 2014 à Ndjamena, à se concerter avec les forces vives de la nation, pour aboutir à la démission du Chef de l’Etat et du Premier Ministre de Transition. L’élection d’une nouvelle Cheffe de l’Etat de Transition le 20 janvier 2014 et la nomination d’un nouveau Premier Ministre, Chef du Gouvernement de transition, le 25 janvier 2014, consacre une nouvelle étape de cette Transition.
2.2 – Impactsur la situation sécuritaire
Depuis le changement politique intervenu le 24 mars 2013 et l’apparition de la crise du 05 décembre 2013, la situation sécuritaire dans le pays est restée très préoccupante. Les exactions et les pillages des ex-combattants de la Sélékaont touché toutes les Préfectures du pays et les huit (08) arrondissements de la ville de Bangui. Les pillages des administrations, des mairies, des institutions internationales, des propriétés privées, les viols et les assassinats par des éléments incontrôlés de la Séléka ajoutés à l’absence des éléments des forces de défense et de sécurité conventionnels sur le terrain, n’ont pas facilité la restauration rapide de la sécurité qui depuis décembre 2013 est devenue difficile à stabiliser. En effet, les actes de violence se multipliant contre les populations civiles dans les villes de l’intérieur par les chefs de guerre et commandants de zones nommés par les membres de la coalition au pouvoir, a donné naissance en septembre 2013, à une nouvelle milice armée appelée « Anti-balaka ». Composée à l’origine de jeunes adolescents armés de coupe-coupe et animés du désir de venger leurs proches tués parfois sous leurs yeux, cette milice s’est au fur à mesure renforcée en effectif, enregistrant d’anciens éléments de la garde prétorienne du régime renversé ou des FACA proches de Bozize. Le 05 décembre 2013, certainement pour des considérations politiques, les « Anti-balaka » ont attaqué plusieurs sites militaires stratégiques à Bangui. Tout en s’en prenant aux éléments de la Séléka, les Anti-balaka participent également aux pillages et aux vols. L’esprit de vengeance qui anime les deux groupes armés a débouché sur une tension communautaire et créé une fracture sociale profonde au sein des populations transformant ainsi, un conflit à l’origine politique en conflit communautaire et déstabilisateurs des institutions de la Transition.
Le nouveau Gouvernement de transition, conscient de cette situation, a mis en œuvre des mesures pour y faire face. Des Comités nationaux stratégiques et techniques pour la RSS et DDR ont été créés ainsi que des organes de la société civile appuyés par les autorités pour contribuer au retour de la cohésion sociale. Les actions visant le désarmement et le cantonnement des ex-combattants de la Séléka et de la milice Anti-balaka ont été réalisés mais n’ont pas donné entière satisfaction. Certains éléments de la Séléka ont été transportés dans des sites de cantonnement préfectoraux et sous-préfectoraux avec leurs armes et munitions faisant de l’arrière-pays une poudrière, une bombe à retardement et un danger pour l’intégrité du territoire. En effet, réuni en congrès dans le nord du pays, les membres de la coalition Sléléka ont créé leur propre Etat-major militaire et décidé de l’implanter dans une des préfectures du pays. Aussi, en dépit des progrès enregistrés par la mise en œuvre de ces mesures urgentes de sécurisation, la problématique de la sécurité n’est pas totalement résolue. Si les traits caractéristiques de l’insécurité quotidienne ont été réduits notamment, la disparition quasi-totale des coups de feu sporadiques, la baisse de la circulation des éléments de la Sélékaet de leur influence sur la population, les principales villes de l’arrière-pays connaissent cependant une recrudescence de vols et braquages à mains armées et d’assassinats probablementpar des éléments Séléka et Anti-balaka mais aussi liée aux armes disséminée sur l’ensemble du territoire.Il faut noter que la destruction des poudrières, couplée à l’approvisionnement des armes de tout calibre auprès des anciens militaires de la Libye, des djandjawides au Darfour ont contribué à la dissémination d’armes dans le pays. On estime à près de 10 000 armes de guerre tout calibre confondu en circulation à travers le pays ; cela constitue une menace réelle pour la libre circulation des personnes et des biens.
A cela, s’ajoute une autre préoccupation liée à la maîtrise des effectifs réel des éléments de la coalition Séléka et Anti-balaka. En effet, avant d’entrer dans Bangui, la Séléka comptait environ 5 000 éléments ; au fur et à mesure de sa progression, l’effectif du mouvement a augmenté sensiblement passant de 5 000 à plus de 20 000 hommes. Cette augmentation des effectifs provient du ralliement des candidats déçus du dernier recrutement dans les rangs des FACA, au recrutement effectué par certains chefs de guerre de la Séléka et à l’intégration desprisonniers et braqueurs évadés des centres carcéraux. De même, l’effectifdes Anti-balaka, estimé au départ à une centaine d’hommes des milieux ruraux, est passé à environ 4000 hommes.Cela posera un problème de prise en charge financière non seulement des éléments démobilisables mais également de ceux qui comptentfaire carrière dans les forces de défenses parmi lesquels l’on dénombre environ 20 généraux et plus de 50 colonels de la Séléka.
L’occupation et l’administration de l’ensemble du territoire national par les ex-combattants de la Séléka a provoqué la désorganisation des forces de défense et de sécurité (police, gendarmerie, FACA, eaux et forêts, douane). On note également un climat de méfiance entre les anciens belligérants qui ne favorise pas la normalisation de la situation. Des milices constituées par des éléments incontrôlés de la Séléka et des Anti-balaka, détentrices d’armes, contribuent à entretenir l’insécurité surtout à Bangui. Ces éléments incontrôlés continuent les exactions sur la population civile. Un groupe rebelle à l’ouest du pays semble ne pas renoncer à la lutte armée et la LRA est toujours présente dans le sud-est du pays. Par ailleurs, on enregistre la recrudescence du recrutement forcé des enfants par les groupes armés. Avec l’appui de l’UNICEF, les 3500 enfants soldats identifiés dans les rangs de la Séléka sont en cours de démobilisation.
Des incidents violents inter communauté sont fréquents dans les quartiers périphériques de Bangui. Dans le sud-ouest du pays, la situation nécessite un renforcement de l’assistance humanitaire multisectorielle notamment à Boda, Berberati et Carnot. Dans le nord-ouest, certains de la région de Bossangoa sont encore très vulnérables aux attaques, particulièrement des ex-Séléka. Depuis décembre 2013, les organisations humanitaires ont recensé 729 enfants non accompagnés et séparés de leurs familles ; 441 enfants ont été remis à leurs familles grâce aux différents partenaires de protection de l’enfance, dont l’IRC, Save the Children et Villages SOS ; et 28 enfant ont été relocalisés de la RCA au Cameroun pour des raisons de protection avec le soutien de la Misca.
2.3 – Impactsur la situation humanitaire
La situation humanitaire largement préoccupante depuis la prise du pouvoir par la rébellion Séléka s’est subitement aggravée depuis décembre 2013 et s’est à nouveau dégénérée par un regain de violence le 24 mars 2014. Des visites ont été effectuées par le HCR et certaines ONG afin d'évaluer la situation générale des personnes affectées par l'insécurité.
Le déplacement des populations
Nombre de personnes, en milieu rural et même dans les centres urbains, ont été contraintes de quitter leur résidence pour aller se réfugier ailleurs, souvent dans des conditions inadéquates (forêts, champs…) les exposant à tout type de risques de la nature. Selon le Rapport OCHA de mars 2014, 625 000 personnes déplacées internes ont été recensées dont 200 000 réparties dans 42 sites à Bangui. Depuis Novembre 2013, près de 64 717 personnes ont fui le pays, en raison de l'insécurité pour se réfugier dans les pays voisins dont42 000 en République Démocratique du Congo, 20 700 au Tchad, environ 1000 au Cameroun et autant en République du Congo.Sur une Population estimée à 4,6 millions, 2,5 millions de personnes sont aujourd’hui dans un besoin d’assistance, avec 1,9 millions de personnes vulnérables ciblées par le Plan de réponse stratégique 2014 révisé.Pour couvrir les besoins exprimés dans ce Plan de réponse stratégique 2014 révisé, 551 millions USD sont requis, 22% de Financement soit 113,8 millions USD seulement sont mobilisés et disponibles. Le pays n’est pas préparé pour prendre en charge une telle catastrophe humaine. Les besoins sont nombreux dans ce secteur : (i) meilleure coordination des actions humanitaires et meilleure gestion des sites, (ii) identification des sites viables pour les personnes déplacées internes, (iii) l’appui aux retours volontaires des déplacés et, (iv) renforcement de la sécurité et les droits humains. La conséquence immédiate est la recrudescence de la famine, de la malnutrition et la propagation des maladies au sein de la population et particulièrement des groupes vulnérables.
La dégradation de la situation éducative
La situation globale du pays en termes de scolarisation présentait un taux net en accroissement irrégulier depuis le début des années 2000. Ce taux s’est établi à 42,5% en 2000 et a atteint 68%en 2011. A la suite de la crise militaro-politique, on note que la plupart des établissements scolaires, surtout en province, restent encore fermés malgré la date fixée au 12 avril 2013 pour la reprise des classes.Cette réouverture des écoles annoncée par les autorités compétentes n’est pas effective partout y compris à Bangui du fait de la persistance de l’insécurité non encore maîtrisée. Jusqu’à fin août 2013, près de 86% des écoles visitées ont fermé au moins une fois durant la crise, 49% des écoles étaient toujours fermées et 70% des élèves inscrits en septembre 2012 n’avaient toujours pas repris les cours. La «peur de la violence», le «manque d'enseignants» et le «manque de fournitures scolaires» sont citées comme les trois raisons principales pour lesquelles les élèves n’ont pas repris les cours. Au total, ce sont environ 65 pour cent des 176 écoles visitées qui ont été soit pillées, soit occupées, soit endommagées par les balles et obus durant la crise. Il est urgent de soutenir la reprise des activités éducatives à travers la réhabilitation des écoles et des cantines endommagées ou détruites, le remplacement du mobilier dans les établissements qui ont étépillés, la fourniture de matériels d’enseignement et d’apprentissage aux communautés les plus vulnérables et aux écoles où le taux de scolarisation est faible.L’Université de Bangui et ses annexes sont dans la même situation. Le spectre d’une année blanche plane désormais sur l’année académique 2013 - 2014. La présence massive des enseignants et élèves de l’arrière-pays à Bangui, accentue les difficultés de reprise des activités scolaires car en plus des préoccupations sécuritaires, il faut faire face aux dispositions pratiques relatives à leur retour effectif dans leur circonscription.
La détérioration de la situation sanitaire
La plupart des formations sanitaires tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays ont cessé, de fonctionner ; sur environ 700 formations sanitaires que compte le pays, 300 seulement sont en mesure de fonctionner avec un manque de médicaments essentiels et de matériel médical. Plus de 60% de formations sanitaires et bureaux des districts sanitaires ont été vandalisés, pillés ou détruits. Plus de 80% des médecins ont été déplacées des préfectures à la capitale, Bangui. On note l’offre de quelques soins d’urgence faite par un personnel à l’effectif très réduit avec l’appui des ONG médicales (MSF, PU-AMI, IMC) de l’UNICEF, de l’OMS et de l’UNFPA. A Bangui, outre le Centre pédiatrique géré par l’ONG Internationale Emergency, les hôpitaux publics manquent de médicaments essentiels et de fournitures médicales. La situation est plus critique dans l’arrière-pays dans la mesure, où, pour des raisons d’insécurité, la majorité du personnel soignant a été obligée de quitter les lieux de juridiction, laissant sur place essentiellement des infirmiers et des bénévoles alors que le nombre de patients nécessitant des soins s’est accru. La recrudescence des maladies telles que les diarrhées, le paludisme et la typhoïde pèse sur l’état sanitaire des populations. Durant ces neuf derniers mois, l'anarchie et l'insécurité ont été désastreuses pour les enfants en RCA. Les flambées de rougeole sont signalées presque partout dans le pays, avec au moins 600 cas de rougeole confirmés. Selon le Cluster Santé, il y a une épidémie de choléra dans 15 districts sanitaires sur 22. 550 enfants ciblés pour la campagne de vaccination. Le secteur de santé fait face à (i) une insuffisance de financement qui ne permet d’étendre les services de base à l’ensemble des populations vulnérables en dehors de Bangui, (ii) une pénurie de médicaments essentiels et de vaccins pour l’immunisation de routine signalée dans les services de santé, (iii) aux effets néfastes de l’insécurité qui entrave les prestations de service de santé et de gestion de l’information et, (iv) une rupture de stocks de moustiquaires imprégnés.
Les menaces sur la sécurité alimentaire et la nutrition
Il ressort des études réalisées8 que 30,2% des centrafricains vivent dans l’insécurité alimentaire, dont 7,5% en insécurité alimentaire sévère et 22,7% en insécurité modérée. Cette situation s’est aggravée avec la récente crise car près de 1,25 millions de personnes sont affectées par l’insécurité alimentaire.
Les prix des produits alimentaires ont fortement augmenté depuis le début de la crise. Des stocks de produits agricoles ainsi que du bétail ont été pillés, entraînant la réduction de la capacité de production des ménages. En outre, les populations les plus vulnérables n’ont plus accès aux denrées de base sur les marchés du fait de leurs prix élevés consécutifs aux difficultés d’approvisionnement. La perturbation, par exemple, de la principale voie de communication Bangui-Douala a entraîné de facto la rareté de certains produits de première nécessité. Compte tenu de la consommation des semences par certains ménages, de l’insécurité qui a limité l’accès des ménages à leurs champs et l’excès des pillages sur les outils et donc les capacités de production, les perspectives de production agricole restent incertaines. Il est à craindre des pénuries alimentaires pour les mois à venir notamment une insécurité alimentaire grave qui pourrait affectée environ 300 000 personnes, selon les estimations de OCHA, jusqu’aux prochaines récoltes.
Les récents conflits ont sensiblement accru la désorganisation du système de production et des activités agro-pastorales. De même les circuits de commercialisation des produits alimentaires ont été perturbés par l’absence d’échanges entre les zones contrôlées par la Séléka avant le 24 mars 2013 et les autres zones ainsi que par le déplacement des populations et les pertes subies par les acteurs. Le coût du panier de la ménagère a donc connu une hausse sensible.
De décembre 2012 à mars 2014, du fait que le régime alimentaire de la population n’est plus diversifiée, environ 28 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère et 75 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë modérée. Ce nombre est en augmentation à cause de la poursuite des facteurs aggravant notamment le déplacement des populations, la faible sécurité alimentaire, l’accès précaire à l’eau potable et à l’assainissement, l’augmentation de la morbidité et le manque de services de soin de santé. 16 800 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère sont ciblés et 159 000 enfants de moins de 5 ans ont besoin d’aliments plus nutritifs. La disponibilité de stocks prévisibles et financés de manière adéquate est nécessaire pour éviter une détérioration de l’état nutritionnel pendant la saison pluvieuse.
L’accès à l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène
La proportion de la population centrafricaine utilisant une source d’eau potable ne représente que 54% de la population totale, ce taux s’est déjà largement dégradé avec la crise. En effet, L’accès à l’eau potable était déjà un problème réel relevé dans certaines villes et villages de l’intérieur du pays tels que Ndélé, Bria, Bambari et autres. Aujourd’hui, la question de l’approvisionnement en eau potable devient très préoccupante, même pour les populations des centres urbains. En effet, le personnel de la Société de Distribution d’Eau de la Centrafrique (SODECA) s’est déplacé et la plupart des villes manquent de fourniture d’eau potable surtout dans les formations sanitaires. Il aujourd’hui nécessaire d’améliorer l’accès à l’eau potable, aux services d’assainissement et à l’hygiène pour plus de 900 000 personnes. Les conditions d’hygiène dans la majorité des sites pour les personnes déplacées internes ne répondent pas aux normes minimales requises. L’UNICEF a apporté un soutien opérationnel à la SODECA pour la poursuite de la fourniture d’eau potable à Bangui et dans les principaux centres urbains. L’assainissement dans les marchés et les formations sanitaires demeure difficilement soutenable.
2.4 – Impactsur la justice et l’environnement des affaires
La récente crise a aggravé le caractère fragile du système judiciaire centrafricain, plaçant ainsi tous les justiciables dans une insécurité judiciaire. La destruction et le vol des équipements informatiques tant à Bangui que dans l’arrière-pays, ont fait disparaitre des fonds de dossiers concernant les situations déjà enrôlées allongeant indéfiniment les délais de les traiter. Les contraintes habituelles qui minent le système judiciaire sont ainsi aggravées notamment, l’absence de moyens matériels et logistiques, traitement manuel des dossiers, inexistence et/ou désuétude des textes légaux et règlementaires, et, insuffisance de ressources humaines. L’absence de l’Administration judiciaire dans les différentes villes de l’intérieur place les populations dans une insécurité judiciaire et une situation de non-assistance.
Cette situation n’est pas de nature à rassurer les opérateurs économiques et à procurer un environnement des affaires meilleur.
2.5 – Impact sur la situation économique et financière
Situation du secteur réel
L’environnement économique et financier de la RCA, tributaire du changement politique du 24 mars 2013, fut marqué par : la destruction du tissu socio-économique, la détérioration de la situation sécuritaire et sanitaire. La crise militaro-politique a eu des conséquences graves sur les principales entreprises du pays : destruction quasi-totale des autres outils et moyens de production, vols et pillages de moyens de transports engendrant dans certains cas, la fermeture des entreprises et dans d’autres, la mise en chômage du personnel ou en position de travail partiel. Tout le circuit économique est de fait ébranlé depuis le marché du travail en passant par les facteurs de production des entreprises, le marché des biens et services, les ménages et le marché des capitaux.
Les secteurs à fort potentiel de croissance ont été directement ou indirectement touchés. Le niveau de perte subie par les entreprises se chiffre à environ 30 milliards de FCFA selon les premières estimations. Le taux de croissance du PIB réel s’est contracté de 36,7% en 2013 contre une hausse de 4% en 2012. Ce fort recul de la croissance est dû à la demande intérieure sous l’effet de la baisse (-68,6%) de la consommation finale. La consommation publique et la consommation privée ont chuté respectivement de 85% et de 57,4%, en relation avec le retard dans le paiement des salaires dans l’administration publique, la chute du revenu agricole et la paralysie de l’administration.
L’évaluation de l’impact de la crise sur la situation des secteurs révèle de nombreux problèmes auxquels il faut trouver des solutions d’urgence.
Secteur primaire. Ce secteura affiché une baisse du taux de croissance en volume de 41,5% due à l’insécurité, l’absence de financement et le vieillissement des principales plantations, baisse imputable aussi bien à l’agriculture vivrière (-46.4%) qu’aux cultures de rente (-46%). Les pillages des semences et l’arrêt brutal des financements des projets de soutien au secteur agricole (PRAP, PREVES…) ont entraîné une contraction de 46,4% du secteur agricole et de la production vivrière. La baisse de la croissance au niveau des cultures de rente s’explique entre autre, par l’absence de financement et le vieillissement des principales plantations. La sylviculture a affiché un taux de croissance en 2013 de -18,2% dû principalement à l’arrêt de la production des entreprises, à l’impraticabilité des routes et à la paralysie du corridor Bangui-Douala.
Secteur secondaire. Le secteur secondaire présente une contre-performance de 23% en 2013, imputable principalement à l’occupation des zones de production minière par les hommes armés, la destruction de l’usine d’or de Ndassima et à la suspension de la RCA aux processus de Kimberley et de l’ITIE. Le secteur eau-énergie a connu un recul des activités de 13% en 2013 expliqué par le saccage des installations hydro-électriques de Boali, la suspension du Projet de réhabilitation des Centres d'Exploitation de Berberati, Bouar et Bossangoa sur financement BAD dans le sous-secteur Eau, la suspension provisoire du financement des principaux projets de relance dans le sous-secteur énergie. La production manufacturière a connu une chute de la croissance de 13,3% en 2013, conséquence des pillages et vols.
Secteur tertiaire. Le taux de croissance du secteur tertiaire a atteint -28% en 2013 conséquence de la baisse d’activité dans les services marchands (-24,1%) et les services non marchands (-45,9%). Cette situation est due principalement aux difficultés de transport sur les axes routiers, à la fermeture de plusieurs commerces, à la destruction des infrastructures de téléphonie mobile et de fourniture de carburant à l’intérieur du pays, aux déplacements tant internes qu’externes des populations et à la destruction des infrastructures administratives.
Les investissements. La baisse des investissements bruts, de 41% en terme nominal en 2013 s’explique principalement par le niveau des dépenses d’investissement sur financement extérieur, qui a aussi baissé de 49%, en raison de la suspension provisoire des décaissements des principaux projets financés par les partenaires au développement. La situation des ressources de l’Etat est marquée par une chute des dépenses d’investissements sur ressources propres de 36%.
Sur la base de la flambée des prix constatée au dernier trimestre 2013, l'inflation s’est accélérer pour atteindre 3,9 % en moyenne annuelle en 2013.
En 2013, l’exécution budgétaire a connu d’énormes difficultés liées à l’effondrement de l’activité économique et à la paralysie qui a frappé les administrations financières. Il s’agit, notamment de l’effondrement des recettes fiscales, la conjoncture économique difficile, le climat politico-militaire délétère, les barrières routières illégales et la tenue par la coalition Séléka des corridors de désenclavement. Les recettes intérieures n’ont représenté que 5,7% du PIB en 2013 contre 11,5% en 2012. Les dépenses ont baissé drastiquement eu égard à la tension de trésorerie de l’Etat, elles sont de l’ordre de 14,7% du PIB en 2013 contre 16,3%. Il en résulte sur la période une accumulation des arriérés.
Situation du secteur extérieur
Le secteur extérieur a été caractérisé en 2013 par : (i) la baisse du volume et de la valeur des produits exportés, en dépit d’une évolution favorable des termes de l’échange (+23,9%); (ii) la chute des importations des biens et services ; et, (iii) le plongeon des flux d’Investissements Directs Etrangers (IDE), en liaison avec l’environnement du pays et la suspension provisoire de gros travaux de recherche minière et pétrolière par les sociétés PTI-IAS et AURAFRIQUE ; (iv) la suspension de la RCA du Processus de Kimberley et du Secrétariat International de l’ITIE ; (v) la hausse des services reçus par les administrations publiques en faveur des forces de la MISCA; (vi) l’augmentation de la sortie nette des capitaux à court terme; et, (vii) l’accumulation des arriérés extérieurs eu regard t aux tensions de trésorerie.
Ainsi, la dégradation de la position extérieure s’est poursuivie en 2013, mais dans une moindre proportion, en relation avec la forte des importations et de la balance des services, respectivement de 33,8% et 57,8%, qui a contrebalancé la baisse de 46,6% des exportations. Sur cette base, le solde déficitaire du compte courant extérieur a légèrement diminué à 25,9 milliards contre 50,1 milliards un an plus tôt.
Au niveau du compte de capital et des opérations financières, les appuis-projets et les investissements directs étrangers ont dégringolé respectivement de 68,6% et 97,4%. En définitive, le solde déficitairede la balance des paiements est devenu positif à 9,7 milliards contre -10,6 milliards en 2012.
Situation des finances publiques
La récente crise a perturbé les fondamentaux de l’économie centrafricaine et par voie de conséquence a aggravé la situation des finances publiques. Elle se traduit par : i) l’intrusion des éléments non habilités dans la perception des recettes publiques ; ii) l’incivisme et la délinquance fiscaux ; iii) l’accentuation de l’étroitesse de la base imposable exacerbée par les récentes crises politiques ; iv) l’évaporation des marchandises et v) la confiscation des recettes, entravant les capacités administratives et techniques des structures en charge de la mobilisation des ressources publiques.
L’année 2013 est caractérisée par une contraction des recettes (recettes propres et dons) réalisées à hauteur de 8,4% du PIB contre 16,4% en 2012.Cette baisse drastique est due à la paralysie de l’administration au niveau intérieur ainsi qu’aux difficultés de recouvrement au cordon douanier. Les pillages et la destruction des entreprises, grands contribuables de l’Etat comme Total et Sogesca ont accentué la tension de trésorerie.
Au cours de la période, la trésorerie de l’Etat au cours de l’année 2013 a souffert des exonérations exceptionnelles permanentes qu’il s’avère indispensable de maîtriser; la bancarisation des recettes publiques non maîtrisée par l’administration financière qui s’explique par le système d’encaissement des recettes publiques non transparent ne permettant pas au Trésor de faire une bonne traçabilité de tous les deniers publics. Enfin, il serait judicieux de repenser le système de fonctionnement du Guichet Unique de Transit de Douala afin de mieux canaliser la prise en charge des marchandises en provenance du port de Douala qui constitue la principale voie de désenclavement du pays et de mobilisation des ressources.
Les dépenses ont été exécutées à hauteur de 111,8 milliards soit 14,7% du PIB contre 16,3% en 2012. En base caisse, seulement 94,0 milliards ont été payés il en résulte une accumulation des arriérés de l’ordre de 17,0 milliards.
L’année 2013 est marquée sur le plan de l’exécution budgétaire par la non observation de l’orthodoxie budgétaire due au pillage du serveur abritant Ges’co Trésor, perturbant le processus de préparation et d’exécution budgétaire.
En dépit de cette situation, le Gouvernement s’était résolu à faire face aux charges régaliennes de l’Etat. Ainsi, des dépenses de sécurité ont pu être effectuées pour endiguer l’insécurité dans la mesure du possible. Les dépenses pour la réhabilitation des bâtiments et bureaux des institutions de la République ont été réalisées pour rendre opérationnelle l’administration.
Le solde globale (dons compris) est de -48,0 milliards soit -6,3% du PIB, il est couvert par un apport en financement net d’environ 30,6 milliards et une accumulation des arriérés de 17,4 milliards. En effet, la dernière crise a totalement désarticulé les finances publiques centrafricaines, seules les réformes structurelles profondes peuvent contribuer au redressement de l’assiette taxable afin de promouvoir le relèvement économique.
Secteur privé et emploi
Les secteurs à fort potentiel de croissance ont été directement ou indirectement touchés avec une réduction des activités de l’ordre de 35 à 40%, notamment les mines, la forêt, l’agriculture, les télécommunications et le développement rural. Le manque à gagner est énorme pour l’Etat en terme de recettes fiscales et pour de nombreux ménages, les pertes d’emplois pour de nombreux centrafricains les exposent à un risque élevé de perte durable de bien-être. Pour l’essentiel, le diagnostic fait ressortir que :
Les industries agro-alimentaires ont perdu leurs outils de production, particulièrement, la destruction et le pillage des installations de la société SUCAF Centrafrique qui a entrainé une baisse du pouvoir d’achat dans la région affectant profondément les secteurs de télécommunications et des transports.
Le circuit économique informel structuré autour des activités agro-pastorales est sérieusement déstabilisé à cause de l’insécurité et les tracasseries sur les voies de communication dans l’Est et le Centre du pays.
L’exploitation forestière a été affectée par les retards dans l’acheminement des grumes et la contraction de la demande.
les activités minières ont été indirectement affectées par l’insécurité récurrente dans le Centre-Est qui a fait baisser les performances des opérateurs miniers en favorisant les circuits illicites d’exportation ayant conduit à la suspension de la RCA du processus de Kimberley et de l’ITIE9 ;
la destruction ou le pillage des installations de la société AURAFRIQUE entrainant une baisse du pouvoir d’achat dans la région et affectant ainsi les autres secteurs d’activités économiques tels que les télécommunications et les transports ;
le secteur pétrolier aval a été fortement atteint ; près de 23 stations de distributions de carburants (tous distributeurs confondus) ont été pillées tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays ;
le secteur des télécommunications, secteur dynamique par son caractère concurrentiel et créateur d’emplois, a connu des pillages ; on a relevé que, pour les entreprises de téléphonie mobile, environ 50 sites ont été pillés ou détruits à raison de 100 millions de FCFA de perte par site.
A ce jour, il a été relevé près de 65 demandes de mise en chômage technique des personnels adressées par plusieurs entreprises à l’Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et l’Emploi (ACFPE) traduisant un niveau élevé de précarité de l’emploi dans le pays.
Secteur bancaire
Le système bancaire centrafricain n’a pas été épargné par la crise. Les établissements de crédit et de microfinance ont vu une bonne partie de leurs équipements pillés, surtout dans l’arrière-pays. De plus, l’analyse des performances au 31 décembre 2013 montre que le total agrégé des bilans du système bancaire a régressé de 12%par rapport au 31 décembre 2012, s’établissant à 143 milliards, en relation essentiellement avec la baisse des dépôts collectés qui a engendré un assèchement de la liquidité bancaire.
Au niveau de la réglementation prudentielle, la norme relative à la liquidité constitue celle à l’égard de laquelle on observe le plus grand nombre de banques en infraction.
Secteur monétaire
A fin décembre 2013, l’analyse de l’évolution des composantes de la masse monétaire révèle d’une part, une hausse de la monnaie fiduciaire (+14,7%) et d’autre part, une contraction tant de la monnaie scripturale (-13,4%) que de la quasi-monnaie (-6,3%). Le taux de couverture extérieure de la monnaie a été de 72,2%, les crédits à l’économie se sont contractés de 17,3% et les créances nettes de l’Etat ont augmenté de 10% en relation aux tensions de trésorerie qui ont obligé l’Etat à recourir aux banques primaires.
La dégradation des ressources naturelles et de la faune
Les ressources naturelles notamment dans les zones d’exploitation minière et forestière sont fortement touchées et n’ont pas échappé aux actes de pillages. La cessation des activités des brigades minières sur toute l’étendue du territoire a favorisé une exploitation artisanale anarchique, un commerce frauduleux transfrontalier à l’origine de la suspension de la RCA du processus de Kimberley et de l’ITIE, et aussi une dégradation accélérée des sols et des cours d’eau. Par ailleurs, l’inexistence des brigades forestières sur le terrain a donné lieu à des abattages clandestins et massifs des arbres qui risquent d’entraîner la disparition rapide de certaines essences et la dégradation de la biodiversité.
Au fur et à mesure de la progression de la coalition SELEKA, les forêts et les parcs aménagés ont connu une dégradation accélérée sous l’effet des combats ; il s’est développé un braconnage intensif tant national que transfrontalier dans tous les parcs, menaçant d’extinction des espèces protégées en RCA (l’éléphant, le gorille, --). Plusieurs dizaines d’éléphants ont été abattus dans la réserve de Dzanga-Sangha, obligeant le personnel de l’ONG qui gère le site à se réfugier au Cameroun. Les projets et programmes de protection des aires de conservation en particulier et la biodiversité en général (Projet DZANGA-SANGHA, Programmes ECOFAUNE) sont principalement les plus touchés et font perdre à la RCA la crédibilité acquise ces dernières années. Avec l’insécurité qui s’est étendue sur tout le territoire, il va être difficile de faire la conciliation entre les exigences de l’utilisation des ressources forestières aux fins de développement et les impératifs de leur conservation, du maintien de leur diversité biologique, ainsi que de la préservation de l’environnement. Le pays est désormais vulnérable au changement climatique, et dans l’incapacité de mettre en œuvre des mesures d’adaptation aux changements climatiques.
Par ailleurs, le projet ECAUFAUNE intervient au Nord Est de la RCA dans une zone frontalière au nord avec le Tchad et au nord-est avec le Soudan. Depuis plus d’un siècle, cette zone est sous la pression de braconniers étrangers venant principalement du Tchad et Soudan10. Au cours des 20 dernières années, les braconniers sont devenus mieux armés et organisés11. Avec l’appréciation du prix de l’ivoire sur les marchés, les braconniers soudanais lourdement armés effectuent des raids de plus en plus organisés. La quasi-absence d’autorité de l’Etat et la faible densité humaine laissent de grandes zones sans contrôle, favorisant l’émergence d’activités illégales. Les liens historiques, environnementaux et sociaux entre le Darfour au Soudan et le Salamat au Tchad avec le Nord de la RCA ont conduit ces populations à considérer le Nord de la RCA comme leur réserve.
En effet, le braconnage a des impacts sociaux, économiques et écologiques, variant selon les contextes (vulnérabilité des populations braconnées notamment), la durée et son intensité. Le braconnage organisé menace la survie (localement ou sur la planète) d’un certain nombre d’espèces, à savoir :
L’éléphant est traqué pour son ivoire,
Le rhinocéros pour les propriétés supposées de sa corne,
La girafe pour sa queue en guise de cadeau de mariage,
Le tigre pour sa peau et son pénis (supposé aphrodisiaque),
L’hippopotame pour ses dents,
La faune en général, quand elle est intensément collectée pour la viande de brousse.
Le braconnage sur le territoire de peuples isolés ou vivant sur des territoires pauvres en ressources pauvres peut être une menace directe pour les communautés autochtones.
Etant partie prenante dans la plupart des initiatives internationales, régionales et sous-régionales sur les forêts, la RCA a développé sur financement de fonds français de l’environnement un Programme REDD+ intégré dans la région forestière du sud-ouest, la politique de gestion des aires protégées à travers l’écotourisme, le tourisme de vision mais et surtout à travers les zones cynégétiques villageoises (ZCV). En effet, les fonds générés par les taxes et redevances sont, en dehors de la part qui va au trésor public et dans les caisses des Communes, gérés de manière autonome par des structures villageoises qui affectent une partie de ces recettes à l’aménagement et à la gestion de la Zone et une autre partie à des initiatives et à des services communautaires identifiés par les villageois. La mise en œuvre de ces activités dans les zones cynégétiques villageoises est aujourd’hui compromise.
2.6 – Impactsur la coopération avec les partenaires au développement
Les liens entre la bonne marche de l’économie centrafricaine et la coopération internationales sont trop étroits de par l’implication des partenaires techniques et financiers dans l’aide budgétaire et dans l’aide pour les réalisations de plusieurs projets socioéconomiques et de construction d’infrastructures sociales de base. Les actes de pillage ont également affecté les représentations de certaines organisations internationales et certains projets financés par nos partenaires qui ont été obligé, par mesure de sécurité, d’évacuer la plupart de leur personnel international dans leur pays d’origine ou dans les pays frontalier notamment au Cameroun. Tous les grands programmes et projets de développement en cours d’exécution en 2013 ont été suspendues ou réduites au minimum, compte tenu de l’insécurité. C’est le cas pour certains partenaires au développement comme Union Africaine, la Banque Africaine pour le Développement et le Japon. Les locaux de la plupart des ONG internationales ont été pillés et saccagés tant à l’intérieur du pays qu’à Bangui, leur personnel a été réduit à l’essentiel et certaines personnes se sont repliées soit à Bangui ou à l’extérieur du pays.
Les efforts déployés par le Gouvernement avec l’appui de des forces multinationales de la Minusca et de la Sangarisont favorisé le retour progressif de la sécurité et de la paix et créé les conditions d’une reprise de dialogue avec la communauté internationale.Depuis l’avènement de la 2èmeTransition, la coopération internationale connait un éclairci. La réunion spéciale sur la RCA de janvier 2014 à Bruxelles au Gouvernement de mener un plaidoyer qui a mobiliser l’ensemble des partenaires et susciter en eux, la nécessité de rouvrir leur représentation à Bangui. Les réunions de revue et de négociation avec le FMI entouré des autres principaux partenaires qui ont abouti à la signature d’une lettre d’intention, ont rassuré la communauté internationale et accéléré le processus de normalisation des relations de coopération avec les partenaires. L’un des produits clés de la redynamisation de la coopération internationale est l’alignement des partenaires sur le concept des travaux à haute intensité de main d’œuvre (THIMO).
III - LES DEFIS ET ENJEUX
La RCA se trouvait déjà face à divers défis et enjeux ; mais la survenance de la crise consécutive au changement politique du 24 mars 2013 les a aggravés. Aujourd’hui, le pays fait face à des défis auxquels il faut s’attaquer en priorité :
La Sécurité et la bonne gouvernance ;
La Cohésion sociale et la concorde nationale ;
La Restauration de l’autorité de l’Etat ; et,
La Relance de l’économie.
Les autorités entendent bien relever tous ces défis. Il faut cependant reconnaître que cela nécessite des actions efficaces, concertées et soutenues, sur les plans (i) de la garantie de l’effectivité de la protection civile et de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire, (ii) la relance des services sociaux pour soulager les populations particulièrement en milieu rural, et (iii) la relance des activités économiques pour soutenir la reconstruction et le relèvement du pays.
IV - STRATEGIE DE RELEVEMENT DURABLE
La RCA aspire à dépasser les évènements dramatiques récents pour réaliser des progrès vers une société prospère et unie. C’est pourquoi, la vision qu’elle s’est donnée, est caractéristique d’un nouvel environnement favorable à l’expression de l’ensemble des acteurs politiques, sociaux et économiques qui cherchent à accéder à un niveau d’épanouissement meilleur.
4.1 – Vision du programme
La vision du Gouvernement est de « bâtir d’ici 2016, une société prospère et unie, vivant dans la sécurité, la paix et attachée aux valeurs démocratiques ». Elle se fonde sur sa volonté à mettre en œuvre les engagements pris devant les Chefs d’Etat de la CEEAC et sa détermination à créer les conditions d’un retour à la paix, à la sécurité, à l’ordre constitutionnel et à la bonne gouvernance. La réalisation de cette société commence par la mise en œuvre des actions prioritaires ciblées comme le rétablissement de la sécurité propice à un processus de transition apaisée, au rétablissement de l’ordre constitutionnel et à la relance économique. Dans cette perspective, le Gouvernement entend mettre en œuvre les stratégies définies dans ce Programme pour permettre à la RCA de se placer sur la trajectoire de l’atteinte des OMD et de participer à la définition de l’agenda du développement post 2015.
Il s’agira, au sortir de la période de transition apaisée en 2015, de faire de la RCA, un pays où la sécurité et la paix sont garanties à tous les acteurs de la vie politique, économique et sociale à la faveur d’une opération DDR menée avec succès, des élections libres, transparentes et crédibles permettant de désigner les nouveaux dépositaires des différents pouvoirs de l’Etat, dans les plus hautes institutions relevant de l’exécutif, du législatif et du judiciaire. Dans ce nouveau contexte, les libertés fondamentales, notamment la liberté de circulation sur toute l’étendue du territoire sont garanties à tous les citoyens par les autorités civiles et les forces de l’ordre qui veillent à la préservation et la protection des biens publics et privés. Le cadre macroéconomique est stabilisé et la gestion des finances publiques est maitrisée. Les entreprises dont les activités ont été mises à mal auront ainsi repris un rythme de fonctionnement régulier à la faveur des mesures de reconstruction mises en œuvre pendant la période de transition et les projets de développement soutenus par les partenaires extérieurs sont relancés et atteignent un rythme de croisière. Les services centraux et les services déconcentrés sont fonctionnels et les services sociaux essentiels de base sont offerts à toute la population.
ENVOYÉ PAR CELESTIN NGAIZO BALALOU
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