LE 13 AOÛT ET LE VALSE DE NOS DÉMONS!
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Ce matin, un ami m’envoyait cette parole de BOGANDA, notre père fondateur: « je veux oublier le passé, à condition que le passé cesse d’être présent » !
Que dire si nos hommes politiques du passé pensent nous ressasser la tristesse du passé comme présent?
Tant de souffrances, ils veulent revenir ;
Le langage, à notre époque, il y avait la quiétude…
A l’exception de Kolingba qui s’est incliné devant le verdict des urnes, beaucoup de ceux qui ont prêté le serment de nous protéger ont, plutôt, abandonné la bergerie Centrafrique aux loups !
Comme des lapins, ils ont détalé et, sans vergogne, ils osent nous draguer pour un retour !
Pourtant, il est rompu, le charme !
Juste un regard dans le rétroviseur de l’histoire récente de notre Centrafrique !
Onze ans !
Il y a de cela douze années que le centrafricain, tel un poisson hors de son eau vit avec une respiration haletante !
Comme dirait Réné Maran « in BATOUALA », les « bandas ne meurent plus de syphilis et d’autres maladies vénériennes, ils meurent aussi et surtout de ne plus avoir un cadre de vie qui n’est plus le leur » (vous aurez compris que Réné Maran parlait de l’invasion des moundjous)!
Oui la République Centrafricaine épouse, dans sa généralité, la fresque sus-rapportée !
Par un soir du 15 mars, le centrafricain, habitué à son bili-bili, son kangoya ou sa bière de la seule brasserie de la place, croyant danser sur les rythmes endiablés d’un certain Alias Ngoutiwa, s’est rendu compte qu’il s’agissait plutôt de crépitements d’armes à feu, les fameux « Nbgako, ngbako… Doumahh » !
Comme nous avons l’habitude de le dire chez nous, « même pendant la mise à terre d’un cadavre, on ne peut s’empêcher de plaisanter » !
Plaisanter !
Depuis un certain temps, une grande majorité de centrafricains a oublié ce que signifie ce geste qui se termine par un sourire ou un fou rire !
Comme dirait encore l’autre, nous voici réduits à « conjuguer le verbe souffrir à tous les temps » !
Bozizé le malheur, ab eterno, des centrafricains ?
Le dire ainsi, l’équation est vite posée mais elle n’appelle aucune inconnue !
Ne nous voilons pas la face, je dis haut et fort, la République Centrafricaine trahie, spoliée, violée, meurtrie, la responsabilité est collective.
Bozizé, oui comme c’est de lui que nous parlons, disons-lui joyeusement un triste anniversaire !
Le 15 mars 2003, beaucoup d’entre nous, pensaient que notre pauvre pays était dans le dernier degré des profondeurs abyssales.
Se réjouir d’un cheval blanc en provenance du nord, dénommé « libérateur », comment pouvait-il en être autrement !
Malheureusement, en dix années, nous avons connu ce que nous avons connu (mille excuses pour la tautologie qui n’est que révélatrice) !
Aujourd’hui, nous plaidons pour que la justice puisse faire son travail et séparer le bon grain de l’ivraie !
Nous ne revenons pas sur les actes d’accusation égrenés à tort ou à raison par le ministère public sous la houlette de la chancellerie séléka.
Cependant, sur le plan politique, Bozizé nous doit des comptes !
Il est facile de se justifier et nous pondre cette vérité de la Palice qui est celle d’avoir été chassé par la Séléka !
Oui la séléka, certes mais !
Quand l’opposition criait au scandale des élections truquées et que le Général Président, malgré vents et marées s’est maintenu au pouvoir, moi pauvre quidam, j’étais en droit de remettre ma sécurité et celle du pays dans lequel je vis, en toute quiétude entre les mains du Zorro Président !
En fait de Zorro, le « er » de l’infinitif s’est glissé à la place du « or », au lieu de Zorro, dis-je, nous avions un zéro !
Comment ne pas parler de zéro lorsqu’un guide, dirigeant, qui a prêté serment de protéger son peuple et son territoire faut !
Comment ne pas parler de zéro, lorsque le chef de l’arrière garde se laisse surprendre !
Bozizé, c’est le dernier survivant de la caravane, l’un des plus gradés de l’armée centrafricaine, encore en exercice à l’époque !
Un nom qui aurait dû appeler au respect et à la quiétude, au dynamisme et à l’assurance !
Malheureusement, au lieu de tout ça, le Général a failli, il a abandonné ses brebis aux loups !
Être un chef d’Etat, c’est prévoir. « Qui aime la paix, prépare la guerre », nul n’a besoin d’asseoir ses fesses à Saint Cyr pour connaître cette logique militaire.
Si les Forces Armées Centrafricaines n’étaient délaissées !
Si les services de renseignements étaient écoutés (je le dis à juste cause et je sais de quoi je parle) !
Si les partis politiques étaient entendus et respectés, les résolutions des grands dialogues nationaux appliquées !
S’il avait su tenir ses enfants (il paraît que celui qui ne sait diriger sa maison ne peut diriger une nation)!
La liste des « si » est longue et le Général le sait, pertinemment, avec des « si », il aurait mis Paris en bouteille et tenu son pari !
Hélas, à qui la faute (comme aimait chanter Yakizos « à qui la fauti ? Zéééroo ») !
La faute aux Sélékas ?
Mais c’est qui les sélékas, il paraît que c’est une coalition, une alliance, une…
Oui, une et une et encore une !
Tellement, elle est hétéroclite !
Hétéroclite n’a-t-il pas pour synonyme « bizarre, bigarré, composite etc. » ?
Tout le monde sait qu’il s’agit en majorité d’étrangers venus du Tchad et du Soudan avec des ramifications dans les pays du Golf (CF mon précédent article).
Nous avons tous, encore en souvenir ces GENERAUX, égorgeurs qui n’articulaient aucun mot de notre sango !
Comment oublier les « yalah yalah » lors de l’arrestation, devant les caméras d’Itélé au Grand Café de YA DONA, comme on aimait affectueusement l’appeler !
Dans mes propos liminaires, je parlais d’une responsabilité collective !
Le temps de se demander, et l’opposition dans tout ça ?
C’est bien elle qui a ouvert la porte de l’enclos et y a introduit le loup !
Que répond sieur M. ZIGUELE et le MLPC, le RDC et Louis-Pierre GAMBA, Maître TIANGAYE et la CRPS, la multitude de partis politiques que comptent le pays (à raison d’un parti politique par habitant, si je ne m’en abuse) !
Et la société civile, je veux parler des syndicats, de la ligue des droits de l’homme etc.
Chacun, à divers niveaux a des comptes à rendre sur le martyr des centrafricains !
Comment et pourquoi avoir livré le pays à des hommes sans foi ni loi !!!!!
Pire, au moment où le mode de règlement des conflits au sein d’une population civile ne se faisait que par des armes lourdes, où était passée notre opposition, j’allais dire, nous partis politiques ?
N’assistions-nous pas au zézaiement de sieur ZIGUELE ou au mutisme du Premier Ministre ?
Du RDC au MDREC en passant par le MLPC, nous, partis politique ne se la coulions-nous pas, douce dans un gouvernement de criminels ?
Il bombait le torse, le Président du MDREC, me diriez-vous ?
Nous le lui concédons mais… Il y a une formule bien connue « Lorsqu’on est pas d’accord avec un système, on démissionne » !
Peut-être y avait-t-il pensé et, par manque de courage, point il ne l’a fait ?
Libre aux générations futures de jauger et juger !
Tous RESPONSABLES de la descente aux abîmes de la RCA…
Moi, de même.
Comment s’étonner si désormais notre pays va mal ?
Ceci a un air de déjà vu !
Pour moi, pauvre lecteur de la bible, Dieu n’avait-il pas demandé à Caïn : « Où est ton frère Abel ? ».
Caïn de répondre : « Je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon frère ? ».
Ce livre nous apprend que Dieu se mit en colère :
« Écoute le sang de ton frère monter vers moi du sol ! Maintenant, sois maudit et chassé du sol fertile. (…) Si tu cultives le sol, il ne te donnera plus son produit : tu seras un errant parcourant la terre ».
Chers dirigeants de partis politiques, à partir de combien de litre de sang, pensez-vous devoir rendre des comptes ?
Combien de centrafricains sont jetés sur le chemin de l’exode, combien vivent les affres de la souffrance sous des tentes ou à la belle étoile dans les camps à travers le pays ?
« Écoute le sang de ton frère monter vers moi du sol »…
Le diable a visité la Centrafrique et s’exclame « VENI VIDI VICI ».
A pareils moments, jour d’anniversaire, un 13 août, c’était la fête, pourtant le jardin d’Eden s’est éloigné…
Pour de bon ?
Non, en ce 13 août 2015, nos regard sont tournés vers le Créateur, le seul qui nous rappelle cette promesse «Regardez les générations passées et voyez : Qui a mis sa confiance dans le Seigneur et a été déçu? Qui a persévéré dans la crainte du Seigneur et a été abandonné? Qui l’a invoqué et en a été méprisé?»…
EKA 2 Théophile