UNE TROUPE DE MILITAIRES RWANDAIS SUR LE POINT D’ENVAHIR LA VILLE DE BANGUI
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Ne dit-on pas que « le malheur des uns fait le bonheur des autres » ? Ou encore « à quelque chose malheur est bon » ? Certaines réalités ne peuvent ni surprendre ni étonner celui qui sait que c’est l’intérêt qui fait plus mouvoir les hommes même pour venir en aide à leurs semblables en crise.
Alors que les majorités des commerçants centrafricains ont une mémoire de souffrance provoquée par ces derniers événements traumatiques, certains anciens officiers supérieurs rwandais, certains soldats rwandais de la MINUSCA et certains commerçants nigériens deviennent des grands boutiquiers dans certains quartiers de la ville de Bangui.
La Centrafrique a été l’un des pays qui ont accueilli des Rwandais lors du génocide qui a profondément plongé leur pays dans un état chaotique et comateux. Or, parmi les réfugiés rwandais accueillis par la Centrafrique se trouvent des officiers supérieurs de l’armée.
Ces derniers ayant passé des années sur la terre centrafricaine, commençaient à pratiquer certaines activités pour garantir leur survie. C’est ainsi que la majorité sont devenus des boutiquiers. Mais, avec la récente crise qu’a connue notre pays, certains boutiquiers centrafricains en l’occurrence ceux de Miskine, Benz-vi et Sica ont du délaisser leur boutique pour se mettre à l’abri des hostilités. Au même moment où ces boutiquiers centrafricains fuient leurs quartiers et abandonnent leurs boutiques en raison de l’insécurité, les contingents rwandais de la MINUSCA sont déployés dans ces quartiers sus cités pour assurer la sécurité des populations civiles.
Comme leur inefficacité et parfois leur permissivité ne peuvent convaincre la population de rester, certains quartiers se sont alors vidés de leurs ressources humaines. Ce fut alors le cas du quartier Miskine. Le déplacement des boutiquiers de ce quartier a ouvert la porte d’entrée massive aux boutiquiers rwandais et parfois aux nigériens qui semblent en ce moment détenir le monopole du commerce dans les boutiques.
Si ces boutiquiers rwandais et nigériens se trouvent moins nombreux à Benz-vi et Sica, au marché Miskine, ils envahissent presque la majorité des boutiques. Le fait curieux, énervant voire déplorable est que certains soldats rwandais de la MINUSCA se livrent avec plaisir et parfois sans crainte à cette pratique. Ils jouissent de deux casquettes : celles du soldat de la MINUSCA et celle du boutiquier. Le jour où ils sont de garde ils arborent leur tenue de service et leur temps de repos se passe dans leur boutique pour exercer leur métier de commerçant.
Le secret de la montée en puissance des Rwandais dans le domaine du commerce à Miskine est qu’ils exercent avec ou sous contrôle des soldats rwandais de la MINUSCA. Tout se passe comme ci les contingents rwandais de la MINUSCA ont reçu une double mission diamétralement opposée : celle de la défense et de la protection des droits humains du peuple centrafricain d’une part ; d’autre part, celle de l’accélération de la paupérisation de ce peuple.
Face à ces situations, ce serait faire preuve d’un manque de savoir suffisant ou d’un pessimiste aigu de continuer à penser que les centrafricains sont les plus haineux et les plus inhumains de la planète.
Bénistant TOUABOY
AFRIQUE NEWS INFO