UN CENTRAFRICAIN DÉÇU EN VAUT DEUX
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Très grande a été ma déception de lire les premiers mots du candidat Anicet DOLOGUELE à peine investi dans ses bottes de candidat de l’URCA à la présidentielle de 2015.
Une fois de plus et, pour lever toute équivoque, je précise à nouveau que je ne suis candidat à rien et, surtout les postes de ministres, conseillers, chargés de mission et autres ne m’intéressent pas. Je suis dans une logique de démarche patriotique en vue d’attirer l’attention de mes concitoyens sur certains éléments susceptibles de compromettre l’avenir de notre chère patrie.
Monsieur DOLOGUELE, pour qui j’éprouve beaucoup de sympathie d’ailleurs, en guise de première déclaration officielle, sauf si je me trompe, préfère parler des rétributions des anciens chefs d’état et ministres au lieu de s’appesantir sur les problèmes du centrafricain lambda qui a toutes les peines du monde à faire un repas par jour. Selon toute vraisemblance, nos dirigeants, comme à l’accoutumée sont plus préoccupés pas leurs intérêts individuels que par la misère que vit le peuple centrafricain au quotidien.
Il n’est même pas encore président il pense déjà à sa retraite de président. Les gens à qui il demande leurs suffrages meurent de faim, de malnutrition, d’insalubrité, en un mot de pauvreté extrême et la première chose à leur dire c’est d’institutionnaliser un enrichissement post-gabegie. Pitiéééééé…..
Le programme politique vient à dos de caméléon et sera peut-être là à deux jours des élections. Mais en attendant on prépare son lit tout en amusant la galerie. Chers compatriotes, de tous nos candidats et pseudo-candidats, qui vous a déjà exposé par le menu le programme politique qu’il envisage appliquer demain en vue d’améliorer la qualité de vie de nous ses concitoyens ? J’attends la réponse.
M. DOLOGUELE invoque la prétendue « galère après-pouvoir » de nos ex-dirigeants comme étant la cause essentielle de l’instabilité politique en RCA. Permettez-moi de m’inscrire en faux contre cette thèse pour plusieurs raisons. Il s’agit notamment d’une grossière erreur d’analyse. Devrions-nous continuer éternellement à nous saigner pour des gens qui n’ont pas été capables de mettre la Centrafrique sur les rails du développement? Si les précédents ont joué à la cigale, que les suivants en tirent les leçons et apprennent à vivre comme la fourmi. Nous n’allons quand même pas leur attribuer une prime de mauvaise gouvernance!
Prenons le cas le plus récent : François BOZIZE
Le non-respect des multiples accords de paix signés avec les différents groupes armés l’ayant installé au pouvoir
La volonté délibérée de ne pas équiper nos forces de défense en armes et munitions de peur de se faire renverser
L’obstination à ne pas doter nos régions militaires de contingents opérationnels prêts à faire face à toute éventualité
La récurrente manie à toujours compter sur les forces étrangères pour préserver le pouvoir en place et assurer la protection de nos frontières.
Voilà entre autres quelques unes des raisons ayant favorisé le renversement du régime de BOZIZE. Et, en plus, celui qui l’a remplacé n’est pas un ancien Président.
De là à nous faire croire qu’en assurant un « service après-pouvoir » couteux pour le peuple centrafricain, on pourrait éviter les coups de force, permettez-moi d’en douter.
Nos finances sont à l’agonie, nous n’avons pas d’infrastructures scolaires, universitaires, militaires, sanitaires, sociales, … et vous voulez qu’on dilapide nos maigres ressources au profit des fossoyeurs de la RCA. Vous conviendrez avec moi que notre pays est plongé dans cette profondeur abyssale du fait de la mauvaise gestion de ces derniers. Et, pire encore, nous devons les remercier de nous avoir asphyxiés.
Mon cher Anicet, si c’est vous qui êtes élu, commencez d’abord par redresser notre économie qui est sous perfusion depuis belle lurette, développer le secteur primaire, relancer les secondaires et tertiaires essentiellement détenus par des étrangers, augmenter le pouvoir d’achat des centrafricains, résorber le chômage, inverser la courbe de l’inflation, favoriser l’accès à la propriété, créer les conditions d’une vie décente pour tout un chacun de nous, avant de nous demander les retraites dorées.
Avec PATASSE c’étaient les dédommagements en or. Avec DOLOGUELE ce seront les retraites dorées.
Centrafricainement vôtre
PS : Bonne chance Anicet
Oswald YEWHA