JEAN JACQUES DEMAFOUTH, L'HOMME QUI FAIT TREMBLER TOUS NOS HOMMES POLITIQUES
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Toutes ces déclarations sur un compatriote qui semble inquiéter le bon fonctionnement de l'Etat, mériterait qu'on lui mette un GPS et connaitre son parcours. Pourquoi est-il systématiquement accusé à chaque complot ? De quoi nos hommes politiques ont-ils peur ? Veuillez lire ce qui va suivre.
Il ne se passe pas une semaine sans qu’un journaliste, un journal publie un article, appelons le ainsi, pour ne pas dire, rumeurs et mensonges sur celui qui est devenu aujourd’hui le rêve des cadres centrafricains et le cauchemars de nombre d’hommes politiques. Quand tout va mal, on l’attribue à Démafouth. Quand il y a de bruits bottes, de rumeurs de troubles militaro politiques, le nom de Démafouth y est accolé. Décidemment le mot coup d’Etat en Centrafrique est le nom commun de Jean Jacques Démafouth. Paradoxalement ou ironie du sort, ce ancien Ministre de la Défense n’a jamais été loin des arènes du pouvoir et ce, depuis le jeune âge. Nous avons décidé de dévoiler ce que cache le mystère Démafouth et pourquoi sa personne intéresse autant tout le monde, tout en inquiétant plus d’uns.
Démafouth, le militant du changement
De nos recherches, Jean Jaques Démafouth, est né en 1959 à Bangui d’un père ancien combattant de la deuxième guerre mondiale. Originaire de Sibut et d’ethnie Banda, dès ses 20 ans à l’Université de Bangui, il était l’un des leaders des étudiants à s’insurger et lutter contre les exactions et la terreur du régime de Bokassa, notamment en pleine crise sur les tenues des enfants devenus martyrs. C’est dans ces années troubles qu’il adhéra au parti du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) de Ange Félix Patassé, très actif. Ses positions de leader d’étudiants lui a valu de brèves arrestations, avant de prendre le chemin de l’exil, d’abord au Tchad, puis au Bénin avant de rejoindre Paris pour continuer et finir ses études de Droit et devenir avocat. C’est lors de ce périple, et avec la détermination de servir son pays, un pays sous le joug du Dictateur qu’il multiplia ses contacts en rencontrant des futurs chefs d’Etat.
Les régimes qu’il n’a pas réellement connus sont ceux de Dacko 2 et les débuts de Kolingba, qu’il a rencontré plusieurs fois pendant qu’il venait de finir ses études de Droit. Avec d’autres étudiants centrafricains de Paris de l’époque, ils ont milité depuis la France pour l’amélioration des conditions des étudiants centrafricains et le retour à la Démocratie entamé déjà dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest. Dès les années 1990, depuis la France, il était l’un des leaders à soutenir les mouvements sociaux et estudiantins visant à réclamer les arriérés de bourses, pensions et salaires, et à contester le dérive du régime clanique de André Kolingba. Dans les multiples réunions à Paris, il a rencontré Patassé qu’il avait déjà connu à Bangui quand il était étudiant. En 1992, il fera campagne en faveur de Patassé qui gagna les élections de 1993. C’est la date qui a marqué le tournant décisif dans la vie de ce militant du changement qui va commencer à goûter aux hauts postes de responsabilités dans son pays.
Démafouth, le Rocard Centrafricain
Dès sa prise de pouvoir, Patassé nomme Jean Jacques Démafouth, juste âgé de 33 ans, comme Conseiller Juridique à la Présidence de la République, et Directeur Général du Centre National d’Etude et de Recherche (CNER), une direction de renseignement du palais, pour assurer les renseignements intérieurs et extérieurs. En plus de ces fonctions, Démafouth a été nommé Président du Conseil d’Administration de la Société Centrafricaine de Télécommunications (SOCATEL). Poste qu’il a assuré pendant 6 ans. De la Présidence, et face à ses connaissances du milieu de la sécurité et de la défense, ainsi que sa lucidité et ses pertinences dans les analyses, Patassé a vu en lui les capacités de diriger le premier ministère clé de la République, celui de la Défense. Il sera alors Ministre de la Défense des Gouvernements de Dologuélé 2 et Ziguélé. Deux hommes qui ont travaillé avec lui dans des moments difficiles avec des troubles et des insécurités permanents. Malgré ces épines, l’homme a su transformer les conditions de travail des hommes de tenue. Il restera à jamais le Ministre de la Défense le plus respecté et le plus aimé des Forces Armées Centrafricaines. Dire le contraire serait de la pure dénégation. Il a su revaloriser les militaires. Il a été d’ailleurs le premier des ministres de la défense à sortir l’idée de recruter les militaires par quota ethnique pour éviter la prise en otage de l’armée centrafricaine par une seule ethnie. Dès que Patassé l’a contacté pour nommer François Bozizé comme Chef d’Etat Major, il était le premier à rejeter l’idée, très soutenue par Martin Ziguélé à l’époque. Malgré son refus et hésitation, et grâce à diverses interventions familiales et claniques, Bozizé finit par être nommé Chef d’Etat Major. C’est le début de l’inimitié entre les deux hommes. Mais en bon manager, le Ministre de la Défense a su dépasser les égos pour un travail efficace et efficient. La suite tout le monde le connait. De ces expériences, Démafouth en sort grandit et devint le Rocard centrafricain, l’homme le plus fin, le plus lucide, le plus objectif et le plus écouté de la plus haute autorité de son pays. Comme l’affirme l’un des anciens premiers ministres, « Démafouth est un homme très intelligent et plein d’initiatives. Tant qu’on lui fait confiance, il reste loyal et très serviable. Quand on le connaît les choses avancent comme sur des rails et sans aucune inquiétude. Il ne me fait pas peur, bien au contraire ».
Des élections aux accusations incessantes
Le coup d’Etat du 28 mai 2001 est le début de tous les problèmes de l’homme du Président. Pour faire croire à Patassé toutes les sottises possibles, les membres de son ethnie et de son clan ont tout fait pour remettre le coup d’Etat sur le dos du Ministre de la défense, celui qui a pourtant déjoué ce même coup. Sous pression familiale et ethnique, Patassé lâche son homme de main qui sera accusé de commanditaire du coup d’Etat et de tentative de renversement du Président de la République. Il a été jugé en direct de la radio nationale pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat. La Cour criminelle va finalement l’acquitter le 7 octobre 2002, deux semaines avant la première entrée de la rébellion de Bozizé à Bangui. Tirant les leçons de toutes les trahisons subies, il se retira juste après le coup d’Etat du 15 mars 2003 de Bozizé. Candidat aux élections présidentielles de 2005, où il était absent, mais a pu obtenir près de 20 000 voix, il crée en 2008 son Parti, le NAP (Nouvelle Alliance pour le Progrès). Dans son combat contre le régime de Bozizé qu’il savait vouer à l’échec, il a brièvement pris la tête d’une rébellion l’APRD qu’il a dirigé jusqu’au dialogue politique inclusif. Il tente une nouvelle fois les élections de 2011, où il obtient près de 3% de voix. Accusé une deuxième fois de coup d’Etat en 2012, et arrêté au Tchad, il a été relâché, avant d’occuper le poste de Coordonnateur du Programme DDR, jusqu’à l’entrée de la Seleka à Bangui.
L’onction et la gloire (presque) éternelle
L’élection de la Présidente par Intérim en Centrafrique a permis à Jean Jacques Demafouth de revenir en force et d’être le maillon fort de cette transition. Rappelons que le 24 août 2013, Djotodia n’avait pas d’autres choix que de nommer Démafouth comme Ministre Conseiller à la Présidence en matière de DDR, chargé des relations avec la MISCA, pour avoir une voix de sagesse afin de faire face à l’attitude guerrière de Nourredine Adam. En moins de deux ans, les médias et les détracteurs de Démafouth ont accusé par 3 fois ce dernier d’avoir fomenté un coup d’Etat contre Cathérine Samba Panza qui l’a nommé après la chute de Djotodia comme Ministre Conseiller à la Présidence, chargé des relations avec la SANGARIS et la MINUSCA. Depuis cette confirmation d’une personnalité incontournable à la République et à tous les Présidents qui ont dirigé ce pays depuis 1993, Jean Jacques Démafouth est la pierre angulaire pour les questions sécuritaires et des élections en Centrafrique. Installé dans un bureau à 5 mètres de celui de la Présidente, Démafouth est celui qui, avec le Chef et le Directeur de Cabinet de la Présidence, entre dans le bureau carré de la Présidente sans audience et au moins 5 fois par jour. Il est écouté, compris, consulté et continue sans sourciller de servir avec abnégation et loyauté celle qu’il considère comme sa sœur, Cathérine Samba Panza.
Vous cherchez les faiseurs de rois en Centrafrique ? Il est l’un de ceux qui font des DG, Chefs d’Etat Majors, Chargés de Mission, Ambassadeurs, Ministres et même Premiers Ministres. Il le sait très bien, en politique il n’attend rien de ce beau monde, qui une fois qu’il les a aidés à devenir personnalité, se tournent le lendemain contre lui pour le dénigrer et l’accuser de tous les maux. Comment expliquer qu’à chaque coup d’Etat, on y met son nom ? Comme si un putsh pouvait être fait par une seule personne. Le peuple centrafricain doit savoir la vérité sur Démafouth qui tient tous les hommes politiques de notre pays par le c…. permettez le terme, mais il est à sa juste place. Tout ce que les imminents hommes politiques de notre pays font la nuit, ils savent que Demafouth le sait. Jean Jacques Démafouth est l’un des rares hommes politiques qui n’a vraiment pas d’amis. La solitude du pouvoir ? Il connaît tous les candidats aux élections présidentielles, avec leurs magouilles, leurs faiblesses et leurs forces. Il est très respecté par les Diplomates accrédités dans notre pays. Ses dernière interventions dans le journal Le Monde en dit long sur sa lucidité et son expérience avérée aux affaires, surtout quand il parle de Boko Haram : « Le numéro 2 de l’ex-Séléka, Noureddine Adam, est ou a été en contact avec des éléments de Boko Haram et d’Al-Qaida. Nous constatons actuellement l’arrivée en Centrafrique de prédicateurs radicaux venus de pays voisins. La jeunesse désœuvrée centrafricaine constitue une proie facile pour les mouvements djihadistes. Autant d’éléments d’inquiétude ». Au sujet des élections, l’idée défendue par la Présidente CSP pour mettre en place les consultations populaires à la base qu’il a coordonnées avec transparence et succès, et qui constitue un test pour les élections, il souligne que « dans chacune des grandes villes des seize préfectures, il y aura des bureaux de vote sécurisés. S’il faut attendre que tout le pays soit apaisé et sous contrôle, nous ne ferons jamais d’élection. Notre devoir, c’est que tous les candidats – une soixantaine actuellement – puissent faire campagne dans la paix. Nous tenons à ce que cette élection se déroule vite, si possible avant décembre, pour que la transition s’achève et qu’on transmette le pouvoir à un président élu, donc légitime ».
Inutile de croire aux allégations du fameux Colonel Abakar Sambla qui affirme être l’auteur des attaques de l’Eglise de Fatima et qui réclamerait des millions que Démafouth lui devrait. Il s’agit d’une manœuvre, une fois de plus, de discrédit venant des purs ennemis de cette brave personnalité politique. Selon des sources recoupées, il s’agit d’un nom d’emprunt et d’un nouveau groupe d’Antibalaka qui veut ressusciter les démons de la haine anti musulman pour replonger le pays dans le chaos à l’approche de la date du 18 août, fin théorique de la Transition que dirige CSP. Ce Colonel Abakar n’existe même pas.
La technique est désormais connue. Chercher par tous les moyens pour écarter Démafouth des affaires et affaiblir CSP en vue de prendre le pouvoir de nouveau. Car, il n’est de secret pour personne, que ceux qui ont perdu le pouvoir n’ont toujours pas digéré et continuent de se battre pour essayer de revenir, par tous les moyens. Mais Demafouth reste leur seul cauchemar. Maintenant que ce secret technique est connu, une dernière fois, ses détracteurs lui ont donné plus de pouvoir et lui confirment longue vie.
DAWAKOUZI BLAISE (Président du Collectif des hommes intègres)