DECLARATION RELATIVE A LA SITUATION SECURITAIRE EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

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Depuis quelques jours, le PK5, situé dans le 3eme Arrondissement de Bangui est devenu, une fois de plus, le théâtre d’affrontements qui ont provoqué des déplacements de populations, des assassinats et des destructions de biens public et privé. A l’origine de ce regain de violences, l’arrestation d’individus, de confession musulmane, détenteurs d’armes de guerre par les forces de sécurité lors d’un contrôle de routine. En représailles à cette arrestation, six (6) agents de la Police Nationale en poste au Commissariat du 3eme Arrondissement de Bangui ont été enlevés et sont séquestrés jusqu’à ce jour en dépit des multiples efforts entrepris aussi bien par les Autorités que certaines personnes de bonne volonté pour obtenir leur libération. Poussant le culot jusqu’à l’extrême, les ravisseurs, regroupés au sein du fameux groupe d’auto-défense du PK5 viennent de prendre un autre otage en la personne de l’Honorable Hamadou Aboubacar KABYRO, Député de la Circonscription de Bambari I dont le seul tort a été d’offrir ses bons offices. Il n’est pas superflu de rappeler les déclarations faites par les hautes Autorités de l’Etat faisant état d’une tentative déjouée de coup d’état lors du récent déplacement, à l’étranger, du Président de la République, Son Excellence Professeur Faustin Archange TOUADERA. A ce climat délétère, vient s’ajouter l’insécurité qui métastase dans de nombreuses villes de l’arrière-pays comme on peut le constater à la frontière tchado-camerounaise, à l’extrême nord, au centre et à l’est du pays. Il ne se passe plus un seul jour sans qu’il ne soit fait état d’affrontements, d’assassinats, de pillages, de destructions de biens ou d’exactions dans nos contrées. En outre, il est signalé d’importants mouvements de troupes non-conventionnelles ainsi que l’entrée d’un contingent de nouveaux combattants dans la ville de NDELE. Cette grave et préoccupante situation d’insécurité intervient à la suite de la décision de réunification des différentes factions de l’Ex-Coalition SELEKA et à l’activisme de Monsieur NOURREDINE Adam, pourtant sous sanction onusienne, qui sillonne de nombreuses provinces du pays au vu et au su des forces internationales. Face à ce nouveau développement de la situation sur le terrain, il n’est pas sans intérêt de rappeler également le ferme engagement souscrit librement et solennellement par ce mouvement politico-militaire, à l’origine de la descente aux enfers de la République Centrafricaine, de renoncer définitivement au projet de partition de notre cher et beau pays et de s’interdire le recours aux armes pour "terroriser et terrifier tout un peuple", selon les propres termes de l’un des ténors de ce mouvement en la personne de Monsieur Mohamed Moussa DHAFANE dans sa déclaration à la clôture du Forum de Brazzaville en Juillet 2014. De tout ce qui précède, le KWA NA KWA : 1) Adresse ses sincères condoléances aux familles des victimes des récents évènements du PK5 et de l’arrière-pays ; 2) Condamne avec la dernière énergie la prise en otage d’agents dépositaires de la force publique et d’un Elu de la Nation qui s’inscrit dans le même mode opératoire pratiqué par certains groupes terroristes sous d’autres cieux ; 3) Exige la libération immédiate et sans conditions des agents de Police et du Député de Bambari I retenus en otage par le pseudo groupe d’autodéfense du PK5 qui n’est autre qu’une branche recyclée de la SELEKA ; 4) Note la profonde détérioration du climat sécuritaire aux lendemains du retour à l’ordre constitutionnel ainsi que la persistance des actions de déstabilisation que mènent des individus et des personnalités connus de tous ; 5) Encourage le Gouvernement à maintenir le langage de la fermeté face à l’attitude de défiance des Institutions de la République qu’affiche ces ennemis de la paix et à obtenir des forces internationales, regroupées sous la bannière de la MINUSCA, la mise en œuvre des moyens adéquats récemment exhibés sur la route de Damara afin de neutraliser les auteurs de crimes commis depuis quelques jours sur des populations civiles ; 6) Réclame du Gouvernement la publication des noms des auteurs et commanditaires de ces crimes ainsi que leur arrestation et traduction devant les instances judiciaires de notre pays ; 7) Suggère la convocation, dans un bref délai, d’une concertation des forces vives de la Nation afin de débattre des problèmes de l’heure. De l’avis de notre formation politique, cette concertation devra être le prélude à des "Assises de Réconciliation" à travers un Dialogue Inclusif dont l’urgence et la nécessité s’imposent au regard des données socio-politique et sécuritaire de l’heure afin de jeter les bases durables du Renouveau Centrafricain. A cet égard, il est convient de restituer les termes de la correspondance du Cardinal PIETRO PAROLIN, Secrétaire d’Etat (Premier Ministre) de Sa Sainteté le Pape FRANCOIS adressée à l’Ancien Président François BOZIZE YANGOUVONDA en date du 24 Février 2016 et qui est d’une saisissante actualité : "Etant donné que le Saint Siège d’une manière générale, n’interfère pas dans les questions de nature purement politique entre les Etats ou au plan de leur situation interne, je ne peux que réitérer l’appel vibrant à l’unité, au dialogue et à la réconciliation que le Saint Père, au cours de son séjour à Bangui, a adressé à tous les hommes et les femmes de cette noble Nation, et qui revêt aujourd’hui un caractère urgent envers ceux qui, en particulier, occupent des positions d’influence dans votre pas" fin de citation. Fait à Bangui, le 23 Juin 2016 Pour le Bureau Politique Bertin BEA, Secrétaire Général du KNK

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