Communiqué sur les préparatifs de la conférence de Bruxelles et impression d’après la rencontre avec le Chef d’Etat.
Dès l’annonce de la rencontre du Chef de l’Etat avec la diaspora programmée, il était opportun de reporter la réunion sur les préparatifs du forum des bailleurs de fonds de Bruxelles que la diaspora se proposait d’organiser afin d’écouter d’abord le message du Président de la République à notre endroit.
Cette rencontre riche en enseignements, nous a laissés cependant sur notre faim car certains aspects essentiels liés à la participation de la diaspora à la vie socioéconomique au pays n’ont pas été abordés, du moins dans le sens que nous aurions souhaité.
Non pas par la faute du Chef de l’Etat qui n’a éludé aucune réponse à toutes les questions qui lui ont été posées, et ce, même pour les plus gênantes tenant à lui substituer les prérogatives que lui confèrent la Constitution pour le choix du Premier ministre; mais l’organisation des débats aurait pu se faire autrement pour permettre à toutes les sensibilités de s’exprimer notamment sur les questions importantes du financement des différents programmes liés à la contribution de la diaspora dans le processus de création de la valeur en tant que capitaine d’industrie en RCA.
Bien sûr qu’une diaspora apolitique apportera beaucoup plus au pays en évitant les clivages politiques.
Nous partageons l’avis du Chef de l’Etat qu’en cette période sensible d’une réconciliation encore balbutiante, les mots et les écris peuvent être aussi meurtriers que les armes en incitant surtout à la persévérance de la crise.
Et d’en appeler la diaspora et les acteurs politiques à plus de circonspection dans leurs jugements des actes du gouvernement qui, en cinq mois ne peut tout résoudre et qu’il faudrait faire preuve de patience avant de tirer des conclusions.
Les différents gouvernements par le passé ont marqué leurs intérêts au sort de la diaspora car elle regroupe en son sein une partie des futurs élites et cadres du pays, mais aussi des artisans susceptibles d’apporter des ouvrages de qualité et la valorisation des ressources de notre pays.
Mais malheureusement, aucune initiative d’une organisation structurée de cette diaspora n’a vu le jour jusqu’à présent pour inciter, encadrer ses interventions et contributions au développement de la RCA.
Est-ce la faute des Gouvernements qui ne veulent pas d’une diaspora politisée ?
Est-ce la faute de la diaspora elle-même, qui, faute des structures d’accompagnement dans des projets au pays, ne se tourne que vers la politique ? La responsabilité est à partager entre ces deux hypothèses.
Le Chef de l’Etat dans son discours liminaire et dans les débats qui ont suivi a plaidé pour une grande implication de la diaspora dans la reconstitution du pays ; dans l’administration, mais surtout dans le secteur privé qui offre plus de perspectives en terme de créations de projets.
Certes, les critiques fondées ou pas sont nombreuses au pays envers notre diaspora qu’on ne peut comparer à celles d’autres pays qui, ont une forte expérience en matière d’émigration et de recherches des moyens pour bâtir leurs pays.
Nous n’ignorons pas les difficultés que rencontre notre Etat pour faire face à ses obligations régaliennes, pourtant ce ne sont pas les moyens qui manquent quand on voit les opportunités dont regorge le pays.
Ensemble nous pouvons réfléchir à ce que chacun doit faire (diaspora, Gouvernement et Communauté internationale) pour sa reconstruction.
Tout en saluant l’initiative du Chef de l’Etat d’échanger avec la diaspora, nous attendons surtout qu’il y est une suite à cette rencontre et qu’elle ne reste pas sans lendemain afin qu’une organisation efficiente de la diaspora voit le jour sous le quinquennat actuel.
Les prémices données par la Mairie de Bangui, mettant à disposition de la diaspora un bureau de liaison pour les activités à Bangui, témoigne de l’intérêt des autorités à aider la diaspora à s’organiser sur le terrain au pays.
La diaspora est prête à prendre sa part à la reconstruction du pays, mais il faudrait pour cela en plus d’une structure d’accueil, des mécanismes d’incitation à l’investissement privé, à la promotion des capitaines d’industrie capables de participer activement à la superstructure économique du pays en pleine reconstruction.
Dans le cadre de la conférence des bailleurs de fonds de Bruxelles, nous avons listé des institutions ou et politiques à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs visés. Les projets ponctuels ou individuels ne peuvent pas créer de synergie sur du long terme pour relancer l’économie dans son ensemble.
C’est pourquoi, nous profitons de l’occasion offerte par la conférence des bailleurs pour évaluer les obstacles qui freinent les investissements de la diaspora au pays et chercher les solutions à y apporter. Il s’agirait aussi de proposer des voies et moyens pour une participation active de cette diaspora au développement économique du pays via des projets structurés.Au-delà de la diaspora, ces solutions bénéficieront à l’économie centrafricaine toute entière.
Nous organiserons une rencontre le samedi prochain 8 octobre à Paris pour débattre de la participation au forum de Bruxelles, structurer une approche constructive, développementaliste et envoyer notre mémorandum au Gouvernement avec des listes des projets que la diaspora proposera pour cette réunion des bailleurs de Fonds.
Un comité de validation et de suivi des projets sera mis en place. Nous ne demandons qu’à aider notre pays, il appartient au Gouvernement de jouer sa part de partition en nous encourageant dans ce sens et permettre des échanges rapides et fructueux dans le cadre de la préparation du forum.
La réunion de la diaspora se tiendra dans une salle de réunion que l’Institution AGROFORM met à notre disposition au 203/205 rue Lafayette 75010 PARIS de 10h à 17 h Metro Gare du Nord ou Louis Blanc.
Pour la DIAMESCA le Président
N.B. Nous profiterons de l’occasion pour renouveler le bureau de la DIAMESCA association ouverte à tout le monde (personne physique, association, parti politique etc.) ayant comme objectif d’amarrer la communauté centrafricaine expatriée au pays à travers des projets et idées pour une bonne gouvernance associée à la recherche de la paix.
BERTRAND KENGBA