UN RAPPORT TRÈS CRITIQUE SUR LA SITUATION EN RCA REMIS À L’ONU
La situation des droits de l’homme en Centrafrique est toujours extrêmement préoccupante, selon le constat d’une experte indépendante qui a remis son rapport aux Nations unies. En visite en Centrafrique durant une dizaine de jours, elle affirme que s’il y a eu des améliorations ces derniers mois, presque tout reste encore à faire.
Insécurité dans les provinces qui favorise la violence, prisons et centre de détentions illégales… Le constat dressé par Marie-Thérèse Keita-Docoum, experte sur la situation des droits de l’homme pour l’ONU, est plutôt alarmant.
« Le redéploiement de tous les magistrats et juges à l’intérieur du pays n’a pas vraiment fonctionné. Leur sécurité doit être renforcée dans ces endroits afin que les juges puissent aller donner librement cours à la justice », a expliqué Marie-Thérèse Keita-Docoum.
Autre motif d’inquiétude pour l’experte : la mise en place du processus de Désarmement Démobilisation Réinsertion (DDR). « Le DDR n’existe pas. Il y a seulement eu un pré-DDR, qui a réglé certaines considérations, mais qui n’a absolument pas réglé le problème de la circulation des armes », a-t-elle commenté.
Elle a conclu : « Je ne pense pas qu’on puisse parler de justice, de lutte contre l’impunité et même de développement économique. »
L’experte se veut quand même optimiste, en affirmant qu’il y a du progrès depuis sa dernière visite en septembre 2015. En même temps, difficile de faire pire : en septembre un pic de violence a fait près de 80 morts et 600 blessés. Depuis, il y a eu la visite du pape et l’élection présidentielle, deux tournants dans la crise centrafricaine.
RFI