FRANCE/CENTRAFRIQUE: LE MÉPRIS

Publié le par TAKA PARLER

JOSEPH AKOUISSONNE
JOSEPH AKOUISSONNE

Hallucinant ! Inimaginable !

François Hollande, président de la France, vient de confier à Idriss Deby, président du Tchad, la mission de ramener la paix en Centrafrique ! Comment peut-il voir en lui la solution du chaos qui règne dans ce pays, alors qu’Idriss Deby n’est rien moins que le pompier pyromane de la République centrafricaine ?

C’est lui qui finance et arme les mercenaires de la Séléka. C’est lui qui a installé au moins deux dictateurs à Bangui. Qui a fait tirer sur les Centrafricains avant de retirer ses soldats de la MINUSCA. Qui veut transformer le Centrafrique en province tchadienne, afin d’empêcher ceux qui veulent le chasser du pouvoir de disposer d’une base de repli en R.C.A.

Idriss Deby, le machiavélique…

Dans son ouvrage Hollande, l’Africain, Christophe Boisbouvier rapporte qu’il n’y a pas si longtemps, celui-ci dénonçait « la légitimité très limitée de Deby et de son régime qui bafoue les démocraties… »

MACHIAVEL AUX COMMANDES DU CENTRAFRIQUE ?

Sommes-nous à la veille de la reconstitution de l’Oubangui-Chari ?

Quel mépris pour les autorités de la Transition ! Le gouvernement se terre dans un silence détestable. Pas un mot, pas une demande d’explication. Pas une protestation. Il se soumet.

Quel mépris pour les Centrafricains qui n’en peuvent plus qu’on leur dicte, de l’étranger, comment gérer leur pays !

Fallait-il, pour remercier le supplétif Deby d’avoir apporté son aide militaire au Mali, lui donner en pâture un pays et son peuple ?

Au Tchad, Idriss Deby n’est pas vraiment un exemple de démocrate. Il est même surnommé le « Néron des bords du Chari », soupçonné d’avoir occis bon nombre de ses opposants.

Pour les Centrafricains, il fait l’objet d’une détestation abyssale. C’est le diable ! L’armée tchadienne, ou plutôt la garde prétorienne du président, continue d’aider et d’exciter les musulmans centrafricains pour qu’ils perpétuent le chaos.

UNE DECISION LOURDE DE CONSEQUENCES

C’est à l’Élysée, au cours d’une visite privée d’Idriss Deby à son homologue français que la décision a, semble-t-il, été prise.

Mais confier à un dictateur au trône chancelant, honni dans son propre pays, le sort d’un Centrafrique en plein chaos, est suicidaire et incompréhensible.

Pour les Centrafricains, il est clair qu’il s’agit d’une provocation dont les conséquences pèseront lourd. Cette décision compromet terriblement la paix dans le pays. Idriss Deby n’est-il pas en grande partie responsable du chaos sanglant centrafricain ?

Le Centrafrique est-il donc un pays maudit et damné ? Abandonné par ces Dieux d’exportation que les politiciens centrafricains mangent à toutes les sauces par démagogie, en concluant chacune de leurs interventions par un vigoureux « Que dieu bénissez le Centrafrique ! » – faisant semblant d’ignorer que la République Centrafricaine est d’abord et avant tout une République Laïque.

Quoi qu’il en soit, les Dieux donnent l’impression d’abandonner le Centrafrique à son triste sort. Le silence assourdissant des politiciens centrafricains devant le mépris de leur pays est insupportable.
Que peut penser un peuple souverain devant tous ces traquenards ? N’est-il pas littéralement pris en otage ?

DES POLITICIENS CENTRAFRICAINS DEPOURVUS DE PATRIOTISME

Certains ont déjà commencé un début d’allégeance à Idriss Deby, en cautionnant ses premières déclarations à propos des élections et de la Transition. Au lieu de s’indigner et de s’offusquer devant la mise sous tutelle de leur pays, ils se pressent d’aller aux élections. Dans un pays à l’administration caduque, espérant tirer leur épingle du jeu, ils se précipitent à la mangeoire.

Il est vrai que les Centrafricains, dans leur grande majorité, souhaitent des élections. Mais seulement si on peut leur assurer qu’elles seront fiables, incontestables. Des élections bâclées, qui excluraient une grande partie de la population, ne pourraient être que source d’instabilité. Ceux qui pensent que, dans l’état actuel du pays, des élections organisées pour la fin de 2015 ramèneraient la paix, se trompent du tout au tout. Une nation sans armée, sans administration fiable, sans paix ni réconciliation, ne peut prétendre mettre en place des élections présidentielles et législatives. C’est mettre la charrue avant les bœufs.

Il faut des élections, mais uniquement si le pays est en paix et réconcilié avec toutes ses composantes. Pour y parvenir, les Centrafricains doivent s’en donner tous les moyens. Il est urgent de gommer l’impression que le Centrafrique ne dispose que d’une indépendance fictive et d’une souveraineté contrôlée par la France.

Barthélémy Boganda, le Père Fondateur de la nation, doit se retourner dans sa tombe …

P.S. : on apprend qu’un confrère du site TA KA PARLÉ a été menacé de mort par les plus hautes autorités de la Transition. La rédaction d’AFRIQUE NEWS INFO a, elle aussi, reçu des intimidations et des menaces. La consœur Diane de Sangbilegue, rapporte les dérives du Ministre de la communication : « Il convoque les journalistes du service public, et les responsables des associations, pour censurer leurs papiers. Les conducteurs des journaux, de la radio et de la te vision publiques sont repris et censurés par le Ministre. C’est un début de dictature.

Chaque fois que l’on s’en prend lâchement aux journalistes, c’est signe que les auteurs des ignominies manquent d’arguments et se déshonorent eux-mêmes. Au lieu d’attaquer ceux qui sont devenus « les chiens de garde de la démocratie et de la République », ils feraient mieux de se montrer dignes de la Centrafrique. Dialoguer, et protéger la Nation Bantoue. En tout cas, cette nervosité, est le signe que la Présidente de la transition et certains membres du C. N. T. songent peut-être, à rester au pouvoir, et à se présenter aux élections.

VIVE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE !

JOSEPH AKOUISSONNE
AFRIQUE NEWS INFO

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