CONSTANT GOUGNONGBIA-KONGBA-ZEZE AU MICRO DE TAKA PARLER

Publié le par TAKA PARLER

CGKZ
CGKZ

TAKA PARLER: BONJOUR MONSIEUR CONSTANT GOUGNONGBIA KONGBA ZEZE ,VOUS VOUS ETES DÉCLARÉ CANDIDAT AUX ELECTIONS GROUPÉES DE 2015, QUELLES SONT VOS MOTIVATIONS ?

CONSTANT GOUGNONGBIA KONGBA ZEZE: Bonjour monsieur le Journaliste Je vous remercie de l'attention et de l'objectivité dont vous faites montre envers ma modeste personne.J’aimerais préciser qu’au niveau actuel des événements, je ne suis pas encore candidat aux élections dans mon pays.Pour vous permettre de comprendre ma position, je vous dis simplement qu'il y a trois ans, des jeunes centrafricaines et centrafricains m'avaient invité pour partager avec eux mon expérience internationale.Suite à cette invitation, j'avais prononcé une conférence à l'Université de Bangui. Depuis cette conférence, ces jeunes avaient décidé de mettre sur pied un cercle de réflexions et d'échanges. Dans ce cadre, ils m’invitent régulièrement à Bangui pour échanger avec eux.A la fin du Forum National de Bangui au mois de Mai 2015 où j'ai eu à présider la Commission Développement Économique et Social, ces mêmes jeunes sont venus me voir pour me demander de porter leur voix dans les débats politiques pour que nos dirigeants comprennent leurs attentes et leurs préférences. Je leur ai proposé d'accomplir cette tâche qu'ils m'ont confiée en invitant mes amis et frères, candidats à la direction de notre pays, aux débats sur le fond et c'est ce que je fais pour le moment.Je souhaite qu'on nous porte la contradiction sur le fond en termes de projet de société, de politiques publiques autres que les programmes de lutte contre la pauvreté, d'outils de gouvernance efficace, etc.Suite au dernier article que j'ai publié dans "Le Confident" et "Diaspora Magazine", il y a eu des réactions minoritaires malheureuses car beaucoup plus de jeunes qui ont intégré ce cercle de réflexions et d'échanges sont venus me voir pour me soutenir, me féliciter et me demander de maintenir le cap.

Ceux qui veulent nous diriger doivent comprendre que les temps ont changé. Il n’ y a plus d’homme providentiel.Il n'y a plus de grands partis politiques lorsque l'exercice du pouvoir ne sert pas à bâtir une économie et une société modernes où les citoyens vivent en sécurité, en paix et dans un cadre de vie qui favorise leur Bien Être.Ma principale motivation, ainsi que celle de ces jeunes ,consiste à amener ceux qui veulent nous gouverner à débattre publiquement de ce qu'ils comptent faire quand ils auront le pouvoir.Le temps de la mystification est passé. Il faut convaincre les centrafricaines et les centrafricains sur la capacité à produire un futur désiré collectif attrayant.Nous ne pouvons plus que vivre de discours mystificateurs et de programmes de lutte contre la pauvreté. Il nous faut autre chose.Il nous faut être gouverné autrement et efficacement.

TKP: POUR UNE BONNE PARTIE DE LA JEUNESSE CENTRAFRICAINE VOUS ETES ETRANGER, D’OÙ SORTEZ VOUS ? ET QUE FAITES VOUS DANS LA VIE ?

CGKZ: Je ne suis pas étranger. Je suis centrafricain.J’ai été international de Basket Ball où j'ai eu à bénéficier de l'amitié des grands frères comme Bengué, Gambor, N'gocko et bien d'autres.J’ai joué dans le club Red Star où avec Séréfio, Lombé, Moussa-Veketo, Abou M’baye et d'autres encore nous avions des rencontres épiques et fraternelles avec le Hit Trésor conduit par Barnabé Sangha accompagné de Wilibozoumna, Belbada Ngounio et autres.J’ai fréquenté le lycée des Rapides où j'ai bénéficié de l'amitié de Meckassoua, Ndouba, Fiohimona et d'autres encore.Cette belle Centrafrique où il n'y avait pas de différence d'ethnies, de régions, de clans et de religions, j'en faisais partie et j'en garde des souvenirs mémorables. Cette Centrafrique où je pouvais aller passer des vacances à Paoua avec Martin Ziguele, les enfants M’baïkoua et autres, j'en faisais partie.Vous voyez donc que j'ai vécu et savouré cette période où les centrafricaines et les centrafricains étaient solidaires et unis.Je ne suis donc pas étranger. Je suis bien centrafricain.Je suis né à Yalinga, j’ai grandi à Bambari et à Bangui au KM 5.Si étranger pour certains veut dire que je suis régulièrement en Côte d'ivoire pour suivre mes affaires et que je ne connais plus la République Centrafricaine,ils se trompent.J’y suis revenu régulièrement et nous sommes au XXIème siècle où les moyens modernes de communication me permettent de suivre la dynamique de mon pays.Le statut de consultant international et de chef d'entreprise m'amène à beaucoup voyager mais je garde un pied ferme dans mon pays pour suivre les actualités. Gardons nous des divisions factices d'ethnies, de religions, de centrafricains de la diaspora(l'étranger) et de centrafricains de l’interieur (celui qui connaît les réalités locales), etc. qui ne peuvent qu'amener des guerres fratricides. Chacun a sa place dans notre pays.55 ans d'échec doivent nous amener à voir et à faire les choses autrement mais efficacement.L’essentiel est le Bien Être, le Bonheur Individuel et l'amélioration permanente des conditions et des cadres de vie des citoyens centrafricains.

TKP: LA CRISE A PLONGE LA RCA DANS UN CHAOS SANS PRÉCÉDENT DEPUIS PLUS DE DEUX ANS, QUELLES SOLUTIONS POUVEZ VOUS NOUS APPORTER POUR SORTIR LA RCA DANS CETTE SITUATION ?

CGKZ: Je vous ai dit dès le départ que mes amis(les jeunes qui réfléchissent avec moi) et moi ne croyons plus à l'homme providentiel, à l'homme de l'évidence, au parti politique de réforme ou de rénovation. Il faut être humble et reconnaître qu'on s'est trompé en abandonnant nos initiatives économiques aux programmes de lutte contre la pauvreté. N'étant pas un homme providentiel, je n'ai pas de solutions miracles.Ce qui est sûr, ces jeunes et moi sommes persuadés que les programmes de luttes contre la pauvreté ont atteint leurs limites et que des simples réformes ne suffisent pas.Il faut une rupture qui fasse rentrer la République Centrafricaine dans la modernité. Il faut abandonner la logique de la houe.Il nous faut quitter l'économie de rente et la surenchère sur l'hypothétique revenu du pétrole. Il nous faut transformer notre base économique et produire de la richesse pour le Bien Être, le Bonheur Individuel et l'amélioration permanente des conditions et des cadres de vie de nos populations.Lorsque les débats publics vont commencer,ces jeunes et moi, nous vous ferons des propositions concrètes et probantes.Aux autres de nous apporter la contradiction sur le fond au lieu d'organiser en sous-traitance des réactions de bas étage. La République Centrafricaine mérite plus que cela.Nos comportements doivent refléter notre devise nationale UNITÉ-DIGNITÉ-TRAVAIL.Soyons unis, parlons et agissons avec dignité, pratiquons la religion du travail. Pour construire leur Bien Être, les populations doivent savoir où elles vont, comment elles vont, quelle est l'équipe compétente et efficace de dirigeants qui doit nous y conduire, avec quelles ressources stratégiques nous devons y aller.Tout autre débat qui ne répond pas à ces questionnements n'est que distraction.Les insultes et autres débats de bas étages ne feront pas avancer notre pays et n’amélioreront pas le Bien Être de nos populations.Tel est l'enjeu de l'heure.

TKP: POUVEZ VOUS NOUS DIRE EN DEUX MOTS LES PROJETS PHARES DE VOTRE PROGRAMME POLITIQUE ?

CGKZ: Je n'ai pas de programme politique à moi.Mais les jeunes et les femmes qui réfléchissent avec moi ont une idée de comment doit être la République Centrafricaine de demain.Cette dernière doit être un État et un pays modernes du XXIème siècle. Comment voudriez vous que pendant ce siècle de modernité, notre pays n’ait pas de routes bitumées, d'eau courante, d'électricité, de dispensaires et de pharmacies modernes, d'écoles, de centres d'excellence et d’Universités modernes, d'industries et d'entreprises compétitives, etc.Il faut bâtir à partir de rien une nouvelle Centrafrique pour nos enfants, nos arrières-petits enfants et les autres générations à venir.Comment voudriez vous qu'en cette période de modernité le centrafricain ne peut pas se déplacer sur l'ensemble du territoire, ne peut pas téléphoner facilement.Alors qu'on est à l’ère de la modernité où l’on passe de l'ordinateur au smartphone et à la tablette,pensez vous qu'un dirigeant qui ne maîtrise pas ces outils qui vont prévaloir pour les 10 à 15 ans à venir, est capable de construire un pays moderne qui doit être structuré par les TICS? Si nous ne faisons pas attention dans le choix de nos dirigeants à venir, les enfants qui naissent aujourd'hui vont être les largués du XXIème siècle qui est un siècle de modernité. Nos enfants et nos petits enfants continueront de travailler avec la houe et le bic alors que leurs concurrents travailleront avec des outils interconnectés et intelligents.Le monde change à la vitesse de la lumière, il nous faut une nouvelle Centrafrique qui y soit adaptée. En plus de la paix, de la sécurité et de la cohésion sociale, voici l'enjeu des temps modernes.Au moment opportun, nous reviendrons sur l'impératif de la rupture d’avec la situation dramatique actuelle pour transformer notre pays au bénéfice de nos enfants et nos petits enfants qui doivent être des acteurs modernes du XXIème siècle.

TKP: VOTRE SLOGAN DE CAMPAGNE C'EST GOUVERNER AUTREMENT ET EFFICACEMENT EN QUOI CELA CONSISTE T-IL ?

CGKZ: "Gouverner autrement et efficacement" n'est pas mon slogan mais le nom du cercle de réflexions et d'échanges que ces jeunes et moi avons créé. Notre philosophie de travail s'inspire du concept "Arc-en-ciel".Il s'agit d'aller au delà des tribus, des régions, des clans et des religions pour mobiliser toutes les compétences pour bâtir la nouvelle Centrafrique qui soit en rupture avec les échecs du passé. Cette nouvelle Centrafrique qui offre des réponses appropriées à ses enfants dans un contexte de modernité du XXIème siècle. Cette nouvelle Centrafricaine qui offre de nouvelles opportunités à ses citoyens qui ne doivent plus être complexés lorsqu'ils voyagent dans d'autres pays.Cette nouvelle Centrafrique où les dirigeants travaillent concrètement au lieu de se contenter des aspects protocolaires et jouissifs du pouvoir traduits souvent par l'appellation "excellence".Cette nouvelle Centrafrique où toute la population active est mobilisée au travail pour bâtir un futur désiré collectif radieux et prometteur.C’est du domaine possible car il y a le génie centrafricain.Il suffit d'y croire et de se donner les moyens.Il faut avoir confiance en nous et inventer ensemble cette nouvelle Centrafrique au lieu de se contenter des programmes de lutte contre la pauvreté, des réformes,des insultes et des violences. La Corée du Sud et la Côte d'Ivoire avaient le même niveau de richesse que la République Centrafricaine en 1976.Regardez comment ces pays sont devenus aujourd'hui. L’ entreprise Samsung était dans les années 60 une entreprise artisanale de pêche. Regardez ce que cette entreprise est devenue aujourd'hui. Les centrafricaines et les centrafricains peuvent ensemble travailler et faire des miracles pour leur pays.Pourvu qu'on arrête de les diviser, qu'on leur indique la bonne direction, qu'on les mobilise au travail efficace, qu'on mobilise intelligemment des ressources stratégiques pour leur permettre de mieux travailler, qu'on distribue la richesse créée selon le mérite.

TKP; PARLEZ NOUS DE VOUS, QUEL A ÉTÉ VOTRE PARCOURS PROFESSIONNEL ET UNIVERSITAIRE ?

CGKZ: Vous savez, je n'aime pas tellement parler de mon parcours universitaire car cet exercice à le revers d'enfermer beaucoup d’africains dans le culte des diplômes et de personnalités. Le plus important est d'être compétent et de savoir travailler efficacement en équipe. La compétence ne se proclame pas.Elle se prouve tous les jours par les résultats concrets et probants du travail.Le travail en équipe commande l'humilité de chaque coéquipier et la correction sociale dans son langage et son comportement . Voilà une leçon que mon expérience professionnelle surtout au niveau international m’a permis d'apprendre et il faut la transmettre aux jeunes.Nous sommes aujourd'hui dans une économie mondiale de connaissance et dans une société globale de savoir.Les technologies et les connaissances évoluent très vite.Les diplômes deviennent vite obsolètes. Le retour d'expérience à besoin d'être nourri constamment par la quête du savoir.Pour cela, je suis de ceux qui pensent qu'il faut être humble, se remettre toujours en cause et apprendre. Consultant international et Chef d'entreprise, je ressens quotidiennement cette exigence d'humilité et d'apprentissage permanent devant la complexité des situations professionnelles que je vis.

TKP; VOS ADVERSAIRES POLITIQUES VOUS ACCUSENT DE FAIRE TOMBER PLUSIEURS SOCIÉTÉS D’ÉTAT QUAND VOUS DIRIGIEZ CES DITES SOCIÉTÉS, QUE RÉPONDEZ VOUS A CES ACCUSATIONS ?

CGKZ; Je m'étais promis de ne pas répondre à ce genre "d'accusations" comme vous le dites.Mais par respect vis à vis de vous et de votre journal, je vais vous donner un point de vue qui n'est pas nécessairement une réponse à ceux qui jouent tout le temps dans les bas étages et ne proposent pas une grande ambition pour notre pays.Les performances d'une entreprise se mesurent par des outils et des techniques bien éprouvés au niveau international et non par des déclarations sans fondements.A défaut d'obtenir les bilans, les comptes de résultats, les plans de développement stratégique, et les rapports de gouvernance relatifs à ma période de gestion au BARC, à la SNE et à la CAADE afin d'organiser un débat éclairé et professionnel, je vous demanderais de prendre contact avec mes anciens collaborateurs dans ces entreprises.Je constate simplement que lors de mes séjours en Centrafrique lorsque je passe dans ces entreprises, ces collaborateurs sortent souvent en grand nombre de leur bureau pour venir échanger avec moi et rappeler les périodes de gestion qu'ils estiment pertinentes.Aujourd’hui, nombreux sont ces collaborateurs qui viennent m'encourager de participer à ce débat chez nous et me proposer leurs services au cas où. ...Au niveau international, mes expériences au BARC, à la SNE et à la CAADE ont permis au groupe d'entreprises que j'ai créé de travailler pour l’Union Africaine des Distributeurs d’Eau, de produire le manuel de procédures de la gestion des dettes publiques des États de la BCEAO et BEAC, de conseiller à travers le monde des entreprises multinationales et des Etats.Ce parcours d'un centrafricain parti il y a environ 20 ans avec pour seuls bagages un costume, deux chemises, deux cravates, une paire de chaussures et cinq livres,et qui a réussi à bâtir un groupe d’entreprises à l'international, aurait pu retenir positivement l'attention. C'est vrai que nul n'est prophète chez soi.Ceux qui portent les "accusations" dont vous parlez sont heureusement minoritaires.Nombreux de nos compatriotes qui me croisent dans les conférences, dans le traitement des affaires à l’international, etc.m’expriment souvent leur admiration et cela me suffit.L’essentiel est qu'ils font partie avec ces jeunes dont j'ai parlé, des compatriotes qui m'encouragent à partager mon expérience avec les jeunes centrafricains.L’exigence de rupture avec le passé et la nécessité de gouverner autrement et efficacement pour bâtir la nouvelle Centrafrique m’imposent d'éviter de participer à des débats stériles nourris par des attaques personnelles et des calomnies.Mes amis et moi nous attendons qu'on nous porte la contradiction sur le fond.Mes amis m'ont autorisé à participer à tout débat sur le fond pour le bien de la République Centrafricaine.J’invite ceux qui pensent proposer quelque chose pour sortir de cette crise et de cette situation dramatique de progresser à visage découvert et à discuter publiquement avec moi.Ils doivent abandonner les pratiques de sous traitante utilisant des jeunes pour insulter.Ils ne leur donnent pas une bonne éducation et un exemple d'un leader efficace respectant un Code de valeurs.Il nous faut respecter un Code de valeurs lorsqu'on prétend diriger.C’est cela aussi gouverner autrement et efficacement.Quand on gère le pouvoir, on doit amener ses collaborateurs ou ses compatriotes d'un point A à un point B dans le sens du progrès. Les 55 ans d'échec constituent une crise de leadership qu'il faut reconnaître pour changer positivement.La République Centrafricaine à travers ses populations demandent cette rupture et cette refondation quand on analyse leurs attentes et leurs préférences exprimées lors des travaux préparatoires du Forum National de Bangui.

TKP: Je vous vous remercie.

CGKZ: C'est à moi de vous remercier.

Propos recueillis par TAKA PARLER NEWS

Publié dans politique

Partager cet article

Repost0

Commenter cet article

K
Qu'est ce qu'il ne faut pas entendre!!! Plus c'est gros mieux ça passe. Sa gestion du BARC, de la SNE et de la CAADE ont été des réussites et, mauvaises langues que nous sommes, minoritaires de surcroit, (des sondages auraient donc été faites), nous refusons de le reconnaitre. heureusement quelques anciens collaborateurs, bonnes âmes, en auraient encore les larmes aux yeux. Un excellent conteur ce monsieur CGKZ. Les compétences et connaissances de ce monsieur ne sont pas en cause. Seulement comme beaucoup de ses congénères sous le règne Kolingba, il s'est employé fort de l'impunité dont il jouissait, à se servir sur le dos de l'état, envoyant à la casse toutes les sociétés qu'il a dirigé..... Il ne croit plus à l'homme providentiel, tant mieux nul n'est irremplaçable surtout ceux qui ont failli. Pourtant c'est comme Zorro qu'il revient pour sauver la RCA. Le propos est haut, l'analyse est technique et maîtrisée, la main sur le cœur jurant que cette fois-ci on peut lui faire confiance, décidé à aller (enfin) au delà des tribus, des clans.... Beau discours si d'aucun ont encore une âme d'enfant pour gober ça et se laisser emmener du point A au point B, c'est que tout reste possible en RCA, et que la fin de la nuit ne sera pas pour demain.
Répondre