LE NOUVEAU PRÉSIDENT ET L’ENCOMBRANT COLIS BOZIZÉ (Politique fiction)
(Cet article, je l’ai commencé ce matin en imaginant le nouveau pouvoir issu des élections face au cas BOZIZÉ !
Son télescopage avec l’actualité de ce 20 août nous donne une vision de ce que pourrait-être la gestion de ce dossier par les nouvelles autorités) !
Nous sommes le 3 mars 2016 (notre reporter est au bout du micro) !
"Ici Bangui,
Bangui la capitale de la République Centrafricaine.
Les élections se sont déroulées et le nouvel homme fort du pays, le Président Désiré Bilal KOLINGBA a prêté serment, il y'a deux semaines.
Pourtant l'actualité, ici est dominée par l'arrivée, incognito, à l'aéroport Bangui M'Poko de l'ancien Président François BOZIZÉ qui, rappelons-le, est sous le coup de sanctions onusiennes et de poursuites par la justice centrafricaine pour « de nombreux crimes de sang, des crimes économiques, des crimes contre l’humanité qu’il a commis lors de son passage à la tête du pays »! (Dixit A. SOKAMBI)
L'attitude du nouveau pouvoir de Bangui est observée à la loupe, tant la question est de savoir que faire de ce colis, du moins, encombrant"!
Vous aurez compris qu'il s'agit d'une simple fiction!
Un véritable cas d'école que moi, petit curieux, j'ai accepté pour un voyage dans un futur chimérique dans le but d'une réflexion commune!
Imaginons que Désiré KOLINGBA accède au pouvoir!
Bien évidemment, il reviendra à celui-ci de résoudre la difficile équation du cas BOZIZÉ!
Le choix de ce cas, vous vous en doutez, n'est pas fortuit (J’ai choisi ce cas qui, parmi tant d’autres est très parlant) !
La même équation pouvait aussi s'appliquer à Ziguelé, Tiangaye, Meckassoua ou autres!
J'ai préféré choisir celle-ci, tant elle appelle plusieurs inconnus!
Rappelons simplement que BOZIZÉ était déjà, deux ans durant, prisonniers de KOLINGBA père!
Le même BOZIZÉ était encore, le Chef d'État- major chargé de réprimer et rétablir l'ordre après le coup d'État de mai 2001 contre Patassé (coup d'État dont KOLINGBA père avait réclamé la paternité. Ce qui l'avait précipité en exil comme bon nombre de yakomas)!
Faut-il encore rappeler que c'est le même BOZIZÉ qui était face aux mutins, la plupart considérés à l'époque pro-KOLINGBA?
C'est encore lui qui encouragea le même KOLINGBA à rentrer au pays pour la reconstruction nationale allant jusqu'à signer une loi d'amnistie en sa faveur (privilège refusé à l'endroit d'Ange Félix Patassé, à l'époque sous la menace de poursuites judiciaires)!
L'histoire ne se répète jamais mais elle a tendance de se suivre, d'une drôle de manière (sic)!
Le décor ainsi planté, imaginons qu'il revienne à Désiré KOLINGBA de traiter le cas BOZIZÉ!
Ce dernier sera-t-il, une fois de plus prisonnier (cette fois-ci, du fils)?
Désiré ira-t-il jusqu’à lui renvoyer l'échelle aux vues de ce qu'il a fait pour son paternel?
Pourra-t-il se mettre à dos la communauté internationale (si la Cour Pénale Internationale demandait l'arrestation et le transfèrement de BOZIZÉ)?!!!?
Le livrer, ne pas le livrer?
Quel imbroglio!
Imaginons qu'il le livre, ceci ne va-t-il pas ré-ouvrir les tensions intercommunautaires et les fractures militaires ambiantes depuis les mutineries de 1996-1997?
Il va sans dire que le nouveau pouvoir aura en charge de gérer et faire passer en jugement Les crimes perpétrés en Centrafrique depuis la fin 2012 et particulièrement, ceux depuis mars 2013 et le 5 décembre 2013 qui répondent à la qualification de crimes internationaux. L’attaque systématique de civils, la planification de certaines attaques, les exécutions sommaires, les viols et autres actes de violences sexuelles y compris collectifs, le recrutement d’enfants soldats, les destructions de biens religieux, la persécution des populations, la destruction d’habitations et les autres violations graves des droits humains sont manifestement constitutifs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité au regard des textes nationaux et internationaux, en particulier les articles 7 et 8 du Statut de Rome créant la Cour pénale internationale (CPI).
Il faut dire que la tâche est immense et rude!
Ce qui est vrai dans une analyse fiction en ce qui concerne Désiré Bilal KOLINGBA, l'est aussi pour Sylvain PATASSÉ à la seule exception que la crise qui pourrait en découler n'aura pas les même effets de communautarisme que si c'était Désiré!
Néanmoins, même soumis à la pression internationale pour livrer BOZIZÉ à la CPI, il n'en demeure pas moins qu'il serait taxé de vouloir venger son paternel!
Le colis BOZIZÉ est vraiment assez encombrant à gérer pour n'importe quel futur locataire du palais de la Renaissance!
Aussi, me demandé-je, pourquoi le Gouvernement de transition, plutôt que de passer la patate chaude au Nouvel Homme Fort, n'a pas eu en charge de résoudre cet épineux problème!
Au lieu que le Ministre de la justice, le sieur SOKAMBI ne s'égosille, tel Tom Sawyer, à montrer une volonté de répression et de fermeté, pourquoi l'instrument qu'il a en sa possession, la justice ne s'est pas mise en mouvement?
Pourquoi n'y-a-t-il jamais eu "le début du commencement" du moindre acte préliminaire d'instruction!
SAMBA PANZA n'a aucune base électorale pour laquelle elle doit se soucier, il était plus facile à la transition de créer des meilleurs conditions d'exercice du pouvoir pour le nouveau Président de la République.
Il aurait fallu que le nouveau Président trouvât une situation assainie!
Malheureusement la volonté et le courage politique fit défaut!
Pour s'en convaincre, le raisonnement ubuesque de l'ancien Premier Ministre, le sieur NZAPAYEKE, lors de sa rencontre avec la diaspora centrafricaine de Paris!
"Même si nous nous décidons de procéder au désarmement du Km5, la nuit, la même quantité d’armes inondera ce coin de la capitale »
Le manque de volonté politique est assez criant !!!!!
A vouloir charmer le serpent, on a souvent pas le temps de jauger de la toxicité de son venin !
L’actualité, j’allais dire, les coïncidences sont têtues ;
Notre TOM SAWYER national, Aristide SOKAMBI vient d’en faire l’amère expérience !
Théophile EKA 2